Par Bécan Tiékpa Alice-Rosine
Charles Konan Banny, Président de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) est devenu une cible de tirs incendiaires et croisés de la part des usufruitiers du régime en place. Cela est de bonne guerre parce qu’il participe, non seulement de l’animation du débat politique, à travers la presse écrite, mais aussi de la justification du droit à la soupe des serveurs du prince régnant. A l’affiche des kiosques, j’ai lu : « Banny et la CNC -la haine et l’aigreur comme projet de société- ». Je me suis empressée de prendre ce journal, ‘’La Matinale’’ n°901 du jeudi 30 juillet 2015, parce que la CNC étant la dernière née des plateformes politiques, elle a du nouveau à nous apporter et le Président Charles Konan Banny, de par sa popularité montante, il est en train de conquérir les cœurs des Ivoiriens. C’est donc sur ces bases que je marque mon intérêt à la CNC et à son Président, et partant, je m’invite au débat.
Source du pamphlet
J’ai écouté monsieur Charles Konan Banny au micro de Marie-Pierre OLPHAND, sur RFI, le matin du mercredi 29 juillet 2015. Le jeu des questions-réponses qui a alimenté cette plage radiophonique est d’actualité. Le ton sur lequel l’interview s’est réalisée était tout aussi bon enfant que Charles Konan Banny s’est illustré en homme d’Etat et en bon guide, soucieux de fédérer les masses autour d’un idéal commun-la paix, l’unité et la réconciliation vraie-. A vrai dire, rien de fâcheux n’a été perceptible dans les réponses de l’interviewé et pourtant il en encaisse des flèches empoisonnées.
Position des auteurs des diatribes
Les pages 4 et 5 de ce journal regroupent les pourfendeurs du Président de la CNC. En effet, sur RFI, Banny a dit qu’il n’est pas d’accord avec l’appel de Daoukro, qu’il a pris du recul vis-à-vis du président de la République actuel qui lui aurait mis des bâtons dans les roues, quand il conduisait la mission de la CDVR. Ces propos ont suffi pour que messieurs Maxime Wangué, Traoré Bakary, Daniel Kouadio et Joël N’Guessan donnent du vent au voile de leurs diatribes contre la CNC et son Président. De ces diatribes endiablées, je retiens juste que Banny a échoué à la CDVR, qu’il n’a rien à proposer comme projet aux Ivoiriens, face au paradis fait de la transformation à un rythme soutenu, de la réalité non moins évidente, des populations dont la vie s’améliore, que leur offre l’éternel président Alassane Ouattara qui est, de loin, au-dessus de la loi. Ces braves messieurs de notre présent obscure poussent leur aise jusqu’à traiter Banny d’illusionniste, de machiavel, de déstabilisateur et d’intoxicant pour les populations. Pourquoi les Hommes ont ce défaut d’ignorer la poutre qui ferme leurs yeux pour ne voir que la petite paille sur les yeux des autres, Quelle misère morale ?
Ma connaissance des faits
En gardant ma lucidité et ma tête froide tout comme d’autres Ivoiriens honnêtes, la dégradation de la Côte d’Ivoire est partie de 19992, quand le vieux est tombé malade pour ne plus s’en remettre. Dès lors, les pillages des deniers publics avaient pignons sur rue, des sociétés étaient vendues et rachetées par le même vendeur, l’irrévérence aux lois du pays avait fait irruption dans la société, les emprisonnements massifs d’opposants politiques étaient devenus un programme, le coup d’Etat constitutionnel avait tenté de s’imposer, le PDCI-RDA avait connu sa première division par la formation du RDR, l’ethnie et la religion avaient été introduites dans le jeu politique, la charte du Nord avait été suggérée, le front républicain sanguinaire fut né et avait fait effet sur des populations, le premier coup d’Etat avait eu lieu dans la paisible Côte d’Ivoire qui aurait pu restée exemplaire comme le Sénégal, la rébellion armée et la division du pays ont connu leur apogée, la guerre postélectorale, les milliers et milliers de morts d’Ivoiriens aussi, les déportations, les exilés politiques, la division des Ivoiriens et des partis politiques, les nombreuses pertes d’emplois du fait du rattrapage ethnique, le verrouillage du processus électoral, les surpopulations des prisons du fait du manque d’un Etat de droit, un Ivoirien sur deux vit sous le seuil de pauvreté,…et, durant ce temps jusqu’à présent (2015), c’est un seul et même nom qui revient sur les lèvres comme étant le seul et même pyromane de la belle Côte d’Ivoire, notre cher pays. Ces différents faits à senteur de terrorisme n’honoreront jamais leurs auteurs. Car, l’entrée et l’installation en politique par la violence et par les armes n’offrent pas un catalogue de recettes d’actions, ointes d’angélisme, toutes faites pour les gouvernants qui y ont recours. Vouloir y demeurer, coûte que coûte, c’est refuser de composer avec les réalités des temps modernes et offrir son peuple à des égarements suicidaires irrattrapables. Ayons un peu de bon sens !
J’entrevoie le projet de société de Banny
Le Président Charles Konan Banny n’a rien fait, mais le Nonce Apostolique, lors de la présentation des vœux au président de la République, en début d’année 2015 au palais présidentiel, a vivement félicité le président de la CDVR pour son travail remarquable. Poursuivant, le Nonce a qualifié monsieur Charles Konan Banny de Chef d’Entreprise dont on a besoin et non d’un chef de guerre. Au lieu de passer votre temps à ‘’perroquéter’’ pour peindre Banny en noir, chers messieurs demandez plutôt à votre prince-nourricier, comme il est blanc comme neige, de publier le rapport de la CDVR que son Président lui a remis ; le peuple a besoin d’en savoir ! Riche d’une telle performance dans les arcannes de la gestion des causes nationales pour les populations, le Président de la CNC, je l’entrevoie, aura pour programme, l’analyse intelligente des actions posées dans le passé et dans ce présent. Il sait que durant ces périodes sus évoquées, une activité, jusqu’à maintenant, a échappé au besoin d’éthique dans la gouvernance : la politique apaisée et participative. Non seulement, les acteurs politiques ne se sont pas dotés d’un code de bonne conduite, mais ils ne semblent jamais vouloir poser la question d’en avoir un. Pourtant, ces acteurs politiques sont très exposés aux dérapages ; ils gèrent des budgets colossaux et, de ce fait, les moins scrupuleux confondent l’intérêt général avec leur intérêt personnel ou l’intérêt personnel de leurs proches. Ces politiciens sont également exposés par leur pouvoir qui, finalement, a peu de contrôle. Cette situation paradoxale est décalée avec l’attente du public, chaque nouvelle affaire mettant en cause des ministres ou des élus a accentué la méfiance voire le désintérêt des électeurs vis-à-vis du monde politique ; l’appel à s’inscrire sur la liste électoral qui n’a pas connu d’engouement en est une preuve. La dignité et la vertu d’un homme politique est pourtant une priorité pour l’ensemble d’une nation, cette probité est un exemple fondamental pour le bon fonctionnement d’un système politique. L’exemplarité permet l’identification et l’adhésion aux actions des leaders politiques ; d’où le ratissage en masse de la CNC. Cette exemplarité dont fait montre le Président Charles Konan Banny construit une fraternité positive tout spécialement sur la jeunesse qui autrement se trouve démotivée. Le risque de ne pas posséder d’idéal est un risque considérable qui apporte le désœuvrement et conduit aux vices les plus dangereux chez les populations jeunes en priorité et chez les adultes en général. Ainsi, le Président Banny entend inverser la tendance en corrigeant ces tares dans la gestion des affaires publiques. Il veut à cet effet, établir la relation entre éthique et politique qui ne sera pas seulement théorique. Celle-ci va déborder la réflexion en s’articulant des morales sociales, des vécus, des actions concrètes sur le terrain. C’est le soubassement explicite et nécessaire au changement de l’ordre que la CNC appelle de tous ses vœux. Il saura donc en tirer matière pour bâtir son projet de société.
Au total
A part le bilan (du sang, des crimes économiques, des emprisonnements tous azimuts, de la cherté de la vie, du non-droit, de la misère due à la pauvreté généralisée, des déportations, des exilés contraints à ne pas rentrer, du déni d’expression plurielle et des libertés, des menaces physiques sur les opposants politiques) qui occupe 90% de la gouvernance actuelle et auquel la CNC et son Président ne seront jamais partants, le bilan des infrastructures est un non-événement parce que c’est du déjà vu. Que les gouvernants ouvrent la Télévision nationale à l’opposition et aux organisations de la société civile pour permettre un simple équilibre de la communication afin de permettre au peuple de savoir qui est qui. Il y a trop de démagogie politique qui intoxique les populations à longueur de temps. Ici, la CNC, son Président, l’opposition, la société civile et les syndicats sont loin de vouloir commettre des actes attentatoires à la sureté de l’Etat. Il ne s’agit pas non plus d’être président en exercice ou de nombre de mandats. L’enjeu, c’est de se souvenir qu’une situation exceptionnelle, du fait que le pays subissait une guerre provoqué par des avides de pouvoir, a permis d’autoriser la participation de quelqu’un à cette élection de 2010 seulement. Et, qu’en cas de succès, il ne devra faire qu’un seul mandat. Il s’agit donc aujourd’hui, du respect des textes constitutionnels originels parce qu’il n’y a plus de guerre, c’est simple à comprendre ! Par ailleurs chers messieurs, sortez de vos émotions et si cela vous en dit, il me plairait de participer au débat d’idées très enrichissant sur les mêmes questions et les mêmes hommes ainsi que leurs actions. Allons y donc et rira bien qui rira le dernier !
Bécan Tiékpa Alice-Rosine
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