L’État ivoirien veut passer à la vitesse supérieure pour mettre en œuvre sa politique de scolarisation obligatoire (PSO), annoncée deux mois avant la rentrée scolaire de septembre et trois mois avant présidentielle d’octobre. Ce mercredi 29 juillet, le gouvernement a pris des décisions pour la réalisation de cette ambition: 2 à 6 mois de prison et une amende de 50.000 à 500.000 FCFA pour les parents réfractaires.
Le hic, aucune sanction n’est prévue pour le chef de l’État et les membres du gouvernement en cas de défaillance de l’État et de fausses promesses. Car, il faudra recruter environ 5.000 enseignants, construire plus de 4.000 classes et une quarantaine de collèges pour un coût de 700 milliards de nos francs.
Ouattara a trouvé la parade: ce n’est qu’en 2025, s’il plait à Dieu, que la PSO devrait se réaliser à 100%, c’est-à-dire que, donnant rendez-vous après son « émergence » en 2020, il montre ainsi qu’il ne fait que de la communication politique. On a donc le temps au point que les sanctions affichées sont, on le voit, pour la galerie.
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Côte d’Ivoire: les contrevenants à l’école obligatoire risqueront la prison
Le projet de loi sur « l’école obligatoire » adopté mercredi par le gouvernement ivoirien prévoit d’éventuelles peines de prison pour les parents qui refuseront de scolariser leurs enfants âgés de 6 à 16 ans, a-t-on appris de source officielle.
« Un projet de loi sur la scolarisation obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans », une mesure qui devrait entrer en vigueur dès la rentrée prochaine (2015-2016), « a été adopté », a déclaré Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement, lisant un communiqué à l’issue d’un Conseil des ministres.
« Les parents qui violent la présente loi qui impose la scolarisation obligatoire, ces parents malheureusement pourront subir une peine de prison de 2 à 6 mois et une amende » pouvant aller jusqu’à « 500.000 FCFA (762 euros) » ou « l’une ou l’autre de ces deux peines seulement », a-t-il poursuivi.
Trois mois avant la présidentielle d’octobre dont il est le grand favori, le président Alassane Ouattara a annoncé le 13 juillet la Politique de scolarisation obligatoire (PSO). Cette politique vise, selon lui, à « donner à toutes les filles et à tous les fils (du) pays le droit à l’éducation, à une formation de qualité ».
Près de 4 millions d’élèves ont fréquenté en 2014-2015 les établissements primaires de Côte d’Ivoire, et plus de 144.000 enfants dans le pré-scolaire, selon les chiffres du ministère ivoirien de l’Education nationale, transmis à l’AFP.
D’après l’ONU, le taux d’alphabétisation est de 56,9% pour les adultes ivoiriens, contre 67,5% pour les jeunes, des chiffres relativement médiocres pour un pays qui se veut leader en Afrique de l’Ouest francophone. La Côte d’Ivoire est classée 171e sur 187 Etats en terme d’Indice de développement humain par l’ONU.
Le pays est ressorti très fragilisé d’une décennie de crise politico-militaire qui a culminé avec les violences postélectorales de 2010-2011 ayant fait quelque 3.000 morts.
VOA avec AFP
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