En choisissant de nous exprimer dans la presse, ce n’est nullement pour saper le travail remarquable abattu par les autorités du pays, qui ne cessent d’apporter des solutions aux problèmes de l’armée. Malheureusement leurs solutions portent en elles les germes d’une fragilisation de la cohésion entre militaires.
On s’en souvient, dans le dernier trimestre de 2014, nous nous sommes fait entendre par rapport à nos doléances que le gouvernement, par l’intermédiaire du Ministre d’état, ministre de l’intérieur, avait jugé légitimes. Le gouvernement s’engageant par la suite à y donner des réponses satisfaisantes. Ainsi certains parmi nous ont perçu, en plus de leur promotion au grade de sous-officiers, environ 5 millions de fcfa étalés sur 6 mois. Sans compter leur accès au bail administratif. Cela au grand dam de nous autres. Et ce grand dam, nous l’avions spontanément manifesté en son temps. Il s’est trouvé des manipulateurs mafieux au sein de l’armée pour assimiler notre démarche à une insurrection et à en donner une description apocalyptique au PR. Toute chose qui a provoqué mort d’homme et conduit à l’implication sans tête ni queue du CDT Tracteur.
Malgré tout, le dialogue n’a pas été rompu et assurance nous a été donnée que nous serions tous pris en compte, mais par vagues successives. Et que des critères objectifs présideraient à cet effet. Contre toute attente, courant juillet 2015, une liste dite des « omis EAN-ADS » est diffusée sur laquelle on retrouve quelques 400 éléments. D’après eux, ils ont trié les détenteurs de profilage commençant par 39 et laissé les autres combattants FRCI ayant le profilage 79, qui selon eux sont des combattants d’Abidjan c’est-à-dire de la crise postélectorale. Ce qui est non seulement faux mais qui est à la limite de la frustration car le mérite du travail abattu par l’ensemble des combattants ne devrait en aucune façon profiter uniquement à une partie de cet ensemble.
Pourquoi faire deux poids deux mesures ?
Aujourd’hui la Côte-d’Ivoire est en danger. Nous voudrions donc tirer sur la sonnette d’alarme et attirer, avec célérité, l’attention du gouvernement sur les dangers que fait courir une « mafia » à la cohésion entre militaires et partant, à la stabilité du pays. Car ça grogne fort dans les casernes, inaudible pour que les populations s’en inquiètent, puisque les méthodes de cette « mafia dans l’armée » sont de nature à empêcher que les odeurs d’une contestation militaire ne se répandent et à faire croire au PR, patron du Conseil National de Sécurité (CNS), que tout va pour le mieux dans l’armée. Sans pouvoir toucher directement le PR, nous souhaiterions par le présent canal, qu’il veuille bien demander à ses collaborateurs de la division sécuritaire où ils en sont avec l’application de ses instructions concernant les doléances des militaires. Et surtout qu’il puisse mener sa propre enquête.
Car en toute vérité, « cette mafia dans l’armée » a assez abusé le PR. Dans les prochains jours, nous nous réservons le droit de dénoncer toutes les basses et malsaines pratiques de cette « mafia dans l’armée ». Mais pour l’heure nous disons ceci à notre Papa, le PR. Quoique frustrés par les agissements d’une « mafia dans notre armée », nous ne saurions être les porte-étendards d’une quelconque déstabilisation de notre pays. Même si notre sortie coïncide avec celle des partisans d’une « transition supplémentaire ». Nous souhaitons seulement que justice nous soit rendu.
Porte-parole des Sierra-Delta 1 de Côte-d’Ivoire.
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