Cojep – La crise s’accentue et tourne au bras de fer
Youan Bi dit niet à la dissolution des organes, niet au congrès annoncé
L’épidémie de la ‘’divisionnite’’ qui décime les partis et groupements politiques ivoiriens depuis les temps émergents, a gagné le Cojep. Le mouvement de Charles Blé Goudé est en crise. Jeudi après-midi, au quartier Niangon, Youan Bi Agénor a déchiré avec fracas la décision de Charles Blé Goudé (?) qui dissout le Conseil exécutif national (Cen) de son mouvement et qui appelle à un congrès. Face à la presse, Agénor Youan Bi est revenu sur les faits successifs au sein du mouvement qui ont fini par créer des dissensions internes. Pour le président intérimaire depuis le dernier réaménagement de la direction du mouvement, son leader Charles Blé Goudé est pris en otage par un clan, celui de Dr Saraka qui veut servir des intérêts mesquins. Sinon, dit-il, l’entrée du Cojep à la CNC, principal argument de ses détracteurs n’est qu’un faux prétexte. « Chers amis de la presse, nous l’avouons aujourd’hui, depuis le 8 avril 2015, le Cojep va à la dérive car il est traversé par une grave crise idéologique. (…) Que de mépris et de frustrations accumulées depuis cette date ? Je convoque des réunions, on boude. On me refuse même la parole au colloque international sur la paix organisé par le Cojep. On convoque des Conseils politiques sans mon avis mais dit-on, à la demande du président empêché, j’apprends la convocation d’un congrès extraordinaire comme tout le monde », ressasse le conférencier. De son analyse, il ressort que le Cojep, de son point de vue ne saurait être neutre face à la crise au Fpi. La neutralité, affirme-t-il, est un coup de pouce à Affi N’guessan, voire une complicité. De même, à propos de la dissolution du Conseil exécutif national, il fait observer que la forme n’a pas été respectée car il aurait été courtois qu’il soit le premier à recevoir la décision si elle émanait vraiment de Blé Goudé.
Au regard de tout ceci, Youan Bi s’est dit opposé à toute décision qui ne respecte pas les textes du mouvement. Il dénonce la main du pouvoir Ouattara qui fait circuler de l’argent, selon lui, au sein du mouvement. Comme indices, il évoque l’organisation du colloque financé à hauteur de 8 millions de FCFA alors que la cotisation des militants n’a pas dépassé un million. Le dernier état des cotisations dans le cadre du congrès annoncé fait ressortir un montant de 30 mille FCFA dans les 76 coordinations, selon Youan Bi qui cite un témoin de la réunion. Il révèle que Patrice Saraka aurait rassuré tout le monde que tout serait réglé pour la tenue du congrès.
Amer et déterminé à poursuivre son combat pour un Cojep originel, Youan Bi a invité les siens à poursuivre le combat de la libération de Gbagbo. « Nous aurons à remplir notre mission historique. Le peuple a trop souffert ! La neutralité est zéro pointé, le refus de la CNC est zéro pointé, la dissolution du Conseil exécutif national est zéro pointé !» a-t-il lancé.
Notons que cette conférence a débuté avec un incident vite clos. La propriétaire du maquis où devait se tenir initialement la conférence de presse a interrompu de façon bruyante l’orateur qui avait commencé à lire son propos liminaire. « On aime tous le président Gbagbo mais je ne veux pas de réunion politique dans mon maquis. Que tout le monde dégage immédiatement », a-t-elle tempêté. Très vite un autre espace a été trouvé dans une cour voisine.
SD à Abidjan
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