Côte d’Ivoire – A 3 mois de la présidentielle les dozos toujours visibles dans les villes avec fusils

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Par Connectionivoirienne.net

En toute tranquillité et en toute impunité, comme de véritables intouchables, les chasseurs traditionnels dozo qui ont pris une part active dans l’avènement du pouvoir Ouattara plastronnent toujours dans de nombreuses villes du pays.

De passage à Toumodi et Dimbokro mardi, nous les avons aperçus dans leurs tenues d’apparat en plein jour et en pleine ville sur des motos. Fusils calibre 12 en bandoulière, accoutrement traditionnel en toile de coton imbibé de mixture (magique), coiffés d’un béret dans la même matière, ils sont facilement reconnaissables. Dans les villages comme dans les villes ils paradent comme en territoires conquis. Ces hommes peu familiers de certaines populations notamment du sud de la Côte d’Ivoire, inspirent souvent peur et répugnance pour leur rôle joué dans la crise postélectorale. Le rapport de la commission d’enquête diligentée par le pouvoir en début de mandat avait clairement identifié les dozo comme co-auteurs directs de crimes de sang. Depuis la publication dudit rapport, aucun d’entre eux n’a été inquiété. Aujourd’hui, ils sont présents dans les déplacements du président de la République lors de ses visites d’Etat à travers le pays. On eut dit qu’ils constituent maintenant un maillon du dispositif sécuritaire.

En réalité, les programmes de désarmement et de réinsertion n’ont véritablement jamais concerné les dozo. Au lieu d’un programme de désarmement, le ministère de l’Intérieur avait en 2012, lors d’une rencontre avec eux à Abidjan, prôné leur organisation à travers un recensement afin de les identifier. Depuis, plusieurs associations se sont créées, les unes disputant l’hégémonie aux autres.

A trois mois de l’élection présidentielle, la question dozo reste entière. Elle ne préoccupe plus les autorités plutôt concentrées sur la question des ex-combattants tout aussi complexe. Pourtant à plusieurs reprises, les dozo ont été cités dans des exactions même après la crise. On se souvient encore des événements de Sinfra, en pays gouro, où pour un régime de banane, les dozo avaient mis à feu et à sang un village.

SD à Abidjan

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