Par Edwige Fiendé
L’ex-Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny, candidat à la présidentielle d’octobre 2015, a invité le gouvernement à « prendre conscience » des « nombreux périls » qui existent dans le processus électoral, dénonçant la reconduction de Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser le scrutin, dans une interview à Jeune Afrique.
Le gouvernement ivoirien « doit prendre conscience qu’il existe de nombreux périls dans le processus électoral », a indiqué Charles Konan Banny pour qui les conditions d’un scrutin équitable ne sont « pas réunies ».
« Il faut que les (17) membres » de la CEI dont un représentant du président de la République, quatre des partis politiques au pouvoir et quatre de l’opposition, « soient représentatifs de la diversité politique et ce n’est pas le cas », a déploré M. Banny.
Selon lui, M. Bakayoko qui a organisé la présidentielle ivoirienne de 2010 « n’aurait pas dû être reconduit » à la tête de l’institution, car le président de la CEI « est élu pour un mandat de six ans non renouvelable ».
L’ex-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a également critiqué la composition du Conseil constitutionnel qui « pour la première fois en Côte d’Ivoire est unicolore ».
Cette institution a été au cœur de la crise post-électorale de 2010 qui a fait officiellement plus de 3.000 morts.
Le Conseil constitutionnel avait déclaré l’ex-président Laurent Gbagbo vainqueur du scrutin après que la CEI a proclamé des résultats qui donnaient Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle.
Il a par ailleurs soutenu que la « confection de la liste électorale » qui devrait comporter environ 6,2 millions d’électeurs, après un recensement « a été compromise par la multiplication des faux papiers d’identité ».
M. Banny, un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, allié au pouvoir), a annoncé sa candidature à la présidentielle d’octobre, en dépit de l’appel lancé par le leader de sa formation politique, Henri Konan Bédié, à soutenir M. Ouattara, candidat à sa succession.
Premier ministre de 2005 à 2007 sous l’ère Laurent Gbagbo, M. Banny a estimé que son « passage au pouvoir n’a pas laissé indifférents les Ivoiriens, au point que beaucoup souhaitaient qu’ (il) franchisse le pas ».
EFI
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