Personnellement, que Messi débarque à Libreville, mal rasé comme moi (Lol), arborant tee-shirt de pirate et bermuda déchiré; cela ne me pose aucun problème. C’est ainsi qu’il s’est toujours présenté, en été, dans les endroits où il atterrit, à bord de son jet privé. Evidemment, je ne crois pas en cette légende surréaliste selon laquelle le Gabon aurait déboursé des milliards de CFA, pour s’offrir le joueur multimillionnaire en Euros. Que le Président gabonais en personne serve de chauffeur à l’icône mondiale du foot, cela ne me pose aucun problème.
Ce qui me choque par contre, c’est la tentative de justification, après coup, d’une communication officielle honteuse, dont on se serait bien passée. En effet, tantôt Ali Bongo déclare que le joueur a honoré une vieille promesse à lui faite, de se rendre dans son pays, lui rendre visite à lui, comme s’ils ont toujours été des copains, ce qui ne l’est pas.
Tantôt c’est le ministre des Sports qui martèle que le joueur a répondu à une invitation d’anciens joueurs du FC Barcelone qui coachent actuellement le foot gabonais et que cela a juste coïncidé avec la pose de la première pierre d’un modeste stade de 20 000 places, à Libreville, alors que durant tout le séjour, il n’y a que des officiels en veste-souliers, qu’on voit poser avec le joueur, tandis que les dirigeants du foot gabonais sont invisibles. Dans les deux cas, la récupération politicienne de la présence dans le pays, de ce joueur réputé simple (je suis prêt à parier qu’il ne s’attendait pas à une telle profusion de salamalecs) est patente et à la fois pathétique. Morale de l’histoire : à vouloir tirer profit politiquement de tout, on finit par se couvrir de ridicule !
André Silver Konan
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