Côte d’Ivoire – Sous la gouvernance Ouattara, la vérité est la pire ennemie des régnants (Bécan Tiékpa)

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Par Bécan Tiékpa Alice-Rosine

Si Adama Toungara en doutait, tel peut être le thème générique du meeting de la CNC qui se tiendra prochainement dans la commune d’Abobo. Le sulfureux patron du pétrole et de l’énergie de Côte d’Ivoire est très mal placé pour déblatérer en ces termes : « s’ils (la CNC) disent des choses qui ne sont pas vraies, la population va réagir ». Ce n’est un secret pour personne que durant leur épouvantable mandat, le RDR, le duo Bédié-Ouattara et Adama Toungara lui-même, ont fait de la vérité leur pire ennemie. Adama Toungara surtout, immergé dans la gestion opaque du pétrole et de l’énergie qu’il est, peut-il avoir conscience que les leaders de la CNC font de la vérité, quant à eux, leur meilleure alliée et la couronne de leurs chandelles ? De ce fait, pourquoi ces leaders iraient-ils dire des choses qui ne seraient pas vraies sous la régence chaotique du prince régnant, à Abobo ? Que se reprochent-ils pour tordre le coup à la vérité, et quelle population réagirait-elle contre ces leaders de la CNC aux idées généreuses et porteuses d’horizons désirables ? Peut-on, tout logiquement, poser ces interrogations à monsieur Adama Toungara. Pour la gouverne du très cher maire d’Abobo, j’imagine, ci-dessous, ces vérités qui émaillent, si malheureusement, la gestion de leur régime et qui, certainement, n’échapperont pas au grand ‘oral des leaders de la CNC, le jour de leur meeting dans sa commune.

Au plan politique:

Les leaders de la CNC diront au peuple ivoirien que monsieur Henri Konan Bédié a succédé constitutionnellement au père Fondateur, Félix Houphouët-Boigny, le 7 décembre 1993. Qu’une fois aux affaires, Bédié s’est plus adonné aux choses jouissives, dopées de morphine, qu’aux bonnes convenances qui commandent à la gestion d’un Etat. Et que par sa faute, le 24 décembre 1999, l’héritage du père a été dilapidé. Ils feront savoir que Ouattara a juré de frapper le pouvoir moribond de Bédié qui tombera afin qu’il puisse rentrer en Côte d’Ivoire. Et, en décembre 1999, il y a eu le 1er et unique coup d’Etat dans notre beau pays. Une fois rentré en 1999, le même Ouattara a aussi juré qu’il rendra notre pays ingouvernable, c’est ainsi qu’il y a eu la rébellion du 19 septembre 2002. Dès lors, le peuple de Côte d’Ivoire vogue sur des vagues de sang humain. Il barbotine dans des lacs de larmes. Il est ulcéré sous le poids des frustrations, des aigrissures, des gémissements et des soupirs à n’en point finir. Les leaders de la CNC rappelleront à la nation entière que Bédié a violé la résolution principale du 12ème congrès du PDCI-RDA, le 17 septembre 2014 à Daoukro. Cela, dans une logique sans merci pour étouffer les candidats déclarés du parti que sont : Charles Konan Banny, Kouadio Konan Bertin, Essy Amara et Kablan Brou Jérôme au profit de Ouattara, pourtant candidat du RDR. Enfin, la CNC dira qu’il y a d’autres candidats, bien immaculés et sans litige avec la constitution, à la présidentielle d’octobre 2015. Ces candidats sont issus du PDCI-RDA, de la CNC et d’autres groupements politiques, en dehors de Ouattara.

Au plan socioéconomique:

Toutes les populations crient famine et soif. Elles souffrent des coupures intempestives d’eau et d’électricité. Le peuple s’est gravement appauvri du fait de l’inflation. Il souffre de la division tribale qui se vérifie, en partie, par les concours de la fonction publique qu’on n’annonce pas à la majorité des candidats. Seules les listes des admis à connotation tribale sont affichées au grand public. Deux mille rebelles ont été introduits, tout à fait par effraction, dans les douanes sans concours. Il en a été fait pareil aux Eaux et Forêts, à la Gendarmerie, à la Police, chez les Gardiens de prison, au Trésor public, aux impôts… les hautes fonctions civiles et militaires sont attribuées aux ressortissants d’une seule tribu, ‘’politique de rattrapage’’ oblige. Trop d’impôts pèsent sur tous les ménages. Les fournisseurs de l’Etat sont étranglés par leurs créances impayées et sont au bord du dépôt de bilan. Le produit intérieur brut est très minable et la dette extérieure écrase l’Etat par son poids trop lourd. Les ressources financières de toutes les entreprises sont siphonnées par leurs gestionnaires au bénéfice du prince régnant. La CNCE, dirigée par Diabagaté Mamah en souffre terriblement au point que le PCA, le DG et le DGA ont été remerciés complaisamment, d’un seul tenant. Le DG de cette entreprise, Diabagaté Mamah, jouissait d’une telle protection de la part du régime qu’il a promis de payer les 20 millions de cautionnement du candidat-président. Soit dit en passant, à la place de Diabagaté Mamah, c’est un autre membre du clan appelé Yéo qui est installé DG à la CNCE. L’ARTCI a déjà payé sa part de dîme des 20 millions, à travers son DG Bilé Diéméléou, ci-devant maire de Dimbokro, au cours d’une cérémonie festive dans cette ville…Pour la réfection des Universités, 150 milliards ont été dilapidés laissant de ce fait, lesdits travaux en souffrance. La Lonaci, la Pétroci, la Sotra, la Filière Café-Cacao, la BHCI, la BNI, la Sir, l’Agep, l’Aigf, l’Ansut… sont des caisses noires d’où le régime tire les fonds pour donner libre cours à ses frasques. Le cas le plus intriguant est celui de l’Agence Principale de la BCEAO d’Abidjan. En effet, dès l’avènement de Ouattara au pouvoir, monsieur Aman Ayé un sudiste, a été très vite remplacé de la direction nationale de cette agence par Foungbé Mamadou. Ainsi, Koné Tiémoko Méiley, le Gouverneur de la BCEAO, et son frère Foungbé Mamadou, le directeur national, font de l’agence d’Abidjan la caisse familiale de Ouattara. Tous les coups tordus peuvent y passer, c’est ainsi que les Agents de cette Banque de la Sous-Région ont obtenu leur notation annuelle qui doit être suivie d’effet financier mais non ; depuis 7 mois, ces malheureux travailleurs attendent toujours leurs primes. L’argent sert à financer les flonflons de Ouattara. Il sert aussi à payer des jeunes abrutis qu’on a éduqués à tuer, au prétexte de primes ADDR. Au sujet de ces primes, c’est la CNCE qui a été choisie comme caisse de transit. Or, vidée de sa trésorerie par Diabagaté Mamah l’ex-DG, la CNCE n’a plus de compenses à la BCEAO et ne peut donc faire face aux attentes de cette horde de jeunes assassins. Ceux-ci, en représailles à leurs dus non perçus, mettent en péril la vie des Agents des bureaux de la CNCE à travers le saccage des bureaux de cette Banque de proximité. Les bureaux d’Abobo et de Yopougon Toit-rouge en ont fait les frais déjà. Tous ces sujets seront au menu croustillant du meeting des leaders de la CNC. Ceux-ci pourraient mettre, Ouattara et ses ouailles à commencer par Adama Toungara, au défi de leur porter la contradiction.

Au plan sociopolitique:

Les leaders de la CNC évoqueront, en plus de ce qui précède, l’inéligibilité de Ouattara qui n’est un secret pour la Communauté nationale, internationale et même pour les militants du RDR-RHDP. Fait gravissime, Bédié n’en ignore rien du tout. C’est ainsi qu’il a tranquillement fui son fatras qu’est ‘’la criée jouissive dite Appel de Daoukro’’ laissée en héritage à ce qui reste du PDCI version N’Zuéba. Bédié a fui aussi par crainte de la foudre de son frangin-ennemi Ouattara quand celui-ci s’apercevra que son aîné lui a mis du ‘’Kpessè-Kpessè’’ (sauce pili-pili) viandée de l’agouti ‘’ébolaté’’ des Nambê dans les yeux. Dans les discours de la CNC, il sera question des près de 400 prisonniers politiques qui croupissent depuis dans les goulags de Ouattara, sans jugements ni condamnations. L’inculpation fantaisiste des chefs rebelles, le non-droit, la déliquescence de l’appareil judiciaire, les jugements lapidaires et expéditifs n’échapperont pas à l’attention des leaders de la CNC. Mamadou Koné, a pris les armes de 2002 à 2011 contre la constitution ivoirienne. Etant devenu président du conseil constitutionnel, son appartenance double (rebelle-Rdr) accrédite la thèse de la majorité des Ivoiriens, selon laquelle, ce magistrat en treillis de guérillos ne dira jamais le droit sur la même constitution, en ce qui est de l’inéligibilité d’Alassane Dramane Ouattara, au regard de l’article 35. Yousouf Bakayoko, président de la CEI, un autre second couteau de Ouattara a élaboré un fichier et conduit un processus électoral de façon unilatérale sous le diktat de Ouattara, le candidat à la jurisprudence. La CNC exigera que tout soit mis à plat et révisé de façon pluripartite et consensuelle. C’est le seul gage d’une élection inclusive, ouverte et transparente dans un climat apaisé. La question des 500 000 fausses cartes nationales d’Identité qui ont été distribuées à des non-nationaux pour bouleverser la démographie afin de donner une caution à la tricherie électorale au profit de Ouattara cristallisera l’attention des participants à ce meeting décisif. Hamed Bakayoko qui prétend que le débat est clos sur un tel sujet d’importance, peut faire ressurgir ses meilleures pratiques qu’il a acquises à l’ère de Thierry Zébié, en 1990, pour soumettre le corps de la police et celui de l’administration territoriale à commettre la chienlit et le hold up électoral. Mais, ce dernier reste au niveau de la matière, il ne saura jamais s’élever au niveau du cérébral pour comprendre le monde en mutation qualitative pour la démocratie. Hilaire Lamizana, le tout puissant DG du port de San-Pedro et un homme du clan, sera à la manœuvre pour consacrer le débouché sur la mer de la république du nord tant réclamée depuis les années 1990. N’oublions pas qu’en 2002, c’est ce port qui a manqué à la rébellion pour consacrer la partition du pays et la proclamation de la république du nord. La CNC veillera à attirer l’attention des populations sur ces menaces dangereuses que font profiler les pratiques de Ouattara. Alors que le bon sens exige qu’il faut plutôt œuvrer à réconcilier, unir, harmoniser, souder ce beau peuple en mosaïque socioculturelle et ethnique dans un creuset solidaire. Bédié et son jeune frère régnant ont choisi de limiter l’horizon de la vie en Côte d’Ivoire à fractionner le peuple pour des raisons qui ne résistent pas à la contradiction. La RTI, la chaine qui divise plus qu’elle ne rassemble et d’autres presse et média d’Etat son confisqués au profit de Ouattara et de sa tribu. Les droits de l’homme, les libertés individuelles et collectives sont violés au quotidien…

Au plan sécuritaire:

Il y a le surarmement de Ouattara au mépris de l’embargo de l’ONU sur les armes. Le 4ème bataillon de Korhogo est devenu une poudrière inaccessible à personne et 40 fois, son accès a été refusé aux soldats de l’ONUCI. Et cette information n’a jamais été démentie par le pouvoir, après la publication du dernier rapport de l’ONU sur la Côte d’Ivoire qui en a fait état. Les rebelles, à une proportion d’environ 30 000, sont dans la nature avec leurs armes de guerre. Les différentes zones délimitées comme territoires de chacun de leurs commandants, lors de la rébellion, sont restées en l’Etat. C’est dire que Ouattara est prêt, cette fois-ci, à assumer son esprit putschiste et guerrier qu’il n’a jamais voulu assumer depuis 1993 jusqu’à ce jour. Bruno Koné, en déclarant avec l’air puéril qu’il n’y a pas de menaces réelles de jhiadistes sur la Côte d’Ivoire, veut nous endormir pour mieux préparer leur arsenal insécuritaire afin de braquer la République. Les membres de leur clan n’arrêtent pourtant pas d’agiter le chiffon rouge ! Par quels moyens sait-il qu’il n’y a pas de jhiadistes et par lesquels, du même coup, veut-il que nous le croyions, en tant que non initiés de la barbarie et de la rébellion ? La CNC se fera fort de poser cette problématique au meeting d’Abobo ! Il peut être un souhait aussi que nos fervents croyants en l’Islam se fassent violence pour laisser tomber la Burka (le voile intégral du corps). Selon des informations, c’est cette façon de se vêtir qui camoufle les ceintures d’explosifs des terroristes qui agissent en solitaires dans les lieux publics. Il est aussi un droit absolu que la CNC demande les résultats des enquêtes, s’il y en a eu, sur les enlèvements d’enfants, de femmes et d’hommes retrouvés morts, mutilés de leurs organes vitaux, génitaux et de leur sang qui ont eu lieu en janvier-février 2015. Qui sont ces assassins, qui sont leurs commanditaires et quelles peines leur sont-elles réservées ? Personne parmi nous, jouissant de toutes ses facultés, ne peut dire que c’est le Président Gbagbo ou le FPI affranchi des milliards souillés de sang humain du prince régent qui a commis ces crimes. Il est plus qu’impératif aussi que la CNC exige la publication du contenu du rapport de la CDVR que le peuple attend de plein droit et depuis lors. Adama Toungara doit savoir qu’à quelque chose près, voila quelles que vérités qui jonchent l’actualité dans une Côte d’Ivoire en déconfiture. Les évoquer au cours de leur meeting à Abobo, les leaders de la CNC n’auront pas menti ni commis des contre-vérités. Alors, comme casser l’opposition significative par la violence fait partie de vos mœurs, Adama Toungara, envoyez vos rebelles de population réagir !

Demain, il fera jour…
Bécan Tiékpa Alice-Rosine

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