Côte d’Ivoire: Carton rouge à l’imam Ousmane Diakité de la mosquée du Mont Arafat à Cocody

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LIDER News | 17 juillet 2015

Ce matin, jour de fête de fin du Ramadan. L’imam Ousmane Diakité, de la mosquée du Mont Arafat, commence son sermon, en français, en évoquant cinq des nombreux défis qui doivent être relevés :

La dépravation des mœurs: Les musulmans de Côte d’Ivoire doivent redoubler d’efforts pour que les enfants, les jeunes soient mieux éduqués aussi bien sur le plan spirituel que sur le plan scolaire et vestimentaire. Selon l’imam, cela relève de la responsabilité des familles. «Prions pour cela», a-t-il invité les nombreux fidèles présents à la mosquée du Mont Arafat de Bonoumin, Cocody Riviera.

La violence: Trop de violence dans le monde met en péril la sécurité collective de tous, y compris celle de la Côte d’Ivoire. La communauté musulmane de notre pays doit tout faire pour s’éloigner de cette violence et ne pas la laisser pénétrer dans notre pays. «Prions pour cela», a-t-il invité les nombreux fidèles présents à la mosquée du Mont Arafat de Bonoumin, Cocody Riviera.

Les divisions au sein de la communauté musulmane sont de nature à l’affaiblir. Il est dommage de constater que des musulmans puissent prendre des armes contre d’autres musulmans. «Prions pour que cela cesse», a-t-il invité les nombreux fidèles présents à la mosquée du Mont Arafat de Bonoumin, Cocody Riviera.

Les élections à venir : L’imam a rappelé que dans trois mois, notre pays doit élire son président de la République. Pour cela, la classe politique doit se mettre d’accord sur les fondamentaux de la démocratie et de la transparence. Or il ne semble pas que la classe politique soit tombée d’accord sur lesdits fondamentaux. La communauté musulmane doit redoubler de prières pour que ces élections se déroulent dans la paix et éloignent de notre pays tout risque de conflits qui pourraient accroître la misère et la désunion. Il a insisté pour que la commission en charge des élections fasse son travail dans le respect des règles de la transparence et de l’équité. «Prions pour éloigner le spectre d’élections confligènes», a-t-il invité les nombreux fidèles présents à la mosquée du Mont Arafat de Bonoumin, Cocody Riviera.

L’unité nationale: Le pays souffre encore des germes de la division et l’iman a exhorté les nombreux fidèles présents à la mosquée à prier pour que notre pays se réconcilie et retrouve son unité et son harmonie dans la diversité.

Cette partie du sermon a été un sans faute.

Mais lorsque l’imam Diakité, également membre de la commission électorale inféodée à Ouattara, passe à la traduction du sermon en dioula, lorsqu’il aborde le défi des élections, il explique que notre pays va dans trois mois élire son président de la République et que le peuple choisira entre l’actuel chef d’Etat et d’autres. S’adressant aux fidèles, parmi lesquels se trouvaient des personnes apolitiques, des partisans du régime en place aussi bien que des opposants à Ouattara, ainsi que le candidat à la présidentielle le Pr. Mamadou Koulibaly, il continue : «Si le peuple décide, avec votre vote, que le président de la République est le meilleur, c’est lui qui restera président. Prions pour cela, et pour qu’un autre choix ne survienne pas», a-t-il invité les nombreux fidèles présents à la mosquée du Mont Arafat de Bonoumin, Cocody Riviera.

Un directeur de campagne d’Alassane Dramane Ouattara n’aurait pas dit mieux. Il est inacceptable que l’imam Ousmane Diakité, qui par ailleurs siège à la commission électorale soi disant « indépendante » au titre de la société civile, batte campagne pour un candidat à la présidentielle, de surcroît en pleine prière. Double carton rouge, qui souligne encore plus l’urgente nécessité de dissolution de l’actuelle commission chargée des élections, entièrement à la solde du candidat-président du Rdr.

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