Visite des soldats à des médias burkinabè: « Des investigations » en cours pour identifier « les fautifs » (CEMA Pdce)
Par Daouda Zongo
Le chef d’état-major particulier de la présidence du Burkina, le Colonel-major Boureima Kiéré a assuré que « des investigations sont en cours » pour identifier « les fautifs », après une visite mardi de soldats armés à des radios privés, dans une note rendue publique samedi.
Le Colonel-major Kiéré, dit avoir appris « avec désolation » la visite des radios privées Omega FM, Savane FM, Ouaga FM et Horizon FM par « des éléments incontrôlés », le 30 juin, se réclamant du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), indique le texte.
Mardi des hommes armés, en tenue de combat, ont sillonné des radios privées et sommé ces médias « de ne plus parler » du RSP, un corps d’élite, sur leurs antennes.
Le chef d’état major, « tient à préciser que des investigations sont en cours pour connaître l’identité de ces éléments et savoir si ces fautifs n’ont pas agi sur ordres +extérieurs+ pour jeter le discrédit sur la troupe », qui « n’a pas quitté la caserne les journées des 29 et 30 juin », précise le communiqué.
Depuis mardi, à la suite de tirs entendus à la présidence, l’actualité burkinabè est dominée par les tensions entre le RSP créé en 1995 et le Premier ministre Isaac Zida, l’ex-numéro deux de ce régiment. Des soldats exigent entre autres la démission de son poste de chef du gouvernement.
DZO
Alerte info
Ceci est une analyse d’un citoyen sur la situation nationale et plus précisément sur le sujet du Régiment de sécurité présidentielle.
L’avenir du RSP, dans sa configuration d’avant insurrection, a été scellé dès la chute du régime Compaoré, et les intellectuels et communicateurs du RSP le savent parfaitement. Il est cependant normal que ça se discute, que ça se négocie sur la base de l’intérêt national prioritairement, puis des intérêts spécifiques du corps d’armée, ensuite, si et seulement si possible, des intérêts légitimes des individus. Ce n’est donc pas ça le problème.
Faisons le point
Dès début novembre, alors qu’il était au sommet de sa popularité, j’avais relevé les « errements politiques et procéduraux dangereux, accessoirement démagogiques et populistes[1] » (Le Faso.net et Zoodomail du 4/11/2014) du président de la transition d’alors, M. Zida, actuellement Premier ministre. Par la suite, ces errements dont des erreurs factuelles, ont été relevés par les médias et réseaux sociaux à plusieurs autres occasions.
Au lieu d’en prendre conscience et de s’en laisser affecter, c’est-à-dire en avoir honte pour s’obliger à la prudence et à l’attention inhérentes à sa fonction nouvelle, il a tenté de les expliquer, comme un politicien. C’était au meeting commémoratif de l’assassinat de Norbert Zongo, le 13 décembre 2014 à la place de la Révolution/Nation. Mais en fait, il s’y enfonçait davantage. C’est toujours les mêmes errements qui le poursuivent et l’isolent un peu plus de ses soutiens initiaux, le rendent difficilement défendable, à tout le moins, ouvertement. Et ce, en dehors des accusations de manipulation qui sont très loin d’être vérifiées.
Les erreurs de casting, dont certaines mais pas toutes ont été bruyamment corrigées, et un travail de manipulations de l’opinion par des révélations successives, bien orchestrées et jamais réfutées (probablement irréfutables), ont complété le tableau. Dans ces manipulations, j’insiste, ce n’est pas le travail des hommes de médias ou les valeurs intrinsèques (véracité ou non) des informations qui sont en cause mais l’agencement de leurs « livraisons » aux médias, par d’illustres « informateurs ».
Première phase des manipulations
Après coup, il apparaît clairement que les insurgés, puis l’opinion dans son ensemble, ont été manipulés aux grés d’intérêts inavouables, « bien cachés » comme le nez au milieu de la face.
C’est ainsi qu’en début novembre, les scoops livrés aux médias, tendaient à légitimer et installer le Lieutenant-colonel Zida à la tête de la transition que le continuum Conseil-RSP (le L-C Zida y compris) mais pas seulement, avait certainement espéré militaire intégrale et à sa dévotion. Monsieur Zida a été présenté, pratiquement, comme un insurgé à sa façon : c’est lui qui aurait bloqué l’ordre de tirer; c’est lui qui aurait dit le premier, en réunion du Haut commandement de l’armée, que « Blaise ne peut plus rester président », créant même une « panique » des généraux; il aurait changé de numéro après que de Blaise l’a appelé, etc., etc.
Vrai ou faux, là n’est pas la question ! Mais l’intention était claire et nette : le RSP est du côté des insurgés et le L-C Zida est le plus légitime pour occuper la fonction de Président de la Transition.
Mais l’espoir d’une transition militaire intégrale fut rapidement déçu, la « faute » à certaines OSC et intellectuels insurgés et, bien sûr, la fameuse communauté internationale qui nous tient les 5 doigts entre les dents.
Avec la transition civile, les données changent radicalement et, entre autres, vint le discours d’investiture du Président Kafando le 21 novembre 2014. Les mots forts, en mondovision, sur les crimes de sang ont autant suscité des espoirs de justice que d’inquiétudes. Ce n’était plus tout à fait la sérénité du coté des présumés tortionnaires, assassins et autres mercenaires qui espéraient se la couler douce à l’intérieur ou à l’ombre du RSP. Mais pour cela, il fallait un RSP « intouchable » et ils vont tout faire pour qu’il en soit ainsi, à défaut d’avoir pu obtenir une transition militaire intégrale.
Dès le discours du Président Kafando, M. Zida qui accepte ensuite, au nom de l’armée, le poste de PM, ne peut plus se taire sur les exigences populaires de justice pour les martyrs et tous les autres, tués sous les tortures ou les armes de l’ère Compaoré. En rappel, dans le discours du Président Zida à l’occasion de la signature de la charte à la Maison du peuple (16 novembre 2014), on n’a pas entendu une seule fois le mot « justice » ou le mot « impunité », alors que rien n’a été épargné en matière d’émulations patriotiques, de bravoures et autres.
Il ne peut pas se taire, non plus, quant aux revendications de dissolution du RSP criées à la place de la Nation/Révolution « où les décisions doivent se prendre » comme il l’a promis, exalté par une popularité jamais rêvée, même en rêve, par un élément du RSP. Il emprunte alors le langage et les exigences de la société civile et des insurgés, légitimement très remontés contre le continuum Conseil-RSP. Ce dernier n’ayant plus grand’ chose à cirer spécifiquement d’une transition civile de laquelle, et c’est peu dire, il n’espère aucune sympathie.
Dans le même temps, il était tout à fait légitime pour M. Zida, de jouer sa propre partition en s’aménageant une « fenêtre » pour l’avenir qu’il voyait plus politique que militaire pour lui. Et ce, dès lors que le principe d’une transition civile était acquise, et surtout, après avoir rencontré « d’égale à égale » tous ces grands et Chefs d’État d’Afrique et, peut-être, fait bonne impression.
Alors, le continuum Conseil-RSP se sent comme trahi et le climat se tend inévitablement avec Zida et Compagnie au gouvernement. L’avenir du RSP, bien que pratiquement scellé depuis la chute de Blaise Compaoré, reste une préoccupation objective de la troupe. Il est alors projeté à l’opinion comme la principale pomme de discorde avec M. Zida; mais c’est connu, le diable se trouve dans les détails : pêle-mêle des promesses non tenues, des primes de fin d’année et des affectations ou nominations non conformes.
L’évocation de règles de « commandement militaire » par le Gl Diendéré pour justifier ce qui s’est passé le 30 décembre[2] est une injure à l’intelligence des Burkinabè et militairement, c’est une faute inacceptable.
Un officier supérieur de son rang ne doit pas justifier publiquement un acte d’indiscipline aussi manifeste que l’irruption dans un Conseil des ministres d’un pays pour sommer le Premier d’entre eux de venir s’expliquer devant la troupe d’un Régiment. « Ce n’est pas faisable », pour utiliser son expression, parce que ce serait une prime à l’indiscipline, et la troupe y est encouragée de façon explicite, chaque fois qu’une décision ne lui conviendrait pas.
Et la preuve, ça ne s’est plus arrêté ! Dans la même lancée, on se demande de quelle règle de « commandement militaire » l’officier Céleste Coulibaly a accompagné Blaise Compaoré, simple citoyen après sa démission, dans son exil ? Avec quel ordre de mission ou autorisation, signé par quelle autorité militaire ?
Quel « commandement militaire » permet que cet officier, qui devait être sanctionné pour désertion ou quelque chose de ce genre, revienne se faire bombarder, sous la menace des armes, à la tête de son régiment ?
On comprend un peu mieux la multiplicité, en espérant que ce ne soit pas une duplicité, des centres d’informations en direction du public, au nom et au sein de ce Régiment : Tantôt c’est la Cellule communication du RSP, tantôt c’est le Gl Gilbert Diendéré, tantôt c’est le Chef du RSP sur Facebook et, dernièrement, c’est le Chef d’État-major particulier de la Présidence qui se fend en communiqué d’excuses préventives au cas ce serait les soldats du RSP qui auraient visité, armes aux poings, les médias. C’est décidément bien soudé et bien huilé, ce RSP.
Deuxième phase des manipulations
A partir du moment où Zida est entré en rupture de ban (par choix calculé ou par la force des choses), les informations livrées par les sources à la presse et les rumeurs qui ont cours, sont désormais celles qui le délégitiment à son poste de PM. Certaines de ces informations étaient connues, de longues dates, avant l’insurrection.
C’est le cas, entre autres, de ses démêlés de chantier avec le voisinage et de leurs suites judiciaires (Le Reporter n°158 du 1er au 15 janvier 2015) qui date de 2012 et avant. Si ces infos avaient été révélées en début novembre, M. Zida n’aurait pas été désigné 1er ministre par le Président Kafando. Elles ont donc été tues et bien cachées par les fameuses sources au profit des « hauts faits » du L-C Zida. Ce qui a facilité son positionnement au sommet de la transition, sous les acclamations des insurgés.
Elles n’ont été « délivrées » que dans un second temps (L-C Zida en rupture de ban), manifestement pour les besoins de la cause, punir Zida et ruiner durablement, sinon définitivement, ses ambitions politiques éventuelles. C’est de bonne guerre, pourrait-on dire ! Malheureusement, derrière lui, il y a le principe de la transition civile et tous les espoirs que cette dernière porte.
Au niveau des rumeurs, la plus grave, en termes de conséquences potentielles, est aussi la plus grossière : celle selon laquelle M. Zida aurait tenté de créer une sorte de FIMATS[3] à partir de militaires radiés comme « rempart contre un RSP »[4]. Que M. Zida ne soit pas un bon politicien est facile à reconnaitre parce qu’on ne peut pas connaître ce qu’on n’a pas appris.
Mais insinuer qu’il serait un piètre officier militaire au point de vouloir faire un « rempart contre un RSP » qu’il connaît bien, avec une « troupette » de soldats radiés, c’était trop gros même pour ceux qui voudraient faire feu de tout bois contre lui. Et Newton Ahmed Barry, d’habitude très sûr de ce qu’il écrit, ne s’y trompe pas quand, pour une des rares fois, il utilise l’expression de réserve « info ou intox ».
Manipuler les gens, c’est une science
Du « complot de 20 h » utilisé contre Sankara il y a près de 28 ans, à la rumeur actuellement imputée à ceux qu’on suspecte « d’appartenir à l’obédience religieuse du Premier ministre » [5] (voilà où nous en sommes !) en passant par les accusations de fétichisme contre Clément O. Ouédraogo, le complot sur avion présidentiel contre les Lengani et Zongo, ce sont les mêmes systèmes d’intelligences qui semblent toujours à la manœuvre.
Et cela, certainement d’un côté comme de l’autre, si tant il est vrai que des « pro-Zida » existent en tant qu’entité substantielle, cristallisée au sein du RSP ! L’appartenance religieuse est un artifice et ne saurait suffire à définir un pro-Premier ministre d’un État laïc au sein de son régiment militaire d’origine, comme on le lit souvent.
Des nombreuses versions sur les derniers événements, celle de L’Observateur paalga donne le but de la présumée manipulation dont sont accusés ce qu’on appelle les « pro-Zida ». Ce serait de « pousser le RSP à la faute et justifier la demande incessante de sa dissolution[6] ». Sans être dans le secret des dieux et sous réserve que l’on s’accorde sur la notion de dissolution (réorientation des missions, puis délocalisation à termes, à mon sens), de quelle faute du RSP a-t-on besoin pour cela ? Le RSP n’a pas commis de faute. Il est la faute, dans sa configuration actuelle, pour la République.
En attendant le fin mot de l’histoire en cours, si toutefois on le trouve, il est possible que ceux qui ont propagé « une rumeur non fondée de projet d’arrestation du PM » comme le dit le RSP sur sa page Facebook (30/06/2015) aient été eux-mêmes manipulés par les autres, c’est-à-dire poussés à propager ces rumeurs, par des signaux bien ajustés.
On peut se souvenir qu’au début de la rectification, certains militaires ont été arrêtés et torturés, certains à mort (je pense à KOP de la base aérienne –paix à son âme !), après avoir été provoqués, poussés à dire ou à avaliser des choses. C’est également ce qui est arrivé à Lengani et Zongo: ils ont été poussés à dire ou à avaliser des choses, utilisées par la suite contre eux.
Sur ce terrain espionnage/contre-espionnage, malin/malin-et-demi, provocation, etc. il ne faut pas perdre de vue que c’est une science, une spécialité militaire et sécuritaire avec ses experts et ses génies (suivez mon regard). Ces experts du renseignement, en principe, il y en a au RSP et dans certaines autres unités de nos forces armées et de sécurité. C’est tout à fait normal et même souhaité tant que cela se fait dans l’intérêt national. Et c’est là que le bât blesse : le système Compaoré l’a détourné à son seul profit, en a fait un usage très politicien même certainement familial, aussi bien en interne qu’à un niveau sous régional.
Les relais et piliers sécuritaires de M. Blaise Compaoré (il nous obsède celui-là !) seraient toujours en place, lui-même aurait repris du service depuis peu[7] alors que la justice s’apprête à entendre le « survivant » du Conseil qui fut le plus « craint » de sa génération, par le commun des Burkinabè.
Chiffon rouge dans une savante confusion pour éviter la justice
Ce qui en rajoute à la confusion, ce sont les deux revendications du RSP (et quelques énergumènes des réseaux sociaux qui tentent de faire feu de tout bois) : outre leur caractère fortement politique (on se demanderait de quelles règles de « commandement militaire »), elles sont incompatibles l’une de l’autre, et donc révélatrices d’une certaine mauvaise foi : soit on veut le respect de la durée de la transition et le PM reste en place, soit on veut la démission du PM et la transition risque d’être prolongée.
Dans l’un ou l’autre cas, la désapprobation nationale et internationale suite aux événements du 4 février 2015 et les promesses du gouvernement de ne pas dissoudre le RSP (dans de l’acide, comme le rêvent certains), n’ont pas réussi à taire les prétentions de ce dernier à régenter la vie politique nationale. Prétentions manifestement manipulées par des intérêts inavouables mais encore une fois, aussi caché que le nez au milieu de la face.
Dans cette confusion des faits, des exigences et des centres d’informations au sein du RSP, ne cherche-t-on pas, par petites touches successives, à préparer l’opinion nationale et étrangère à une forfaiture avec pour justificatifs, cette histoire de « harcèlement permanent de certaines autorités de la Transition et des OSC à leur solde » (page Facebook du RSP, le 30juin 2015). Comment un régiment d’élites militaire peut-il se dire objet de « harcèlement permanent », en fait, par des déclarations, des conférences et des articles de presse tout en reconnaissant « le rôle primordial de la Presse dans la vie de la cité, ainsi que la liberté d’expression dans notre pays »[8] ?
Ce problème de l’avenir du RSP, bien que préoccupation réelle et légitime, pourrait n’être qu’un leurre, le chiffon rouge permettant de mobiliser et gonfler à bloc la troupe. Cela, afin de toujours tenir « haut les mains » la Transition, d’envoyer des signaux à la justice militaire et aux futures autorités.
Les vrais enjeux pourraient être judiciaires avec pour tireurs de ficelles, des suspects de tortures et d’assassinats tapis à l’ombre et aux environs du RSP, espérant une protection quelconque (impunité de fait, voire immunité officielle).
À terme, il ne faudrait pas s’étonner qu’un jour, par un scénario morbide, ces gens cherchent à monnayer le « rangement de leurs armes » contre une immunité pour les crimes de sang commis par des militaires depuis la reconstitution de la Haute Volta jusqu’à nos jours.
Cette « chose » qui ne peut même pas se murmurer sous la Transition peut devenir ouvertement négociable sous un régime élu, au regard de la configuration de la classe politique actuelle, particulièrement des deux ou trois principales forces politiques en présence.
Pour terminer
Zida n’a plus son lustre de la première quinzaine de novembre 2014, mais il reste le PM d’une transition civile dans son essence, péniblement négociée et mise en place par un consensus national depuis 7 mois sur 10 ou 11. Il est d’intérêt national qu’il y demeure pour les 3 ou 4 mois restants.
En tout état de cause, la transition doit tenir ses délais afin que nous puissions retrouver, comme programmé, nos « politiciens chéris » au dernier trimestre 2015. Ils sont ce qu’ils sont (chacun y mettra ce qu’il veut) mais nous les « savons » comme on le dit, et l’expérience originale de notre transition montre que ce n’est pas rien, de savoir à qui on a à faire !
04 juillet 2015
Youssoufou Ouédraogo
Yissfu@gmail.com
[1] Voir aussi http://yisfou.unblog.fr/2014/11/03/sortir-progressivement-de-lemotion-au-profit-de-la-reflexion/.
[2] Voir http://www.lefaso.net/spip.php?article63286.
[3] Force d’Intervention du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Sécurité, créée par le Conseil des ministres sous le CNR, le 14 octobre 1987.
[4] Voir « Soldats de la transition ou tirailleurs de Zida ? » de Newton Ahmed Barry (blog Sans Détour 12/02/2015) et dans L’Événement du 10 février 2015.
[5] Tiré de la chronique du 30 juin de de Newton Ahmed Barry (blog Sans Détour).
[6] Voir http://lobservateur.bf/index.php/editorial/item/4052-tentative-d-arrestation-du-premier-ministre-la-these-de-la-manipulation-se-confirmerait (02/07/2015).
[7] Voir http://burkina24.com/2015/02/17/blaise-compaore-a-abidjan/.
[8] Voir http://burkina24.com/2015/07/03/visites-de-militaires-dans-les-medias-les-excuses-du-chef-detat-major-particulier-de-la-presidence/ .
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