Par Manuella YAPI
Le président des réfugiés libériens de San-Pedro (sud-ouest ivoirien), Sidney Jerry Ferguson, a déclaré mercredi que ses compatriotes et lui sont perçus par des Ivoiriens comme des « fauteurs de trouble », lors de la célébration de la journée du réfugié au stade Auguste Denise.
« Dans le cœur et l’esprit de la plupart des Ivoiriens, un Libérien est un fauteur de trouble (…) Nous rencontrons le ressentiment et la persécution dans tous les domaines en raison des accusations passées contre notre communauté », a déploré M. Ferguson.
Selon lui, cette communauté « vulnérable » ne vit plus « sous l’ère de l’hospitalité mais de la haine » de la part de « certains individus de la communauté locale » qui leur font savoir qu’ils ne sont « pas appréciés ».
« Les Libériens sont mentionnés comme des mercenaires pour de nombreuses personnes (…) par conséquent, nous devenons des victimes faciles pour ceux qui veulent nous faire du mal », a-t-il déploré, rappelant que lors de la crise postélectorale en 2010-2011, des femmes réfugiées ont été victimes de « viols répétés », un « grand nombre de jeunes » ont été « mis à mort » et des propriétés pillées, « par les deux peuples en arme ».
Ces quelque 800 réfugiés libériens dont la plupart ont été délocalisés d’Abidjan dans la région de San-Pedro depuis 2011 soutiennent qu’ils « ne peuvent pas retourner au Liberia en raison des craintes existantes bien fondées et des (risques de) persécutions (…) pour des causes politiques, sociales, religieuses et traditionnelles ».
Plus de 1.800 réfugiés libériens vivent en Côte d’Ivoire, contre plus de 400.000 au plus fort de la crise libérienne en 1989, dont 1.076 à Abidjan, selon le Service d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (SAARA).
MYA
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