Par Serge Alain Koffi
Lucien Tape Do, ancien patron de la Bourse café-cacao en Côte d’Ivoire, et proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, a qualifié vendredi de “débat inutile’’ la question de l’éligibilité de Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre, estimant que le chef de l’Etat peut « prendre un décret pour dire que tout le monde » est candidat, dans une interview à Alerte info.
Vous avez été condamné le 6 novembre 2013 à 20 ans de prison ferme avec d’autres anciens barons de la filière café-cacao. Mais depuis, vous êtes libre de vos mouvements. Qu’est-ce qui explique cela ?
Je ne peux répondre à cette question. C’est la justice qui a décidé et je souhaite ne pas en parler.
Vous avez été proche de l’ancien président Laurent Gbagbo. Mais depuis sa chute on vous voit plus dans le sillage du président Bédié…
Je suis un militant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Je suis un secrétaire de section du PDCI à Issia (centre-ouest). Je suis membre du bureau politique. Je suis au grand conseil. C’est avec le président Bédié que je dois collaborer directement.
Pour certains Ivoiriens, vous êtes un traitre qui a trahi Laurent Gbagbo…
Suis-je militant du Front populaire ivoirien (FPI) ? Ou est-ce parce que Gbagbo est Bété et moi aussi bété (ethnie du Centre ouest ivoirien)? Je ne suis pas militant du FPI. Dieu a permis aux gens de dire ce qu’ils pensent et ils ont la liberté de parler. Les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent. Gbagbo lui-même est conscient. Tout ce qui est écrit et dit, il entend. Les gens sont entrain de faire du mal à Gbagbo qui sait que j’ai toujours été militant du PDCI. Affi N’guessan aussi le sait. Je n’ai jamais trahi Gbagbo parce que je n’ai jamais pris une carte du FPI.
Quelle lecture faites-vous de la crise au FPI ?
Je ne peux pas juger ce qui se passe au FPI. C’est aux responsables de ce parti de nous dire ce qui se passe. Chaque camp pense qu’il est dans la vérité. Ce qu’il faut éviter, c’est la division du parti.
Nous sommes à un peu près de quatre mois de la présidentielle. Quelle sont selon vous les chances de l’opposition ?
Qu’est-ce que vous appelez opposition ? Est-ce qu’il y a une opposition en Côte d’Ivoire ? Il n’y a pas d’opposition en Côte d’Ivoire. L’opposition qui pouvait exister et pouvait faire peur c’est le FPI. Mais ils sont divisés. C’est n’est plus une opposition, c’est plutôt un désordre total. A quel moment vont-ils recoller les morceaux de la division pour se mettre ensemble pour reconquérir le pouvoir ? Alassane Ouattara a été désigné président de la République. Il aurait fallu automatiquement s’aligner afin de préparer sa base pour les élections prochaines. C’est cela une opposition.
Votre parti, le PDCI, a choisi de ne pas présenter de candidat issu de ses rangs au scrutin. Etes-vous d’accord avec choix ?
A partir du moment que le président Bédié dit allons ici, nous n’avons pas à nous poser des questions. Automatiquement, on y va. Si le président Bédié soutient Ouattara, nous le soutenons aussi.
Depuis quelques temps, la question de l’éligibilité du président Alassane Ouattara refait surface dans le débat politique. Quel est vôtre point de vue sur la question ?
Quand on dit que le président Gbagbo a pris un décret pour dire que tout le monde peut se présenter à l’élection présidentielle. Au moment venu, Alassane Ouattara en tant que président prendra aussi un décret pour dire que tout le monde se présente. Vous croyez-que M. Ouattara ne va pas se présenter alors que son parti est en train de se mobiliser ? Pour moi, c’est un débat inutile. Le président Bédié qui a dirigé ce pays ne peut pas appeler à soutenir M. Ouattara s’il n’est pas éligible.
Comment jugez-vous la gestion actuelle de la filière café-cacao ?
Je ne peux pas juger parce que les gens ne comprendraient pas mon jugement. Parce que ce sont deux systèmes différents. Seul le président Alassane Ouattara peut apprécier la gestion de la filière.
SKO
Alerte info
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