Côte d’Ivoire à Venance Konan – Les 5000 sont ceux qui ont bravé intimidations et peur de votre régime !

Venance221

Droit de réponse à M. Venance KONAN

A son article intitulé : « Côte d’Ivoire – Démonstration de force c’est ça qui est là ? Alors, tant mieux ! »

Monsieur,

DG du quotidien public « Fraternité Matin », vous êtes, si je ne m’abuse, ce qu’on appelle un journaliste, c’est-à-dire membre d’un corps de métier détenteur du « quatrième pouvoir en démocratie ». Oui, monsieur KONAN, la Côte d’Ivoire, dans sa Constitution, est bien une République démocratique ! Dans une telle République la majorité qui gouverne et l’opposition qui la critique et cherche à l’évincer tirent toutes les deux leur légitimité à la même source : la Constitution. Et un journaliste, qui plus est, dirige un organe de presse étatique devrait avant tout faire la promotion de ce que l’Etat a de plus cher et de plus sacré : la démocratie !

Vous ne semblez pas y croire beaucoup en la démocratie. C’est ce qui transparait quand on lit votre article. Vous ne semblez pas comprendre en effet que le meeting de l’opposition, le samedi dernier à la place FIGAYO de YOPOUGON, est avant tout, une démonstration du refus de mourir de notre démocratie ! Auriez-vous saisi cet enjeu, que vous vous seriez rendu compte de la fatuité ridicule de la « guerre » des chiffres à laquelle vous espérez nous contraindre.

Nous ne vous y suivrons pas, d’autant que le chiffre de 5 000 participants, rapportés par une source internationale, réputée impartiale selon vous-mêmes, aurait dû mettre fin à quelques supputations que ce soient. Ce rassemblement fût une grande réussite ! La place FIGGAYO, n’est pas le FELICIA et les manifestants qui ont fait le déplacement ont payé leur transport de leur propre poche. En y allant, ils n’avaient pas de certitude absolue qu’ils s’en retourneraient en un seul morceau ! Ils y sont allés tout de même, bravant l’intimidation et la peur ! Je n’ose pas croire qu’un homme comme vous n’ait pas compris ce message.

La comparaison avec les rassemblements du Président GBAGBO finie de convaincre sur la pauvreté de votre analyse. On se demande perplexe : ce monsieur a-t-il quelque chose à dire ? N’aurait-il pas été plus approprié de faire la comparaison avec l’investiture de votre candidat au félicia, le …. Dernier où des bus avaient été réquisitionnés, des milliard distribués, les médias publics jouant leur rôle habituel d’outils de propagande déhontés, pour une mobilisation la plus maigrichonne en ce lieu mythique ces trente dernière années ?

Au demeurant, la vie démocratique se nourrit de débat, et ce dernier porte sur des questions de fond. On vous attendait sur ce chapitre, après votre tendancieux développement sur le nombre de manifestants. Pour tout apport, vous rapportez des propos de vos amis, étrangers, qui même si éloignés du « théâtre des opérations », si abreuvés par la propagande d’Etat, affirment l’échec absolu du président sortant sur la question de la réconciliation nationale ! Après, il est dommage, que vous refusiez de tirer les conséquences de cette vérité de vos amis propres. Il est dommage que vous les traitiez de débiles à la limite.

A l’inverse de vous, qui voyez en la réconciliation nationale une question aussi floue que subsidiaire, vos amis rejoignent le CNC et le candidat Charles Konan BANNY pour dire qu’elle est éminemment capitale et vitale pour la nation ivoirienne ! Un président sortant dont l’incapacité notoire à réconcilier son peuple est constatée par ses propres amitiés, que compte-t-il faire d’un deuxième mandat présidentiel ? Au fait, monsieur Konan, à quoi sert un président de la République ? L’article 34 de la Constitution fait obligation au président de la République « d’incarner l’unité nationale » quand l’article 23 stipule que « Toute personne vivant sur le territoire national est tenue de respecter la Constitution, les lois, et les règlements de la République ». Or le président de la République est une personne vivant sur le territoire national !

Monsieur Venance Konan, vous savez très bien que vanter dans l’outrance ses « actions de développement » sans faire de bilan sur l’état des libertés et de l’Etat de droit, est le propre de tout système totalitaire. Sans préjuger que le régime ivoirien actuel est de ce type, je constate que votre argumentaire ressemble, de façon malencontreuse certainement, à celui de ces systèmes-là ! Je vous conseille de le changer, il ne tient pas la route et pourrait ne pas plaire à vos amis, de l’étranger !

Je voudrais enfin attirer votre attention sur le fait que vos critiques et autres insinuations à l’encontre du candidat Charles Konan BANNY, seront dorénavant honorées par la contradiction intellectuelle que, personnellement, nous nous ferons un plaisir de vous apporter.

Cet homme en effet, est pour nous, l’ultime espoir pour le peuple de Côte d’Ivoire de se réconcilier avec lui-même, préalable incompressible à l’émergence de la Terre d’espérance.

Dr. YAO K. Daniel
Secrétaire général
Porte-Parole
GRAPA-PDCI / Section Côte d’Ivoire

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