A quelques mois de l’élection présidentielle, de nombreux acteurs et observateurs de la situation politique s’inquiètent des conditions dans lesquelles se préparent ces joutes électorales. Interrogé, vendredi dernier, à l’occasion de la présentation du bureau de la jeunesse féminine, Ouattara Gnonzié, secrétaire général du Rassemblement pour la paix, le progrès et la partage (RPP) n’est pas passé par quatre chemins pour asséner ses vérités au pouvoir.
Analysant la situation sociopolitique qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire, le secrétaire général du Rpp n’a pas caché son pessimisme quant à la tenue d’une élection présidentielle crédible et apaisée. Et cela au regard du climat d’insécurité, de la mauvaise organisation de l’opération de révision de la liste électorale et des difficultés qui entravent l’obtention des documents nécessaires pour l’enrôlement sur la liste électorale. « Nous avons fait une analyse au Rpp. L’avènement d’une élection apaisée semble de plus en plus illusoire », relève-t-il. Et le ministre Ouattara Gnonzié de justifier sa position en ces termes : « En ce qui concerne la sécurité, très longtemps nous avons tiré sur la sonnette d’alarme. Le gouvernement nous rassure avec des chiffres. Mais on se rend compte aujourd’hui que ces chiffres ne veulent rien dire. Dans des zones du Nord, on annonce tous les jours des coupures de routes sur des voies aux alentours des grandes villes. Quelques fois entre Bouaké et Yamoussoukro. (…) On nous dit qu’Abidjan est l’une des villes les plus sécurisée selon les statistiques qu’ils ont. On va plus loin en disant qu’Abidjan est plus sécurisée que New York. Mais la réalité est toute autre. Chaque fois que vous prenez un journal, à la page des faits divers, vous avez des dizaines de gens, quelques fois des personnalités, qui sont agressées et qui sont tuées. »
Abordant la question de la révision de la liste électorale, le SG du RPP regrette que le gouvernement ne fasse rien pour faciliter l’inscription des nouveaux majeurs sur la liste électorale. « Le gouvernement demande aux jeunes qui viennent d’avoir 18 ans de fournir un certain nombre de documents. Or, ce sont des jeunes gens qui n’ont rien. Aujourd’hui, la confection de la carte nationale d’identité coûte cher. Il y a une nouvelle version du certificat de nationalité dite sécurisée qui prend du temps et qui coûte cher. En son temps, le gouvernement a aidé les Ivoiriens à avoir leurs cartes nationales d’identité gratuitement. Aujourd’hui, il aurait fallu, si on veut que les gens s’inscrivent et que les Ivoiriens aillent véritablement aux élections, faciliter l’obtention des certificats de nationalité et des cartes nationales d’identité. Donc c’est cette contradiction qui nous surprend un tout petit peu. On a l’impression que le gouvernement veut que les gens puissent s’inscrire mais en même temps il ne prend pas les dispositions pour faciliter la tâche aux jeunes », déplore-t-il.
Pour finir, Ouattara Gnonzié estime que la démocratie signifie la liberté d’expression et à ce titre le gouvernement a pour devoir de permettre que l’opposition fasse des manifestations (meetings, marches…) en prenant les dispositions nécessaires pour assurer la protection des citoyens et garantir les libertés publiques.
Jean Levry
Le Belier Intrépide
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