Le président du Conseil national de la presse (CNP), Raphaël Lakpé s’est dit ‘’gêné’’ par l’interdiction légale faite aux organes de presse de diffuser des résultats partiels avant les organes en charge des élections (CEI, Conseil constitutionnel). M. Lakpé exprimait ainsi son sentiment personnel à l’occasion d’un atelier de renforcement des capacités des professionnels des médias organisé par la Commission nationale des droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (Cndhci), ce lundi 22 juin 2015, à Abidjan. « Ça me gêne et la CEI devrait maintenant accélérer le processus de proclamation des résultats. Quand une rédaction a des résultats sous les manteaux et ne peut les diffuser, cela pose un problème », a commenté le président du CNP qui exposait sur le module « Droits de l’homme, médias et traitement de l’information en période électorale ». Il répondait ainsi à une question sur une disposition de la loi électorale interdisant la diffusion de résultat par les différents organes de presse avant la CEI. La question trouve son intérêt dans une approche comparative. Dans un pays comme le Ghana, les journaux comme les radios locales diffusent en direct des résultats partiels à partir des bureaux de vote. En France, il n’y a aucune restriction en la matière puisque dès la fermeture des bureaux de vote, les premières tendances sont déjà diffusées par la presse.
S’il s’est dit préoccupé par cette disposition légale contraignante, Raphaël Lakpé a dit la comprendre. « Chaque pays a son histoire. Si le résultat partiel n’est pas le résultat définitif, on serait amené à parler de manipulation des résultats. C’est pour éviter les remous et les mouvements d’humeur (que cela peut créer) que la CEI a estimé qu’il faut attendre. Mais je crois que la CEI va mettre en place des mécanismes d’accélération. C’est un souci que nous partageons », a-t-il précisé.
Sur les autres points, M. Lakpé a invité les journalistes à faire de leur mieux pour ne pas attiser les tensions en période électorale car leurs écrits influencent énormément l’opinion. Il a conseillé l’honnêteté, l’équilibre de l’information, l’équité en toute circonstance en donnant la parole à tous les candidats quel que soit l’organe de presse ou la ligne éditoriale qu’on défend. « Le journaliste joue un rôle important dans la réussite du processus électoral. Sa mission n’est pas d’accroître la tension mais de livrer une information équitable, exacte et équilibrée », a-t-il prévenu.
SD à Abidjan
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