Par Daouda Zongo
L’ex-directeur général des douanes burkinabè Ousmane Guiro, reconnu coupable de corruption de 900 millions F CFA, a été condamné samedi à “deux ans de prison avec sursis”, par la chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou, après trois jour de procès.
M. Guiro est condamné également à verser une amende de “10 millions F CFA”.
La Cour a, en outre, ordonné “la confiscation des objets saisis à hauteur de 900 millions F CFA outre les devises étrangères” et condamne l’ex-directeur général des douanes “aux dépens”.
“Sur les intérêts civils, la Chambre après en avoir délibéré hors de la présence des jurés, reçoit la constitution de la partie civile de l’Agent judiciaire du trésor au fond, l’en déboute comme étant mal fondé”, a indiqué le président de la Cour Jean-Emile Somda.
M. Guiro “dispose du droit de se pourvoir en cassation et ce dans un délai de cinq jours”, a poursuivi le président Somda.
“Nous sommes satisfait du fait que M. Guiro ne retourne pas en prison, c’est un soulagement notamment pour sa famille et ses amis”, a laissé entendre Me Salembéré, un des avocats de l’ex-chef des douanes burkinabè, tout ému, estimant que “la juridiction a statué en toute liberté”.
Le ministère public représenté par le procureur général Laurent Poda avait exigé la condamnation de l’accusé à “10 ans de prison, 10 Millions F CFA d’amende et la confiscation de ses biens immobiliers sauf la cour où habite (sa) famille”.
Quant à la partie civile, elle avait souhaité que M. Guiro soit condamné à verser une somme de “500 millions F CFA en terme d’intérêt” et la confiscation des cantines d’argent, afin de “dissuader les corrompus”.
En fin décembre 2011, deux cantines d’argent (1.906.190.604 F CFA) appartenant à M. Guiro, ont été retrouvées chez un de ses neveux par la gendarmerie, à la suite d’une dénonciation.
Au cours du procès l’ex-directeur des douanes qui a plaidé non coupable a soutenu qu’il a “dignement acquis son argent”.
“Je n’ai jamais reçu un centime pour un service rendu en tant que douanier”, n’a cessé de jurer tout au long du procès, l’ex-directeur des douanes Ousmane Guiro qui avait soutenu au premier jour des audiences que “la lutte contre la corruption (dont il est accusé aujourd’hui) était une de (ses) priorités” quand il était en fonction.
Assisté par un collectif d’avocats, Me Ouattara, Sorry, Salembéré, Yaguibou, Yanogo et Me Nion, il a déclaré que la somme retrouvée dans les cantines constitue “des dons” qu’il a reçu des mains “des opérateurs économiques (Boureima Ouédraogo DG de l’entreprise OBOUF notamment) et des fonctionnaires des services des douanes, lors des cérémonies (fêtes musulmanes, baptêmes, entre autres)” et qu’il projetait investir cet argent dans la construction d’une école.
L’ex-directeur général était poursuivi pour “corruption passive, enrichissement illicite et violation de la réglementation des changes”.
M. Guiro, après 30 ans de service à la douane, avait été interpellé en début d’année 2012 avant de bénéficier d’une liberté provisoire quelque mois plus tard pour raison de santé. Il a été de nouveau arrêté le 27 avril.
DZO
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