Par Edwige Fiendé
La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD, opposition), Danielle Boni-Claverie a proposé jeudi « le report » de la présidentielle d’octobre et la mise en place d’ »une plateforme transitionnelle » pour réviser l’article 35 de la Constitution ivoirienne portant sur les conditions d’éligibilité, lors d’une conférence de presse.
« L’URD propose le report des élections sur une durée à étudier de façon consensuelle et la constitution d’une plateforme transitionnelle », a affirmé Danielle Boni-Claverie qui s’est dite « frappée d’inéligibilité » à la présidentielle prévue fin octobre.
Mme Boni-Claverie née d’une mère française a précisé que cette plateforme « aura à mener (des) réformes pour améliorer le système politique électoral notamment » l’amendement « de l’article 35 pour permettre à tout candidat qui le (souhaite) de se présenter »
« Je suis frappée d’inéligibilité parce qu’un de mes parents n’est pas ivoirien, je me soumets à contre cœur contre la loi », a t-elle justifié.
Selon cet article 35 de la Constitution ivoirienne, le candidat à l’élection présidentielle doit être Ivoirien d’origine, né de père et de mère Ivoiriens d’origine.
Pour la présidente de l’URD, « Cette clause ne rend pas les Ivoiriens égaux devant la loi », regrettant que le chef de l’Etat Alassane Ouattara, également « inéligible » selon elle, n’ait pas procédé au toilettage » des textes « en amendant tout particulièrement l’article 35 ».
Début mars, Alassane Ouattara a déclaré qu’il n’y aurait aucune modification de la constitution avant la présidentielle, promettant une modification constitutionnelle globale après les élections.
EFI
Boni-Claverie invite le gouvernement à ne pas « réprimer » les marches des opposants
Par Edwige Fiendé
La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), Danielle Boni-Claverie a invité jeudi le gouvernement ivoirien à ne pas réprimer les manifestations de l’opposition, suite à des marches éclatées qui ont fait « plusieurs blessés et des morts »
« Pourquoi ne pas encadrer ces marches plutôt que de les réprimer », s’est interrogé Danielle Boni-Claverie, présentant les condoléances de l’URD (opposition) « à toutes les familles endeuillées et confrontées à ces drames récurrents ».
La Coalition nationale pour le changement (CNC) regroupant 13 partis de l’opposition a annoncé une série de manifestations pour exiger « des élections transparentes » après des marches éclatées le 09 juin qui ont fait deux morts et des blessés, selon les organisateurs
Le gouvernement avait fait état d’un civil tué à Guiglo (Ouest ivoirien), des blessés et des personnes interpellées après avoir décidé de « défier » les forces de sécurité et de « créer des troubles ».
« L’URD se dit choquée que le pouvoir puisse qualifier ces manifestations d’insurrectionnelles », a souligné Mme Boni-Claverie pour qui le dialogue entre le gouvernement actuel et l’opposition « est un fiasco ».
« Aucun dossier n’a sérieusement abouti et le financement des partis politiques relève plus du saupoudrage que d’une réelle volonté d’accompagner l’expression démocratique », a-t-elle indiqué face à la presse.
La présidente de l’URD a également dénoncé les conditions de préparation de la présidentielle d’octobre « qui ne créent pas un environnement apaisé »
Selon Danielle Boni-Claverie, la Côte d’Ivoire ne peut « pas organiser des élections sans un désarmement effectif des 18.000 ex-combattants qui manquent à l’appel et dont les armes n’ont pu être retirées », depuis la fin de la crise postélectorale de 2010 à 2011 qui fait officiellement plus de 3.000 morts
Egalement, le remplacement début février de Francis Wodié par Mamadou Koné, un militant du Rassemblement des républicains (RDR, pouvoir) à la tête du Conseil constitutionnel « n’est pas de nature à garantir des élections transparentes et démocratiques », a-t-elle conclu.
EFI
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