« Après la mise en jambe des jeunes, c’est la Cnc qui entre maintenant en action » (organisateurs)
L’opposition regroupée au sein de la Cnc tient à son meeting de la place Ficgayo de Yopougon après les premiers échecs dus au refus des autorités municipales. Une réunion de préparation et d’information s’est tenue lundi après-midi à Yopougon à l’initiative de Marie Odette Lorougnon du Fpi. Ont pris part à cette réunion, des signataires ou des représentants des signataires de la charte du 15 mai. Elle fut par moment houleuse parce que les jeunes qui étaient présents à cette séance de travail voulaient se faire expliquer la volte-face des dirigeants de la coalition lors de la marche du 9 juin. Ils voulaient également des assurances et garanties avant de s’engager dans une autre mobilisation aux risques imprévisibles. A toutes les récriminations, Bruno Gnaoulé Oupoh (Fpi et président du comité d’organisation), Marie Odette Lorougnon (Fpi), Samba David (indignés) et M. Amani, représentant de KKB ont eu les mots justes et la méthode pédagogique pour lever tous les équivoques. Ils ont reconnu leur faute et demander pardon aux jeunes comme cela a été fait à la conférence de presse du samedi dernier chez Banny.
Passé cet instant, les organisateurs ont donné les arguments pour lesquels ce rassemblement et ceux à venir ont été décidés par le directoire de la Cnc. « Il a fallu une mise en jambes dans des villes ciblées pour que le pouvoir Ouattara tremble et sorte les grands mots comme insurrection. C’est la Cnc qui entre maintenant en action », a dit dans ses propos introductifs le professeur Bruno Gnaoulé Oupoh. Qui a informé l’auditoire que les courriers de demande sont déjà partis et que la pression se trouve désormais du côté du pouvoir.
Pour la Cnc, ce meeting répond à des aspirations démocratiques. Il s’agit de démontrer qu’en Côte d’Ivoire, rien ne doit se faire sans l’opposition de la Cnc qui revendique la majorité dans l’opinion ivoirienne.
Pour Gnaoulé Oupoh, cette manifestation se fait dans un « contexte de confrontation entre le Rhdp et la Cnc. Le Rhdp qui veut faire un passage en force en piétinant les libertés et confisquer le pouvoir au soir du 30 octobre ». « C’est une lutte frontale ! Il faut bander le mental, il faut bander les muscles. Il s’agit d’une lutte frontale entre les patriotes ivoiriens qui ne veulent pas laisser le pays aux mains de ceux qui veulent le conduire à sa destruction. L’avenir de nos enfants dépend des actes de maintenant. Si nous échouons, nous sommes perdus », ajoute-t-il. Puis de galvaniser en ces termes : « Pour notre pays la Côte d’Ivoire et pour la nation, on ne doit pas reculer. Nous avons l’obligation de gagner ce combat ».
Plus incisive encore, la vice-présidente du Fpi (tendance Sangaré) Marie Odette Lorougnon explique pourquoi Yopougon doit rester le symbole de la mobilisation afin d’arracher les libertés confisquées par le pouvoir Ouattara qu’elle accuse d’être dans une logique d’anéantissement des intérêts nationaux. « La lutte est longue et il nous faut résister. Nous devons résister et faire front à l’immigration sauvage. Quand on en parle, on nous taxe de xénophobes pour nous complexer. Or la défense de l’identité et de la nationalité est un combat dans tous les pays. N’ayons pas peur. Parce que si nous ne nous mobilisons pas, nous serons complices de la destruction de notre pays », a-t-elle exhorté.
La manifestation a lieu le 20 juin à partir de 9h. et pour les organisateurs, le plan A, le plan B comme le plan C, c’est d’envahir la place Ficgayo pour montrer au pouvoir qu’il n’est pas seul et que les autres groupements politiques ont aussi droit de cité.
Des engagements fermes ont été pris par les participants à la réunion et des missions d’information mixtes sont déjà sur le terrain aussi bien à Yopougon que dans les neuf autres communes d’Abidjan pour la réussite de l’événement avant Koumassi et le Plateau le 8 juillet.
Par cette stratégie, l’opposition entend amener le pouvoir à la table de discussion autour d’un processus électoral vraiment inclusif et crédible.
D’ores et déjà, le Fpi (tendance Sangaré) a pris la décision de boycotter les activités de la CEI dans sa forme actuelle.
SD à Abidjan
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