Gbagbo aux oubliettes
La présidentielle d’octobre 2015 est le nouveau centre d’intérêt; elle mobilise toutes les énergies politiques. Les partisans, tous les partisans de Laurent Gbagbo, eux aussi gagnés par la fièvre électorale, sont entrés dans la danse.
Certains ont adhéré à une plate-forme politique, la Coalition nationale pour le changement (CNC), pour exiger des conditions de transparence du scrutin et la dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI). Ils ont mis une sourdine à leur principale revendication, leur obsession que ne partagent pas des alliés: le préalable de la libération de Laurent Gbagbo, «acteur incontournable dans le processus de réconciliation nationale».
D’autres briguent la magistrature suprême et sont en campagne électorale. Et comme on ne peut suivre deux lièvres à la fois, leurs priorités ont évolué. Le projet de se rendre à La Haye pour rencontrer Gbagbo a été tué dans l’œuf; de plus, la personnalité investie à l’effet de coordonner les actions pour la libération du président déchu est maintenant chargée de la direction nationale de campagne du candidat.
De part et d’autre donc, Laurent Gbagbo, détenu à la prison de Scheveningen, est jeté aux oubliettes. Dans le combat pour la présidentielle, les uns et les autres se gardent bien maintenant, pour diverses raisons, de prononcer le nom Gbagbo dans les meetings, dans les conférences de presse… Or, son procès commence le 10 novembre et alors, la présidentielle qui est prévue le 25 octobre, soit deux semaines plus tôt, va servir d’un épais écran de fumée (avec les résultats, les inévitables contestations, l’éventualité d’un second tour) pour banaliser le sujet Gbagbo.
Bally F.
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