Jean-Noël Abéhi, un officier de l’armée ivoirienne sous l’ex-président Laurent Gbagbo, accusé de « violation de consignes et désertion » après la crise postélectorale qu’a traversé la Côte d’Ivoire, a affirmé mardi avoir « fui le pays de peur de mourir », à l’ouverture de son procès devant le Tribunal militaire d’Abidjan.
« On me reproche d’avoir déserté (l’armée), monsieur le président…j’ai quitté le pays parce que j’étais extrêmement menacé par une mauvaise compréhension du travail que j’avais fait conformément aux lois de mon pays et c’est la peur de mourir qui a fait que j’ai quitté mon pays », a déclaré M. Abehi devant Tahirou Dembélé, le président du tribunal.
L’ancien chef de l’escadron blindé d’Agban, le plus grand camp de la gendarmerie ivoirienne, mis aux arrêts en février 2013 au Ghana, puis extradé en Côte d’Ivoire a expliqué que son épouse et ses enfants ont été également victimes de « menaces ».
Devant le juge l’officier a soutenu n’avoir « jamais entendu parler d’un ordre de ralliement » et a reconnu être sorti du territoire ivoirien « sans l’autorisation » de ses supérieurs hiérarchiques.
M. Abéhi dit avoir « suggéré » à l’ex-commandant supérieur de la gendarmerie nationale, le général Edouard Kassaraté, de « faire allégeance (aux autorités) au nom de la gendarmerie » en présence du capitaine Ange Nouko, ex-chargé de communication de la gendarmerie et du chef d’escadron, le commandant Désire Doué .
En 2011, Alassane Ouattara le président ivoirien, avait demandé à tous « les militaires de se mettre à sa disposition ».
Jean-Noël Abéhi et Anselme Séka Yapo, deux officiers supérieurs de l’armée ivoirienne sous l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo sont jugés en compagnie de sept autres co-accusés.
Les violences postélectorales de novembre 2010 à avril 2011 ont officiellement fait environ 3.000 morts.
ABL
Par Anselme BLAGNON
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