Par Connectionivoirienne.net
Mademoiselle Andréa N’guessan Kacou est depuis le samedi 6 juin, la nouvelle reine de la beauté ivoirienne. C’est le couronnement d’une longue campagne du Comici (comité miss Côte d’Ivoire) à travers les capitales régionales du pays. Andréa est-elle belle pour porter fièrement ce titre d’ambassadrice de la beauté ivoirienne ? La réponse est sans ambages. C’est oui. Fait-elle l’unanimité ? C’est ici que la polémique prend sa source. Des commentaires les plus subjectifs aux ragots, tout y passe. Si Andréa est la plus belle et remporte l’adhésion du jury, ils sont nombreux les Ivoiriens qui lui préfèrent sa première dauphine, mademoiselle Hyllen Légré, présélectionnée en France. Sa prestance, sa plastique et sa beauté angélique faisaient d’elle la favorite n°1 de la plupart de ceux qui suivaient de loin ou de près ce concours depuis la mise au vert des filles jusqu’au jour-j. C’est à juste titre que chacun de ses passages était ovationné par le public de l’hôtel Ivoire. Elle était donc déjà bien partie pour figurer dans le trio de tête. Et elle y a figuré mais pas à la première place comme le souhaitaient ses nombreux soutiens.
Déboussolés, floués et dribblés par le jury, ceux-ci n’ont pas tardé à voir dans la non-élection de miss Légré un mauvais coup des organisateurs, le Comici en particulier. On accuse Victor Yapobi d’avoir biaisé le concours en acceptant la candidature de miss N’guessan qui figure déjà dans une publicité du sponsor du concours, l’opérateur de téléphonie mobile, MTN. Ce qui n’est pas faux puisque la jeune fille apparait sur des affiches publicitaires de la multinationale sud-africaine. Les règles du concours excluent-elles les mannequins et toutes celles qui figurent dans une quelconque publicité ? Les critères de sélection n’en font pas cas. Mais ceux qui portent cette critique insistent pour dire qu’il s’agit là d’une défaillance qi devrait être corrigée pour préserver l’équité du concours et éviter les distorsions.
Le concours miss CI subit aussi l’influence de notre société en crise ces dernières années. Il suffit qu’une candidate du nord ou du centre soit élue pour qu’on y voie la main du pouvoir politique au nom de la politique de rattrapage. L’année dernière, l’élection de miss Jennifer Yéo avait souffert de cette même polémique. Les premiers commentaires sur les réseaux sociaux ont ainsi épousé cet air du temps en allant jusqu’à soutenir que Hyllen a été écartée au profit d’Andréa en raison de son patronyme Légré. Ils oublient que non seulement le jury du concours est apolitique mais qu’en plus, la jeune Hyllen elle-même a axé son speech sur « l’émergence », vocable en vogue sous l’actuel pouvoir politique.
Plus déçus, d‘autres observateurs s’interrogent sur l’utilité du concours et le rôle d’une miss dans un pays divisé politiquement et sociologiquement. « Qu’apporte une miss à la marche d’un pays ? », cherchent à savoir ces commentateurs pour qui ce genre de concours a pour objectif de détourner les regards des vrais problèmes du pays. Faut-il blâmer les adeptes de cette pensée ?
SD
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