Côte-d’Ivoire « Plus de 90% de la population n’a aucune couverture maladie » selon le PCA de la MUGEFCI

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Par Alain Tra Bi

Le Président du conseil d’administration (PCA) de la MUGEFCI, Mamadou Soro déclare que « plus de 90% » de la population ivoirienne n’a aucune couverture maladie et l’exhorte à souscrire à la CMU dont la MUGEFGI va devenir un complément pour des soins de qualité et le relèvement de l’espérance de vie des Ivoiriens, dans une interview à Alerte Info.

La Couverture maladie universelle (CMU), instaurée vient-elle remplacer la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (MUGEFCI) ?

Non, elle ne vient pas remplacer la MUGEFCI mais cette dernière vient en complément de la CMU. Il y a un arrimage qui est en train de se faire. Nous allons participer activement à la mise en route de la CMU. La MUGEFCI va être un organe de gestion déléguée avec ses représentations nationales pour la prise en charge déjà de tous ceux qui pourront avoir accès par leurs services à la CMU.
En Côte d’Ivoire, nous avons 40 mutuelles qui couvrent moins de 7.5 % de la population. C’est dire que plus de 90% de la population n’a pas de couverture santé.
Ce qui explique la faible espérance de vie qui est de 57 ans. Alors qu’à cet âge, on devrait être encore en train de travailler vu que la retraite se situe entre 60-65 ans.
Il y a donc une urgence à ce que la population ait une couverture minimale et la CMU vient instaurer ce dispositif de sécurité pour qu’à travers la contribution nationale de chacun, on puisse donner un minimum de kit de santé à tous les malades.

L’agent de l’Etat en service ou à la retraite paiera donc deux couvertures ?

La CMU, votée en mars 2014 par l’Assemblée nationale et promulguée fait force de loi. Son exécution devient obligatoire pour tous à travers le paiement de 1.000 francs par tête. Le prélèvement pour les fonctionnaires en activité ou à la retraite se fera à la source. Qu’ils le veuillent ou non. Je les invite donc à se rendre dans les centres d’enrôlement de la CMU pour leur enregistrement.
Ce qui est sûr, il est obligé de s’assurer à la CMU et de garder son outil de protection qu’est la MUGEFCI qui lui permet d’aller dans le centre de santé le plus proche alors qu’avec la CMU uniquement, il y a un parcours à faire qui commence par un centre de santé urbain pour s’achever dans un Centre hospitalier universitaire, en passant par un hôpital général selon la gravité du mal.
De plus, la MUGEFCI a dans son panier 2.500 médicaments qu’elle rembourse alors que la CMU n’en possède que 1500.

Quels avantages offrent donc la CMU ?

L’intérêt est d’abord de nous amener à avoir un système de santé solide et d’accès facile à des coûts abordables. A partir de ce dispositif, chaque ivoirien aura accès à un minimum de soins. Etant donné que l’espérance de vie en Côte d’Ivoire qui est de 57 ans est celle qu’avait la France en 1914.

Mais au sortir de la deuxième guerre mondiale, les autorités françaises ont instauré la CMU qui s’est achevée en 1982 et a permis qu’aujourd’hui en Hexagone, l’espérance de vie passe à 80 ans.
C’est ce challenge que nous devons relever pour avoir un système de santé solide d’accès facile à des coûts abordables pour que chacun puisse relever ensuite son niveau de vie qui va lui permettre de participer à son propre épanouissement, celle de sa famille et au développement du pays.
De plus, le gouvernement sera obligé d’améliorer et d’offrir un plateau technique plus fourni étant donné que chacun cotise. La population sera plus regardante et ne va pas hésiter à manifester pour qu’on améliore le système de santé puisque c’est un dispositif national.

La MUGEFCI rembourse 70% des produits et le mutualiste paie à la caisse 30% pour le régime de base. Qu’en est-il de la CMU ?

Il est préférable de vous rendre au siège de la CNAM pour avoir une réponse à cette question.

Quel bilan à mi-parcours pouvez-vous dresser de votre mandat ?

Nous avons procédé à la levée de toutes les sanctions qui pesait sur des mutualistes qui avaient des sauts de cotisation pour quelques raisons que ce soit et cela a permis à 84.000 mutualistes et les membres de leurs familles au nombre de 336.000 de pouvoir à nouveau bénéficier de la prestation de la MUGEFCI.
Nous avons aussi travailler dans le sens qu’on ne retourne plus au système des quotas qui limitait par pharmacies le nombre de bons qui devaient être servi , c’est de permettre à tout fonctionnaire qui est amener à faire valoir ses droits à la retraite parce que ayant participer à l’élan de solidarité avec les autres, on leur a permis de pouvoir continuer de bénéficier des prestations de la MUGEFCI jusqu’à la perception de leur première pension de retraite.
Toutes ces mesures naturellement ont fait que les prestations qui étaient hier de 235 millions FCFA par mois sont aujourd’hui passées à 1.100.000.000 par mois, il va sans dire qu’aujourd’hui les mutualistes ont un accès facile et utilisent effectivement les prestations qui leur sont offertes par la MUGEFCI pour se protéger en ayant une santé et des traitements de qualité.

ATB

Alerte info

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