Affoussy Bamba aux assemblées annuelles de la Bad:
« On ne peut pas critiquer la RTI… Elle a évolué par rapport à ce qu’elle était il y a 15 ans »
« Vox populi, vox dei : au nom de qui les medias africains parlent-ils ?», tel est le sujet du panel qui a rassemblé lundi des experts africains des médias dans la salle « Majestic » de Sofitel Hôtel Ivoire où se tiennent les assemblées annuelles de la Bad. La ministre ivoirienne de la communication, Affoussiata Bamba Lamine était au nombre des panélistes. Sur les critiques soulevées par des auditeurs à l’endroit de la télévision publique ivoirienne, la ministre a répondu pour battre en brèche les observations négatives faites. Pour elle, les observateurs devraient avoir un regard positif sur la télé telle qu’elle se présente aujourd’hui. « Pour faire des comparaisons, il faut voir d’où on vient avec la Rti. Il faut se demander comment était la Rti il y a dix ou quinze ans. Il y a dix ans, elle parlait pour le gouvernement. Mais aujourd’hui elle a évolué. Je me fais souvent interpeller par des collègues du gouvernement parce que la télé serait allée dénoncer des choses qui ne vont pas dans des ministères », s’est-elle défendue d’entrée de jeu. Sur sa lancée la ministre de la Communication soutient qu’il est normal, lorsque le gouvernement fait des réalisations comme les routes, les ponts et les hôpitaux, que la télévision les présente afin que les populations en soient informées. Puis d’ajouter que, si sous les précédents gouvernements, il y avait des interventions tout azimut des membres du gouvernement à la Rti, cela n’est plus le cas sous Ouattara. « La Rti a évolué au niveau des programmes de divertissement, d’éducation et des fictions. Nous ne sommes pas au top des tops mais nous avons fait beaucoup d’efforts », tranche-t-elle tout en faisant savoir que la télévision ivoirienne sous Ouattara donne la parole à toutes les couches de la société y compris aux opposants ( ?).
Notre ministre de la communication a été cependant contrariée par un participant aux assemblées annuelles de la Bad. Cet auditeur a relevé en privé que dans sa chambre d’hôtel, il a été surpris de constater que les 30 minutes du journal télévisé aient été consacrées à 80 % au président de la République Alassane Ouattara et à son épouse.
« En Côte d’Ivoire les journalistes sont des militants »
Sur un autre ton, Affoussiata Bamba s’est interrogée sur la qualité du personnel des médias ivoiriens. Pour elle, si la Côte d’Ivoire compte de nombreux journalistes, il y a à se demander si ceux-ci sont vraiment des journalistes. « Nous avons des militants et nous nous demandons s’il ne faut pas revoir les critères d’attribution de la carte d’identité des journalistes professionnels. Est-ce qu’il ne faut pas reprendre toutes les cartes et revoir les critères ? », s’alarme-t-elle. Selon la panéliste, les journalistes, où qu’ils soient, doivent dire des choses qui intéressent les populations. Il doit être respectueux de la déontologie de la profession et pour l’être, elle a préconisé plus de formation avec le soutien des partenaires au développement.
SD à Abidjan
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