Après huit ans de rébellion armée, la présidentielle de 2010, dans un pays virtuellement coupé en deux et infesté de combattants des groupes rebelles armés, a été présentée comme celle de la « sortie de crise ». Ironie du sort. Notre pays, profondément divisé à l’issue de ce scrutin de tous les dangers, reste de plain-pied dans la crise politique.
Alors, Alassane Dramane Ouattara, depuis Odienné où il a achevé ce 24 mai sa visite d’État-campagne électorale, promet que l’élection de 2015 « permettra de tourner la page de la crise survenue lors de la dernière élection présidentielle ».
Loin de rassurer, cette déclaration de com. me laisse pantois: la candidature du chef de l’État sortant est encore et toujours sujette à caution dans certains milieux; la paix est toujours un « vain mot » dans un pays de ni paix ni guerre avec des cellules dormantes de chasseurs traditionnels ou dozo et ex-combattants non réinsérés; le moribond dialogue politique est cliniquement mort; le chantier de la réconciliation a échoué et le contentieux électoral n’a d’autant pas été résolu que non seulement Laurent Gbagbo se trouve devant la CPI, mais aussi nombre de cadres du FPI, qui continuent d’être mis aux arrêts, sont ou en exil ou détenus dans les geôles de la prison; la Commission électorale, inféodée au pouvoir, reste sous les critiques de l’opposition; etc. Comme en 2010, cette présidentielle est ainsi et encore placée sous très haute tension.
F.B.
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