« Nous ne sommes pas venus au Fpi pour suivre des individus mais pour défendre des valeurs »
« N’importe qui peut rédiger une charte…la CNC n’est pas un appareil politique »
Le quatrième congrès du Fpi d’Affi N’guessan a clôturé son congrès cet après-midi du vendredi 22 mai 2015 par un discours d’orientation mais surtout par une conférence de presse prononcée par le désormais « candidat du Fpi », Pascal Affi N’guessan. Aux questions complexes des journalistes, il a donné des réponses directes qui transpirent sa nouvelle posture de challenger d’Alassane Ouattara. Affi N’guessan a longuement parlé de Laurent Gbagbo mais également de la crise dans le parti créé par ce dernier. Une crise qui n’a pu se dénouer jusqu’à la tenue du congrès. A la tendance Sangaré qui a produit un communiqué pour dire ne pas se reconnaître dans les actes posés au palais des sports de Treichville durant ces deux jours, Affi a simplement répondu que lui aussi, il ne se reconnait pas dans ce qui a été dit dans ledit communiqué.
S’agissant de la crise dans le parti, Affi a eu pour axe de défense que le Fpi n’est pas un parti attaché à des individus mais à des valeurs. « Les gens regardent les têtes qualifiées de gourous et ne regardent pas la réalité politique. (…) Ceux qui sont importants (au Fpi), ce ne sont pas les leaders mais le peuple. L’homme politique est important tant qu’il a une vision qui rejoint les aspirations profondes des militants et du peuple. (…) Le Fpi n’est pas divisé mais il y a des cadres qui se sont fourvoyés pour se retrouver dans le décor. Et là où ils se sont retrouvés, c’est pathétique ! », fait savoir le conférencier qui dit ne pas comprendre que ses camarades aient abandonné la maison commune pour s’allier à des gens qui « depuis des années combattent Laurent Gbagbo », allusion faite à la CNC qui en a eu pour ses frais avec les flèches qu’il décoche.
« (…) Nous, au Fpi, nous avons un appareil. Et toute la mobilisation de ce jour montre que cet appareil est en bon état de marche. (…) Notre concurrent, c’est le Rhdp. Il n’y a pas autre chose. Ce n’est pas une charte ou un document qui constitue un appareil politique. N’importe qui peut rédiger une charte. N’importe qui peut rédiger un programme de gouvernement. Ce n’est pas parce que deux ou trois individus se mettent ensemble pour rédiger un programme de gouvernement qu’ils constituent une force politique. Une force politique, c’est plus que ça ! Une force politique, c’est une histoire avec le peuple. Quelle est l’histoire de la CNC avec le peuple de Côte d’Ivoire ? Le Fpi a une histoire avec le peuple. Il a mené des combats, il a tissé des réseaux, il a conclu des alliances morales, intellectuelles et spirituelles avec beaucoup d’Ivoiriens. Aujourd’hui beaucoup de militants sont venus sur la base de leurs convictions. C’est tout ça l’appareil politique. C’est un ensemble de sentiments, de structures, de relations. (…) Pour le moment la CNC est une organisation en construction ou à construire. Nous souhaitons qu’elle se construise parce que le jeu politique en Côte d’Ivoire a besoin d’acteurs. Mais il ne faut pas croire que parce qu’il y a eu une charte qui a été signée un vendredi alors, il y a une génération spontanée, une force politique qui va concurrencer le Fpi ou qui va être un acteur politique », a largement critiqué Affi N’guessan.
Au passage, il s’est dit confiant que son parti va remporter les élections et dit compter sur ses cadres dont il a révélé de nouveaux visages. Des hommes qui hier étaient au second plan du fait de ceux qui aujourd’hui sont dans « la fronde », selon lui.
Au plan de la diplomatie et de la ligne idéologique, Affi s’est démarqué en disant que le Fpi n’est pas complexé. « Nous n’avons plus de complexe. Les relations entre la France et la Côte d’Ivoire sont une réalité historique. Le monde actuel n’est pas structuré autour de la couleur de la peau mais autour des valeurs de la civilisation. Il faut assumer notre identité de façon responsable », a répondu Affi N’guessan à la question « Paris sera-t-elle votre première destination à l’extérieur si vous êtes élu président ? »
SD à Abidjan
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