La Côte d’Ivoire s’apprête à aller aux élections de 2015. Le régime Ouattara est déjà en campagne avec les nombreuses visites d’Etat. Du côté de l’opposition, les lignes bougent et les esprits se préparent. Pour autant, il ne faut jamais oublier quel que soit le camp que les clés des élections sont détenues par le Président Gbagbo Laurent. Les Ivoiriens doivent s’habituer à trois vérités.
Première vérité : la détention du Président Laurent Gbagbo continue d’être un malaise national. Les Ivoiriens ne comprennent toujours pas pourquoi depuis 2011, seul le camp LMP est traqué, humilié tandis que les bourreaux d’hier sont devenus des anges ? Et ce malaise est général même dans la pensée des partisans du président Ouattara. Les Ivoiriens, dans leur diversité, ne supportent pas cette injustice qui ressemble fort bien à un viol de l’histoire et de la dignité ivoirienne.
Deuxième vérité : ce sont les 47% du Président Laurent qui feront la différence. Supposons un seul instant que le candidat sortant compte sur les 53% restants. Même dans ce cas, il se tromperait car les 53% se sont évaporés en raison de sa mauvaise lecture de la situation ivoirienne et des gros calibres du PDCI qui sont partis dans l’opposition. Le ministre Essy Amara, l’ex-premier ministre Banny, le député Konan Kouadio Bertin et le professeur Kabran peuvent se vanter de ravir au moins 20% des voix du PDCI. Dans ce cas, il ne reste qu’environ 33% au président sortant. Comment ces quatre candidats arrivent à faire balloter le président sortant ? Bien sûr en raison du poids prégnant du Président Gbagbo, avec ses 47%.
Troisième vérité : le choix du Président Gbagbo sera en faveur du candidat qui fera avancer les dossiers au niveau international. Le Président Gbagbo n’est pas dupe : c’est celui qui a les longues jambes qu’on envoie devant le lièvre. Pour libérer le Président Gbagbo, il nous faut quelqu’un qui connait les hauts lieux de la politique internationale. Celui qui saura convaincre la communauté internationale avec les mots justes et forts. En effet, la Côte d’Ivoire pourra enregistrer une croissance durable si le pays connait une paix durable. Or le pays ne sera complétement pacifié qu’avec la libération du Président Laurent Gbagbo.
En définitive, le Président Gbagbo reste le pivot de la politique en Côte d’Ivoire. De ce point de vue, il constitue la clé des élections en Côte d ’Ivoire. Même le candidat du régime actuel sait que son sort est lié à une seule parole du Président Gbagbo.
PRAO Yao Séraphin
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