Tout en saluant les efforts déjà réalisés, notamment la réintégration réussie de certains ex-combattants dans la vie civile, la conférence épiscopale considère que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CVDR) est arrivée au terme de son mandat « sans avoir relevé le défi de la Réconciliation ». « Les rancœurs, les frustrations, les traumatismes et la pratique du rattrapage ethnique sont toujours présents dans notre pays », s’alarment les évêques. Ils appellent à ce que les belligérants se rencontrent, se pardonnent et qu’une justice réellement équitable puisse statuer sur les crimes « commis dans les deux camps ».
Ils demandent surtout aux mouvements politiques de ne plus impliquer les jeunes dans des « aventures idéologiques meurtrières » et de ne pas « provoquer ni humiliers les perdants ». Ils dénoncent « les pratiques occultes liées aux élections, qui vont quelquefois jusqu’aux sacrifices humains » et appellent les acteurs politiques à faire preuve de « vigilance » et de « maturité ».
Ce message fort des évêques de Côte d’Ivoire traduit bien la méfiance qu’éprouve une partie de la population alors que l’élection présidentielle doit avoir lieu à l’automne. Elle est aussi la révélation que le processus de réconciliation des ennemis d’hier n’est pas achevé.
Interrogé par Xavier Sartre, le père Emmanuel Wohi Nin, directeur national de Caritas Côte d’Ivoire, actuellement à Rome pour l’assemblée générale de Caritas Internationalis, considère que cette prise de position de l’épiscopat est nécessaire mais tardive.
Radio Vatican
Les commentaires sont fermés.