«Le Fpi prendra part aux élections prochaines en Côte d’Ivoire si les conditions sont réunies ».
Telle est la déclaration solennelle faite par Affi N’guessan depuis Bouaké le 10 Mai 2015.
A Abidjan, bien avant la sortie médiatique de Pascal Affi N’guessan, la Charte de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) en circulation dans la presse avait déjà donné le tempo. On pourrait dire que le ballon d’essai lancé par la CNC a été bien perçu par AFFI.
Et si cette sortie de Pascale Affi N’guessan traduisait en réalité le désire de sa tendance de se joindre à la CNC?
Le soldat Affi, en homme intelligent, perçoit-il déjà les signes d’un musellement de son clan par la grande famille de l’opposition?
Comment les animateurs de la CNC percevront-ils ce cri d’Affi qui ressemble à celui de Bartimée?
Pour la petite histoire, Bartimée était ce personnage aveugle en détresse assis au bord du chemin par lequel le cortège de Jésus passait.
« Fils de David, ai pitié de moi », tel était son cri de détresse qui a ému le maître sauveur.
De sa capacité à « enrôler », Affi N’guessan, dépendra l’avenir de la grande famille de l’opposition à parler d’une seule voix face au pouvoir RHDP.
C’est ici que les figures de proue de la CNC devront démontrer leur talents de diplomates pour éteindre le feu qui couve dans la maison du FPI, de sorte qu’aucun électron, abandonné sur le bord du chemin, ne se transforme en serpent venimeux contre la CNC, à l’occasion des prochains pourparlers entre le pouvoir et l’opposition.
Mais si les quatre irréductibles et leurs alliés devront réussir à enrôler la tendance Affi au sein de la nouvelle coalition, la tendance Sangaré Aboudramane aura en retour à consentir des sacrifices et faire table rase des frustrations passés et présents pour accueillir leur camarade Affi ainsi que tous les Bartimées dans le cortège de la CNC.
Tout n’est pas encore perdu pour l’unité du FPI.
Si l’unité du FPI est franchie, Pascal Affi N’guessan devra à son tour consentir sa part de sacrifice. Et il doit savoir ce qu’il a à faire afin que le qualificatif de traitre ne se colle point à sa peau et à celle de sa postérité.
Et le meilleur gage de l’unité du FPI, c’est que Pascal Affi N’guessan ne présente pas de candidat lors de l’élection de 2015.
La seule et l’unique chance qu’ a Laurent Gbagbo d’être relâché par la CPI, c’est qu’à l’issue de l’élection présidentielle, le gagnant ne soit ni du FPI ni du RDR. Voilà le seul gage qui rassurerait la Communauté Internationale de ce que la Côte d’Ivoire ne basculerait pas d’un extrémisme à l’autre, c’est-à-dire d’une politique de « Rattrapage ethnique » à une « politique Revancharde ». Voilà le dilemme dans chancelleries.
Voilà les craintes de la Communauté Internationale, que l’opposition politique ivoirienne doit intelligemment et élégamment lever afin que les fonctionnaires internationaux de la CPI ( appendice de l’onu) libèrent enfin Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. C’est l’unique voie.
Autant pour Affi N’guessan et Aboudramane Sangaré de se réconcilier et quitter l’autodestruction.
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