(Reuters)
Retrait de la dépêche sur l’accord entre Ghana et Côte d’Ivoire
La dépêche concernant un accord entre les présidents du Ghana et de Côte d’Ivoire sur le litige maritime opposant leurs pays est erronée et retirée. Kofi Annan a déclaré que les parties en présence étaient convenues de tenir des discussions, et non pas qu’un accord de règlement du litige avait été conclu. STORY_NUMBER: L5N0Y22WH STORY_DATE: 11/05/2015 STORY_TIME: 1319 GMT
Ouattara marche sur les oeufs d’un contrat léonin
La Côte d’Ivoire et le Ghana sont en conflit sur l’exploitation du gisement pétrolier à la frontière maritime entre les des deux pays. Notre pays a porté l’affaire devant le Tribunal international du droit de la mer (TIDM, basé à Hambourg, en Allemagne) quand le Ghana a mis unilatéralement en oeuvre un projet pétrolier offshore dans la zone litigieuse.
La Côte d’Ivoire, en saisissant le TIDM, voulait obtenir la suspension de toutes les activités sur le territoire maritime faisant l’objet du litige. Elle n’a pas eu gain de cause.
Au motif qu’une telle mesure entrainerait « une perte financière importante » pour le Ghana, le TIDM a voulu, en avril, couper la poire en deux aux dépens des Ivoiriens: d’une part, il a autorisé la poursuite, par le Ghana, de l’exploitation de forages pétroliers offshore déjà entamés; d’autre part, comme lot de consolation pour la Côte d’Ivoire, il a interdit de nouveaux forages. C’est en 2017 que le TIDM a donné rendez-vous pour trancher définitivement ce litige.
Avant cette échéance, Kofi Annan, ancien Secrétaire général de l’Onu et président de la Fondation du même nom, est entré en scène. Il a convoqué, à Genève, en Suisse, Alassane Dramane Ouattara et le président ghanéen John Dramani Mahama. Ceux-ci se sont entretenus ce lundi 11 mai, sous son arbitrage. « Nous avons un accord, » s’est-il réjoui.
Un compromis aussi rapide sur la question sensible de la délimitation de la frontière maritime qui se trouve devant le TIDM indique que toutes les résistances ont été vaincues.
D’un, Kofi Annan est juge et partie. Ghanéen d’origine, il peut prendre à son compte le modus operandi du TIDM qui est conclu à l’avantage du Ghana, devenu pays producteur de pétrole avec près de 80.000 barils/jr exploités dans la zone querellée.
De deux, Kofi Annan peut user et abuser du trafic d’influence. Il fait, en effet, partie des personnalités mondiales qui ont mis, dans la balance, leur influence et leur soutien pour porter Alassane Dramane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire.
Cette étape franchie le 11 avril 2011, il a conduit une délégation du groupe dit des Elders (Anciens) pour venir féliciter son poulain. Le 2 mai 2011, il en a profité pour se rendre à Korhogo où était détenu Laurent Gbagbo à l’effet d’apprécier, sans doute, ses conditions de détention, mais surtout d’engager un lobbying pour obtenir la collaboration du président déchu dans le retour de la paix en Côte d’Ivoire par son allégeance à Ouattara et son appel à ses partisans pour désarmer leur coeur et leur esprit.
Après tous ces risques calculés et en s’impliquant personnellement dans la résolutiob du litige ivoiro-ghanéen, non seulement il pèse de tout son poids, mais il laisse très peu de marge à Ouattara de défendre, bec et ongle, le dossier ivoirien et de refuser, au final, un contrat léonin dans l’affaire. Devoir de reconnaissance oblige.
FB
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