Libre opnion par Lacina Yéo
Professeur d’Etudes Germaniques et de Relations Internationales (Université Félix Hou-phouët-Boigny-Abidjan-Cocody)
Non Resident Fellow-Harvard University/USA
Membre Correspondant du projet UNESCO “Mémoire du Monde”
Conseiller Municipal chargé de la Coopération Décentralisée (Ferkessédougou)
A l’inauguration du 3ème pont de la ville d’Abidjan ralliant la Riviera à Marcory, le mardi 16 décembre 2014, Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dont le pont porte le nom, affirmait de façon apodictique que « cet ouvrage révolutionnaire vaut à lui seul deux mandats présidentiels pour son grand réalisateur » Alassane Ouattara. Visiblement, l’appel de Bédié à voter Alassane Ouattara aux prochaines élections présidentielles de 2015, l’appel de Daoukro, puisqu’il faut l’appeler par son nom, vient sanc-tionner la réalisation effective des projets d’Alassane Ouattara pour la Côte d’Ivoire, projets annoncés lors de la précédente campagne présidentielle : « Mr. Le Président, votre mandat s’est illustré par la réalisation d’infrastructures en quantité et en qualité », s’était rejouit le maire du Plateau, Noël Akossi Bendjo, lors de la Convention du RHDP le 25 Avril 2015. Jeanne Peumond, trésorière du RDR fit le même constat : « Le président Ouattara a apporté des réponses concrètes aux grandes souffrances des Ivoiriens » (Le Nouveau Réveil Nr. 3966 du 27. 04. 2015).
Ouattara s’illustre ainsi par «le respect de la parole donnée ». Respectueux des lois de la na-ture, homme d’expérience, le président Bédié sait qu’il faut « rendre à César ce qui est à Cé-sar » et qu’« on ne change pas une équipe qui gagne » ; il demande donc de faire bloc derrière Alassane Ouattara qui a clairement fait ses preuves de bâtisseur et de travailleur intègre. Sans doute, le président Bédié, allié du président Alassane Ouattara au sein de la coalition politique du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), s’est convaincu que « l’union fait la force ». On peut d’ailleurs convoquer Charles Konan Banny, candidat déclaré à la présidentielle de 2015 qui, de mémoire, a livré des arguments inspirants à cet effet : « L’idéal est que Bédié et Ouattara se mettent ensemble (…) J’insiste là-dessus : pour la Côte d’Ivoire (…) Il faut que les Ivoiriens le comprennent. Il faut que les militants le comprennent. (…) Il faut qu’on dépasse nos ambitions personnelles, aussi légitimes soient-elles. Je comprends les ambitions. Mais l’enjeu est important pour la Côte d’Ivoire», « La candidature unique, voilà la voie pour sauver le pays » (Dans une interview réalisée le 08. 07. 2008 à Paris, reprise par: Le Nouveau Réveil du 22. 04. 2015, p .4).
En effet, les nombreuses et diverses réalisations du président Ouattara (Construction et réha-bilitation d’infrastructures économiques, scolaires et sanitaires : ponts, routes, barrages, hôpi-taux, écoles, universités, etc.) ne sont-elles pas des preuves suffisantes de ce qu’il est habité par le même idéal que le président Bédié dont le slogan était « le progrès pour tous, le bon-heur pour chacun » ?
« Les oiseaux de même plumage volent ensemble ». Autrement dit, « Qui s’assemble se res-semble ». Henri Konan Bédié nous confie dans un récent livre d’hommage qui retrace son parcours et sa vision politique : « Ma vie, servir la Côte d’Ivoire ». « Servir les autres au lieu de se servir », ainsi se décline clairement la vision commune de deux hommes d’Etat de la Côte d’Ivoire moderne qui devraient servir de modèle à l’ensemble des Ivoiriennes et Ivoiriens, surtout à cette jeunesse dont l’esprit est investi par la violence.
On comprend aisément que le Président Bédié n’ait point fait mystère de sa reconnaissance des mérites du président Ouattara : « Face à la qualité de ton travail, au bâtisseur infatigable que tu es, devant la nation rassemblée, je demanderai au congrès du Pdci de faire de toi, le candidat unique du parti et de tous les partis membres du Rhdp ».
Certains adversaires politiques ne comprennent pas que « Des ennemis d’hier deviennent des amis aujourd hui ». Il est impératif que ces derniers aillent à l’école de Ouattara et de Bédié dont l’option politique dans le cadre du RHDP s’offre ici comme un manuel didactique qui éduque, forme et sensibilise à l’esprit de « tolérance », de « paix », de « pardon » et de « ré-conciliation», indispensable pour rendre possible le « vivre-essemble » au sein de la nation pluriculturelle qu’est la Côte d’Ivoire postcoloniale. « Le duo Bédié-Ouattara, symbole de la réconciliation », titra à juste titre La Matinale Nr. 826 du 24. 04. 2015. Les deux hommes d’Etat seraient en « totale complicité pour le bonheur des Ivoiriens » (Ibid. p. 6). En effet : « l’histoire récente de la Côte d’Ivoire a montré que l’exploitation tendancieuse du concept culturel de l’Ivoirité a conduit à la division et à l’affrontement entre les Ivoiriens. Constatant ce fait, (…) le président Bédié s’est employé à recoller, ressouder, unir les Ivoiriens et cela en commençant par le rassemblement des enfants de Félix Houphouët-Boigny, le fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. La demande du report des voix du PDCI-RDA en faveur du candidat Ouattara, et sa présence aux côtés de son ‘jeune frère’, reclus au Golf Hôtel nonobstant sa victoire au second tour de l’élection présidentielle de 2010, traduisent toute la détermination du président Bédié à restaurer cette terre d’espérance promise à l’humanité » (Jean Aka B., in : Fraternité Matin Nr. 15068, 01. 03. 2015, p. 2).
En réussissant à surmonter leurs contradictions, divisions et divergences en vue de converger vers un idéal commun, les présidents Ouattara et Bédié font preuve « d’élévation d’esprit et de patriotisme ». La jeunesse ivoirienne est tenue d’apprendre la leçon si elle veut s’épanouir durablement au sein de cette nation arc-en-ciel.
L’Appel de Daoukro est « la preuve de la capacité de dépassement et du don de soi des héri-tiers d’Houphouët-Boigny » (Adjoumani Kobenan, in : Le Nouveau Réveil Nr. 3961, 21. 04. 15, p. 2). « L’Appel de Daoukro est une vision d’un sage » (Jean Jacques Gba) (Maire de Biankouma, in : Le Point Nr. 334 du 02 Avril 2015). Le président Bédié justifie son appel comme étant un moyen de « renforcer la stabilité et la paix en Côte d’Ivoire » et de « recon-naître le mérite de notre jeune frère, les efforts de sa politique sociale et économique, donc l’Appel de Daoukro est un appel de la raison » (Henri Konan Bédié, Appel de Daoukro, par Faustin Toha, 2015, p. 85). L’Appel de Daoukro peut être appréhendé comme un discours pa-cifiste, l’expression d’un projet de « paix perpétuelle » (Emmanuel Kant), une déclaration de mort contre le „diviser pour mieux régner“, le refus catégorique des appels à la violence et à la haine ethnico-religieuse.
Récemment le président Ouattara rappela : «L’Appel de Daoukro est un gage de stabilité pour le pays » (Alassane Ouattara, in : L’Expression Nr. 1695, 17. 04. 2015). Venance Konan a certainément raison : « Le grand tort de l’Appel de Daoukro (…) est de briser les ambitions de certains qui, sans jamais avoir été à la rencontre du peuple de Côte d’Ivoire pour lui proposer une nouvelle vision, un nouveau contrat de confiance, estiment néanmoins qu’ils méritent, plus que M. Ouattara, de le diriger » (Fraternité Marin Nr. 15110, 20. 04. 2015, p. 2)
On peut continuer de faire l’inventaire des valeurs cardinales qui sous-tendent l’Appel de Daoukro:
– L’Appel de Daoukro, le témoignage d’une mission bien accomplie ;
– L’Appel de Daoukro: L’évaluation positive d‘un rapport d’étape ;
– L’Appel de Daoukro, un plaidoyer pour faire prospérer le deuxième miracle ivoirien ;
– L’appel de Daoukro, un mot d’ordre pour tourner dos aux anti-valeurs (« violence », « haine », « guerre », « division ») et échapper au destin d’une condition humaine mi-sérable (souffrances morale et physique, sous-développement).
L’Appel de Daoukro s’illustre visiblement comme un rappel de valeurs morales, éthiques, démocratiques, républicaines et sociales (reconnaissance, récompense, constance, persévérance, équité, cohésion sociale, développement socio-économique, politique et culturel). « Au commencement était la parole », dit-on.
Disons donc « OUI » à l’Appel de Daoukro. Croyons à l’Appel de Daoukro ; faisons en la promotion car « ensemble, nous gagnerons toujours. Allons seulement» (Alassane Ouattara, extrait du discours prononcé pendant la Convention du RHDP le 25. 04. 2015).
A travers l’Appel de Daoukro, c’est un souffle nouveau qu’Henri Konan Bédié insuffle au développement durable de la Côte d’Ivoire en nous demandant de suivre « l’homme multidi-mensionnel, le bâtisseur infatigable, à l’écoute des populations » (Henri Konan Bédié, extrait du discours prononcé pendant la Convention du RHDP le 25. 04. 2015). Que toutes les Ivoi-riennes et tous les Ivoiriens s’approprient vivement l’Appel de Daoukro dans l’intérêt supé-rieur d’une Côte d’Ivoire émergente, « terre d’espérance » et « pays de l’hospitalité ».
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