Adresse du premier ministre Charles Konan Banny au troisieme congrees extraordinaire du FPI
En cette matinée assurément historique du 30 avril 2015 consacrée aux travaux tant attendus de votre 3è congrès extraordinaire, organisé à MAMA, ce paisible village, auquel vous m’avez si fraternellement invité, toutes mes pensées convergent vers le plus illustre d’entre vous, j’ai nommé le Président Laurent Gbagbo, enfant de ce terroir, digne fils d’Afrique et inspirateur privilégié de la grande formation politique que demeure le Front Populaire Ivoirien (FPI). Au regard de l’histoire, le Président Gbagbo reste un acteur essentiel, un artisan émérite de la jeune démocratie ivoirienne.
A tous et à toutes, je dis merci. Grandement merci pour cette marque de considération et de haute estime qui me va droit au cœur. Décidément, nul n’est prophète chez soi ; en effet, une telle considération m’est déniée de la part des dirigeants actuels de mon Parti le PDCI-RDA dont cependant des membres de ma famille sont fondateurs.
J’aurais voulu être personnellement des vôtres ce jour si important pour magnifier avec vous cet événement exceptionnel de courage, de fidélité et de détermination politique mais des contraintes de calendrier m’éloignent pour un moment du pays. N’empêche, je reste solidaire de votre combat.
Chers frères et sœurs, vous avez bien voulu choisir pour vos présentes assises le thème suivant : « Un FPI digne, remobilisé et uni pour la libération du Président LAURENT GBAGBO et pour une vraie réconciliation nationale »
A mon sens, cette problématique est hautement appropriée et se justifie à plus d’un titre ; je retiens trois notions qui me tiennent à cœur : Union, Liberté et Réconciliation.
Ces thèmes retenus intéressent non seulement votre parti, le FPI, mais bien au-delà, la Nation Ivoirienne dans toute sa globalité. C’est le vrai sens de mon action politique actuelle et de toujours.
Pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire notre Pays, il n’est point besoin de souligner outre mesure que le coup d’Etat de décembre 1999, la rébellion armée de 2002 et les crises successives qui ont suivi jusqu’en 2010 avec pour point culminant la guerre postélectorale ont achevé d’assombrir l’image de marque de la Côte d’Ivoire au point de la rendre méconnaissable. Fiers Ivoiriens nous étions, Fiers Ivoiriens nous ne le sommes plus vraiment désormais.
En deuxième lieu, il convient de noter la fracture sociale, véritable tsunami qui se caractérise par les nombreux travers que sont l’exil de nombre de nos compatriotes, ainsi que de nombreux prisonniers, les harcèlements judiciaires avec à la clef l’emprisonnement difficile à supporter du Président Laurent Gbagbo à la Haye (Pays-Bas).
En effet, quoi qu’on en pense, Laurent Gbagbo a été Président de ce pays pendant dix (10) ans ; pour Moi, sa présence à la Haye s’assimile aussi à une Côte d’Ivoire au banc de la communauté internationale.
Enfin, une justice aux ordres qui peine à jouer son rôle de POUVOIR d’équilibre en n’étant pas équitable et les tentatives jamais vues en Côte d’Ivoire visant à diviser les partis politiques achèvent de rendre difficile encore plus et malaisée tout effort de réconciliation véritable et retarde par conséquent la sortie de crise tant attendue de toutes et de tous.
Devant ce tableau peu glorieux, un parti de combat pacifique mais déterminé comme le Front Populaire Ivoirien se doit de réagir.
De même que ceux qui partagent les vertus de la démocratie, de la liberté et du droit à la différence.
Oui le FPI, le parti fondé par Laurent Gbagbo et ses compagnons de toujours, Simone Ehivet Gbagbo, Abdourahmane Sangaré, Barthélémy Kotchi, Sébastien Dano Djédjé, Akoun Laurent et j’en passe, doit réagir.
Ce parti doit mettre tout en œuvre pour obtenir la libération du Président Laurent Gbagbo.
Je prends l’engagement de m’associer à ce combat car c’est dans l’union de tous ses enfants que la Côte d’Ivoire sera réconciliée dans la vérité et la justice équitable.
Par ailleurs, en décidant ainsi d’œuvrer pour le retour d’une démocratie consensuelle, digne, apaisée et responsable je vous assure de mon soutien ferme et résolu.
Faut-il le redire, Ma récente visite à la Haye où j’ai rencontré le plus illustre des prisonniers politiques participe de cette logique de recherche de la dignité et d’équité.
Alors militants et militantes du FPI, chers frères et sœurs, qui croyez aux vertus de la démocratie, de la liberté et du dialogue, en terminant mon adresse, je voudrais modestement mais fermement vous encourager dans la voie que vous avez choisie, celle d’une Côte-d’Ivoire qui n’aurait jamais dû perdre sa réputation de terre d’espérance, une Côte d’Ivoire débarrassée à tout jamais de la violence verbale et physique, de la guerre, de la politique ethniciste, d’une justice aux ordres, de la caporalisation des médias d’Etat, des libertés individuelles confisquées, des droits de l’homme piétinés, de la peur pour cause d’insécurité et du déni démocratique. C’est, à mon sens la seule et véritable condition pour retrouver cette République tant recherchée où les fils et les filles réconciliés vivront dans la paix, la cohésion sociale, l’amour et la fraternité.
En d’autres termes, LA COTE D’IVOIRE MODELE D’ESPERANCE PROMISE A L’HUMANITE.
Merci à vous, merci de m’avoir invité et écouté.
Le Premier Ministre
Charles KONAN BANNY
MAMA, le 30 avril 2015
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