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Grève dans le secondaire et réaction des enseignants pro-Rdr
Et si c’était un signal négatif pour la présidentielle d’octobre 2015 ?
En Côte d’Ivoire les revendications corporatistes ont toujours été une occasion de solidarité pour travailleurs d’un même secteur. Entre 2008 et 2009, les différentes grèves des enseignants avaient mis ensemble enseignants proches du Rdr et enseignants pro-Fpi. Tant qu’il s’agissait de l’intérêt de tous les enseignants, ceux-ci faisaient montre d’une solidarité payante. Résultat : de toutes les corporations qui existent en Côte d’Ivoire, celle des enseignants a eu à engranger des acquis considérables. Les revendications actuelles découlent d’ailleurs des engagements pris par les gouvernants à cette époque-là. D’où vient-il aujourd’hui que dans la grève qui a cours dans le secondaire général en ce moment, une partie des enseignants se désolidarise sur la base de considérations politiques ? a Duékoué, Divo, Gagnoa, Katiola pour ne citer que ces villes, des enseignants sont pourchassés par des badauds sur instigation de leurs collègues proches du pouvoir.
C’est cette version qui revient de façon récurrente et vérifiable. Pour ces enseignants du Rdr, cette grève est une menace de déstabilisation qui vise le pouvoir en place. Ils font donc tout au nom de la logique militante pour casser la grève. Ils se substituent aux premiers responsables de l’éducation nationale dans certaines zones. Leur agissement occasionne des actes de violence allant jusqu’à la violation de domiciles privés. Au nom de la logique militante, ils tiennent à dénoncer leurs collègues qui seraient dans la grève.
Cette situation qui se passe sous nos yeux sans réaction des pouvoirs publics n’est-elle pas une menace sur la démocratie ivoirienne ? qu’en sera-t-il des élections à venir si celles-ci n’étaient pas favorables au parti au pouvoir ? Les Ivoiriens sont inquiets. Ils sont encore plus inquiets lorsque des violences sont encore signalées à Duékoué précisément au quartier Carrefour où des badauds sont entrés en action ce jour pour s’en prendre à de paisibles citoyens. L’opinion nationale et internationale se souviennent encore de cette tâche indélébile que représente ce quartier dans l’histoire récente de la Côte d’Ivoire.
Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, une certaine opinion se demande si dans ce climat, il est utile d’aller à une nouvelle élection alors que l’apaisement est loin d’être obtenu. Nous vivons dans un environnement où tout ce qui touche à Alassane Ouattara met en transe ses partisans surtout quand il s’agit d’actes défavorables à son pouvoir. Cela devrait faire réagir les opinions nationale et internationale maintenant si on ne veut pas encore compter des morts en octobre prochain.
SD
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