Afrikipresse-Abidjan – À Abidjan les adversaires déclarés du chef de l’État ivoirien à la prochaine élection présidentielle sont inquiets. Ils redoutent d’avoir été mis sur écoute par les services de renseignements de l’État ivoirien . Pour cette raison, ils évitent d’aborder des questions de fonds et de stratégie au téléphone.
Les informations relatives à la mise sous écoute des citoyens, et des adversaires politiques sont récurrentes en Côte d’Ivoire. Sous le régime Gbagbo, Alassane Ouattara et ses collaborateurs prenaient également des précautions pour éviter de laisser filtrer des informations stratégiques au téléphone.
Habitués à le rencontrer en tête à tête pour parler des choses qu’ils jugeaient importantes, des cadres avaient voulu continuer ainsi lorsque Monsieur Alassane Ouattara a été investi président de la République .
Mais lorsque ses interlocuteurs insistaient pour le rencontrer en vue de lui parler des choses qu’ils jugeaient essentielles , le chef de l’État ivoirien les invitaient à ne pas avoir peur de parler au téléphone avec cette boutade : «nous ne sommes plus dans l’opposition, nous sommes au pouvoir à présent, nous n’avons plus à avoir peur d’être écoutés au téléphone , puisque c’est nous qui avons la possibilité de mettre les autres sur écoute ».
En dépit des assurances discrètes de certains diplomates occidentaux en poste à Abidjan sur l’absence de capacités techniques et technologiques opérationnelles pour que les autorités d’Abidjan pratiquent des écoutes massives et sauvages sur les conversations des opposants, ceux-ci prennent des précautions multiples pour échapper aux éventuelles curiosités des grandes oreilles ivoiriennes.
Pour les conversations qu’ils jugent importantes, les uns utilisent des téléphones américains, ou français en roaming à Abidjan. Les autres prennent les numéros qui ne sont pas abonnés à leur nom , ou encore parlent en langue locale au lieu de parler en français.
Enfin Viber, Skype, Line et désormais Whatsapp (considérés comme des réseaux propres) sont de plus en plus utilisés par eux, et leur staff pour espérer échapper aux renseignements généraux ivoiriens, même s’ils estiment qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur d’être sous écoute tant qu’il n’est pas question de concocter un plan d’actions subversives, et tant qu’il s’agit plutôt de parler d’élections et de démocratie.
Du côté des responsables gouvernementaux contactés par Afrikipresse.fr, le sujet est considéré comme sensible par les uns qui refusent d’en parler, tandis que d’autres affirment qu’il s’agit de simples fantasmes d’acteurs politiques en manque d’argument et de moyen financiers, parce que selon eux, les appels sur Skype, Viber, Line, Whats App sont gratuits, et sont plus pratiques à l’international que les appels passant par les opérateurs classiques.
Charles Kouassi
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