Côte-d’Ivoire disparition de Guy André – Quand le frère Bernard Kieffer «se perd» dans ses insinuations

kieffer2

Le journaliste franco-canadien Guy André Kieffer a disparu à Abidjan en 2004. Depuis cette année-là, c’est comme si le soleil s’était couché sans jamais se relever chez sa famille notamment son épouse Osange N’silu et son frère Bernard. On a beau remuer sol et broussailles ivoiriennes, le juge Patrick Ramaël a beau multiplier ses missions sur les bords de la lagune Ebrié, rien, aucune trace du confrère ne transparaît. Cette mystérieuse disparition aux entournures politico-économiques voire diplomatiques a inspiré le frère Bernard qui vient de publier un livre : « Guy André Kieffer : le frère perdu ». Un condensé de ses propres enquêtes qui reconstituent en quelque sorte le scénario, comme il l’a fait savoir vendredi sur Rfi. On suivrait mieux Bernard dans ses démonstrations s’il ne se mélangeait pas les pédales lors de son interview radio. « Je sais que mon frère a été enlevé, qu’il a été détenu au sous-sol de la présidence ivoirienne sous le régime de Laurent Gbagbo. On sait à peu près qui a commandité et qui a exécuté cet enlèvement.

Parmi les principaux suspects, il y a l’épouse de Laurent Gbagbo, Simone », affirme Bernard Kieffer. Comme on peut le comprendre, notre essayiste a enquêté et il a déjà tiré les conclusions quant à l’auteur de l’assassinat de son frère. Pour lui, il n’y a pas de doute, ce sont des proches de Laurent Gbagbo et le suspect n°1 n’est autre que Simone Ehivet Gbagbo, l’ex-première dame. Seulement Bernard se fourvoie lui-même quand il déclare qu’il ne connaissait pas la Côte d’Ivoire. Il soutient qu’il a découvert ce pays à l’occasion de la disparition de son frère. On se demande alors si Bernard a eu suffisamment le temps pour documenter ses recherches, s’il a vraiment pu étudier les rapports entre les différents acteurs qu’il a pu rencontrer et enfin s’il maîtrisait l’environnement dans lequel il a mené ses investigations. Ses conclusions sont si directes et sans équivoque qu’il faudra sans doute brûler et jeter à la poubelle les récentes observations du juge Ramaël consignées aussi dans un livre déjà sur le marché. Patrick Ramaël, contrairement à Bernard, émet quant à lui des hypothèses et des réserves sur ce qui est du domaine de l’évidence chez Bernard. Avec Patrick Ramaël on apprend notamment que des documents retrouvés à la résidence présidentielle mettent en exergue des réseaux français dans la disparition de Kieffer. Pis, le juge français qui est arrivé à Abidjan sous Alassane Ouattara n’a pu aller loin dans ses investigations, contrarié par le manque de coopération des autorités ivoiriennes qui juraient pourtant sur tous les toits de mettre cette affaire au clair une fois au pouvoir. Patrick Rmaël a même cité le commandant Fofié Kouakou au nombre de ceux qui créaient les difficultés pour rendre possible l’audition de témoins à Korhogo.

Et bernard Kieffer qui lorgne seulement du côté des proches de Gbagbo a pu s’en rendre compte quand il évoque une absence de volonté politique. « C’est une absence de volonté politique en France comme en Côte d’Ivoire. Tant que le régime Gbagbo était en place, on ne pouvait s’attendre à ce qu’il soit conciliant. En revanche après l’élection du président Ouattara on s’attendait à un peu plus d’implication des autorités ivoiriennes », répond Bernard quand on l’interroge sur les obstacles à l’affaire sous le régime Ouattara.

SD
Connectionivoirienne.net

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.