Libre opinion par Bécan-Tiékpa Alice-Rosine
Lettre à forme personnelle à ma sœur Aïchatou Mindaoudou, Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en Côte d’Ivoire.
Ma très chère Sœur,
Sur proposition de ton Etat, Son Excellence Monsieur Ban Ki Moon, le Secrétaire Général de l’ONU t’a désignée en qualité de sa Représentante Spéciale en Côte d’Ivoire. Tout comme toi, la principale concernée, je suis profondément sensible à l’honneur qui t’est fait à travers ta promotion par ce système mondial. Cette haute fonction à laquelle tu as été appelée est pour les femmes en général, pour les Africaines en particulier et pour les Ivoiriennes très particulièrement, une précieuse récompense. J’y trouve un parfait encouragement à redoubler d’efforts pour nous montrer dignes de la considération qui est accordée à la gent féminine, à travers ta personne.
Quelques points de la charte de l’ONU
Elle est loin de moi, l’idée de te faire un cours des Relations Internationales. En la matière, tu dois t’y connaitre mieux que moi. Mais, mon esprit de femme me l’inspire et mon cœur me l’indique ; l’ONU, cette organisation de maintien de la sécurité internationale pour la préservation de la paix mondiale a inscrit dans le préambule de sa charte, signée le 26 juin 1945 à San Francisco, les recommandations suivantes :
La préservation des générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances,
La proclamation à nouveau de la foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des Nations grandes et petites,
La création de conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international,
La favorisation du progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.
Contenu de ta lettre de missions
Il est sûr qu’en venant en mission de représentation en Côte d’Ivoire, le Secrétaire Général de l’ONU t’a donné un dossier complet sur notre pays. En plus de cela, ton prédécesseur a, certainement, amplifié avec force détails les spécificités politiques et sociales ivoiriennes pour que tu sois bien outillée dans ta tâche. Le feuilleton chaotique sur la scène politique ivoirienne a été suivi, minute après minute, par le monde entier. Tu ne me diras pas, chère Aïchatou, que Nigérienne bon teint, dont le pays voisine avec le notre et, partageant de longues années d’histoire, tu ne saches rien du climat politique ivoirien.
Gouvernance du pays
Tu étais là quand, un mercredi sous le coup de 11heures, la jeune Dame s’est immolée par le feu devant le palais présidentiel, pendant qu’un conseil des ministres s’y tenait. Cette Dame n’en pouvait plus de subir la mauvaise gouvernance. Tu as suivi les enlèvements d’enfants, d’hommes et de femmes assassinés ensuite pour leur extraire soit les organes génitaux soit le sang soit les parties vitales. Tu as assisté à l’arrestation et détention à la MACA des militants du PDCI-RDA partis, simplement déposer au sein de leur formation politique, la candidature de monsieur Charles Konan Banny pour la présidentielle de 2015. Tu vis, peut-être avec l’air amusé, l’exercice de la justice des plus forts contre les plus faibles. Cette justice aux ordres qui acquitte les coupables (les tueurs des femmes d’Abobo par exemple) et condamne les innocents. Sous ton regard se pratique la division et l’emprisonnement de leurs cadres, des partis des autres formations politiques (FPI, MFA et PDCI-RDA) par le pouvoir. Tu es une spectatrice privilégiée du retrait, par le pouvoir, de la sécurité à monsieur Charles Konan Banny, candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2015.
Au cas où tu l’ignorerais
Le mardi 7 avril 2015, après le journal télévisé de 20 heures, j’ai suivi une émission portée sur le monde agricole. Cette émission était animée sur la RTI-1 par le célèbre journaliste, Lassiné Fofana. Sur le plateau de la télévision, les hauts cadres de banque et du milieu agricole invités sont les suivants :
Monsieur Coulibaly Nohoun, Directeur Général de la planification des projets, des statistiques et du contrôle,
Monsieur Mamadou Bamba, Directeur Général écoquim et président des coopératives exportatrices de Côte Ivoire,
Monsieur Malamine Sanogo Directeur Général du conseil du coton et de l’anacarde,
Monsieur Souleymane Diarrassouba, Président de l’association professionnelle des banques et établissements financiers,
Monsieur Abdoulaye Berté, Secrétaire Exécutif National de l’interprofession agricole du palmier à huile.
N’oublies pas que le ministre de l’agriculture s’appelle Mamadou Sangafoa Coulibaly.
Collier des Bakayokos
Sans vouloir t’ennuyer, ma Chère Mindaoudou, je te présente le beau collier des Bakayokos dont les perles sont :
Radio Télévision Ivoirienne, Bakayoko Mamadou, Directeur Général,
Ministère d’Etat chargé de l’intérieur et de la sécurité, Bakayoko Hamed, Ministre d’Etat,
Commission Electorale Indépendante, Bakayoko Youssouf, Président,
Etat Major Général des Armées, Bakayoko Soumaïla, Chef d’Etat Major.
Que signifient ces histoires, une simple coïncidence patronymique ou un télescopage des hasards ? La lettre serait interminable si je veux continuer à te faire cette litanie ahurissante des hommes et femmes de la même tribu qui ont pris la Côte d’Ivoire en otage. Toutefois, ma chère Aïchatou, les statistiques des occupants des hauts et juteux postes de la République sont disponibles, à 99%, ils sont de la tribu du chef. Les conséquences que je veux t’amener à tirer, c’est la Dramanocratie qui tue la démocratie. Tu sais que des membres très proches de Ouattara ont formé des loubards armés (des désœuvrés engraissés comme des lards qui ont pour mission de faire la chienlit et les tueries) ; les rebelles ne sont pas désarmés, ils occupent des propriétés des citoyens et des commissariats ainsi que des brigades de gendarmerie. L’expression plurielle est opprimée, la télévision nationale est accaparée par le clan, l’insécurité est la déesse de la Dramanocratie, la dette intérieure étouffe les fournisseurs de l’Etat, les Enseignants sont bâillonnés, la démission du président du Conseil Constitutionnel,…
Ton devoir
Que fais-tu, Aïchatou Mindaoudou, devant une situation aussi délétère que Ouattara et son clan ont préparée pour se maintenir au pouvoir par la brutalité, l’exclusion et le sang ? De tes bons offices, tu aurais troqué ton uniforme contre la vie licencieuse. Tu serais tombée dans les affectivités sentimentales avec un ministre très proche de Ouattara. Te lui aurais vendu le patrimoine le plus cher qui fait le mystère des femmes que nous sommes, contre de l’argent ! Il le tripoterait et le proclamerait dans leurs milieux obscènes. Si tel était le cas, pourras-tu jouir de cet argent souillé du sang des citoyens morts sous les balles assassines de ces hommes sans foi ni loi ? Repue de l’argent ensanglanté, peux-tu te regarder dans ton miroir et être fière de la diplomate aux scrupules rares que tu prétends être ? Tu as dévoyé ta mission, tu n’es plus l’arbitre crédible. J’ai des démangeaisons, qu’on m’administre des vermifuges, mon orgueil de femme est écorché ; dis-moi que c’est faux Aïchatou !
Je te prie, ma très chère Aïchatou Mindaoudou, de bien vouloir porter le démenti et agréer l’expression de mes meilleures salutations.
C’était ma lettre personnelle dont je donne copie à :
Secrétaire Général de l’ONU
Chancelleries des autres pays
Ambassadeur du Niger en Côte d’Ivoire pour transmission
Opposition politique de Côte d’Ivoire
Bécan-Tiékpa Alice-Rosine
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