Manifestants, cathédrale Saint Paul et fonctionnaires de la Bad gazés
Comme annoncé, des dizaines de militants du Fpi se sont rassemblés devant le palais de justice du Plateau ce mardi matin, pour marquer leur désaccord après l’arrestation vendredi dernier de la première responsable des femmes de ce parti et vice-présidente, Marie Odette Lorougnon. Après plus de 48 heures passées au violon de la préfecture de police, Mme Lorougnon devait être déférée devant le parquet ce jour. Jusqu’à 12 heures GMT, aucune information n’était disponible sur son cas. Toutefois, les militants qui étaient d’abord aux alentours du palais de justice ont envahi la salle des pas perdus sous surveillance policière. Les choses vont dégénérer peu après 12 heures. C’est que, face à la marée humaine qui ne cessait de grossir, la police a décidé de barricader les entrées de la salle pour couper tout renfort à ceux qui y étaient déjà dans l’attente de la procédure.
Ceux-ci scandaient « libérez ! libérez ! libérez ! » et chantaient à haute voix l’Abidjanaise, l’hymne nationale. Elle était reprise de façon intermitente par des militants déterminés à mettre la pression en vue d’obtenir la libération de leur responsable et ses codétenus. Paniquée, la police, sous les ordres du lieutenant Amani évacue la salle sans grande résistance et sans heurts. Une fois dehors, les manifestants sont priés d’aller loin du périmètre du palais. La police qui a reçu dès lors des renforts, utilise les moyens de dissuasion. Des grenades lacrymogènes sont balancées sur les manifestants dans le plus grand désordre. Commence alors une course poursuite. Certains militants rattrapés seront brutalisés s’ils ne sont pas interpellés et jetés dans les cargos. Déterminés à casser la protestation, les policiers balancent dans tous les sens des grenades lacrymogènes. Dans le petit marché qui abrite des restaurants, à la cathédrale Saint Paul et même devant la cour de l’immeuble CCIA qui abrite désormais les bureaux de la Banque africaine de développement (BAD). Les fumées toxiques et larmoyantes qui montent haut, font descendre certains fonctionnaires de cette institution qui se demandent ce qui se passe en ce moment-là. Nous avons vu certains se boucher le nez et filer tout droit vers leurs véhicules pour se retirer. C’était la débandade !
Affi encore accusé
Des manifestants dans leur fuite n’ont pas tari de propos hostiles au président de l’autre tendance du Fpi, Pascal Affi N’guessan. « Affi tu peux tout faire mais tu ne seras plus jamais président du Fpi ! Si ce n’est pas Gbagbo Laurent qui a fait de toi un homme, tu peux réussir ton coup », avons-nous entendu dire un manifestant.
C’est que la bataille pour le contrôle du Fpi, s’est transformée depuis peu, en un imbroglio politico-judiciaire. Pascal Affi N’guessan qui s’est opposé à la candidature de Laurent Gbagbo pour le congrès électif du Fpi, a attaqué en justice, la décision du comité de contrôle de son parti qui a validé cette candidature. La suite de ce feuilleton judiciaire a abouti le 5 mars dernier à la suspension de M. Affi du Fpi. Il a été remplacé par Sangaré Abou Drahamane, frappé depuis le 2 avril dernier par une décision de justice lui interdisant l’usage du logo du Fpi sous peine d’une sanction pécuniaire de 10 millions par acte posé. Dans la même veine, la direction conduite par Sangaré s’est lancée à l’assaut de « Notre Voie », l’organe de presse du Fpi. C’est au cours du sit-in devant les locaux dudit journal en vue d’installer un nouveau conseil d’administration que Marie Odette Lorougnon a été arrêtée vendredi dernier. Depuis lors, le Fpi réclame sa libération.
SD Connectionivoirienne.net à Abidjan
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