Côte d’Ivoire – Gnamien Konan et l’intersyndical des étudiants de Bouaké font la paix

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Prof. Lazare POAME ( Président de l’Université Alassane Ouattara) au Ministre GNAMIEN Konan:
« Vous pouvez compter sur nos étudiants pour relever avec élégance, les défis de l’Enseignement supérieur »

L’intersyndical des étudiants de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké qui regroupe le CEECI, AGEECI, UNESCI, la FESCI et le SYNESS a organisé une journée d’hommage et de reconnaissance au Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique M. GNAMIEN Konan, le 02 avril 2015, au Campus 1 de ladite Université. Les étudiants ont exprimé à cette occasion leur reconnaissance au Ministre GNAMIEN Konan qui œuvre en faveur d’une année universitaire sous le sceau de la paix.
Le Président de l’Université Alassane Ouattara, le Professeur Lazare POAME a dit pour sa part sa sincère gratitude au Ministre GNAMIEN Konan et l’a prié de transmettre, au Chef du Gouvernement et au Président de la République, cette idée simple que nous devons à Suzanne Curchod : « Un bienfait reçu est la plus sacrée de toutes les dettes ».
Nous vous proposons en intégralité son intervention.

Je tiens, d’entrée de jeu, à dire sincèrement merci à Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Monsieur Gnamien Konan, ainsi qu’à la délégation qui l’accompagne, d’avoir effectué le déplacement, à Bouaké, au moment où l’Université, tout en s’efforçant de répondre honorablement aux exigences de l’employabilité de ses diplômés, à travers les sillons lumineusement tracés par notre Ministère, doit faire face à une situation crisique et non critique qui ne saurait noyer les efforts du Gouvernement en faveur de notre institution.
Monsieur le Ministre,
Du Campus 2 entièrement réhabilité au paiement intégral des sommes dues aux enseignants en passant par la lisibilité internationale que vous venez de donner aux offres de formation présentées par les Universités publiques, la communauté universitaire, par ma voix, vous exprime sa sincère gratitude et vous prie de transmettre, au Chef du Gouvernement et au Président de la République, cette idée simple que nous devons à Suzanne Curchod :
« Un bienfait reçu est la plus sacrée de toutes les dettes ».

Ce qui a été fait pour nous ne saura donc se payer par l’ingratitude.

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Monsieur le Ministre,

Comme vous avez pu le constater le 12 mars 2015, la digue que nous nous étions efforcés de contenir ensemble a été, pour des raisons multiples et diverses, brutalement rompue par des étudiants en colère.
Les raisons apparentes de cette colère avaient pour nom les grèves à répétition des enseignants et pour prénoms les travaux de réhabilitation inachevés au Campus1, le WIFI inexistant sur les deux campus, la bibliothèque numérique toujours virtuelle, les résidences universitaires fermées, les critères d’attribution de bourses non satisfaisants et le problème du transport urbain subventionné.
Voilà, en quelques mots présentées, les raisons justificatives de la rupture brutale de la digue que veulent reconstruire, avec nous et de façon durable, nos étudiants à travers cette journée d’hommage et de reconnaissance.

Connaissant la psychologie de nos étudiants, je voudrais, Monsieur le Ministre, vous assurer qu’il ne s’agit pas d’un hommage du vice à la vertu. Il ne s’agit pas non plus du positionnement fugace du bonum dans la dialectique du bonum et du malum. C’est un hommage très sincère et mérité, placé sous le signe d’une dialectique mue non pas par la tension des contraires, mais par la mêmeté. Ici, le bien succède au bien et c’est dans cette mouvance qu’il faut inscrire l’agir individuel et collectif des étudiants de l’UAO, réunis au sein des Associations devenues les lauréates objectives du Prix de la pacification de l’espace universitaire.
Rappelons, pour mémoire, que la première édition de ce prix, organisée en 2013, a récompensé les efforts titanesques du Comité des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (CEECI). La deuxième édition, organisée en janvier 2015, a couronné les actions pacifiques et pacifistes du Conseil étudiant et du Club UNESCO de l’UAO.
Mais comment comprendre qu’avec de tels étudiants, Ambassadeurs de la paix, puisse se produire ce que l’on a vu le 12 mars 2015 sur notre Campus ?
L’explication me paraît toute simple. De fait, envahies par des problèmes cruciaux dont les solutions tardaient à venir, les âmes de nos jeunes étudiants n’ont pu résister à la tentation du malin génie dont parlait René Descartes.

Fort heureusement pour nous, revenus à eux-mêmes, ils ont décidé de congédier à jamais ce mauvais génie pour continuer à travailler dans la quiétude et avec une solidarité singulière qu’illustrent entre autres la création de l’Intersyndicale, regroupant en son sein le CEECI, l’AGEECI, la FESCI l’UNEECI et le SYNESS et la coopération exemplaire avec le Conseil étudiants pour affronter, dans le respect des maîtres et de la chose publique, les maux qui les assaillent.
Nous savons pouvoir compter sur l’Intersyndicale et le Conseil étudiant pour brandir à la face du monde, des étudiants dont le comportement exemplaire devient le meilleur avocat défenseur de leurs intérêts.
Nous pouvons donc vous assurer et vous rassurer, Monsieur le Ministre, que vous pouvez compter sur nos étudiants pour relever avec élégance, les défis de l’Enseignement supérieur. Vous pouvez également compter sur l’UAO pour aller à l’Émergence avec une nouvelle génération d’étudiants.
Je vous remercie.

Prof. Lazare POAME

Président de l’Université Alassane Ouattara

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