Par Hervé Coulibaly | Connectionivoirienne.net
Ce fut une surprise pour nombre d’économistes de voir un gouvernement dit «néolibéral» pousser des entités privées à fusionner de force. Là où l’on devrait s’attendre à ce que la loi du marché chère aux néolibéraux fasse son autorégulation. La surprise est encore plus grande chez ceux des opérateurs qui, malgré les difficultés de trésorerie avaient pu bon vent mal vent lancer leurs activités. «Le ministère a proposé de réduire le nombre d’opérateurs et surtout de faire en sorte que les opérateurs qui ne respectent pas leur cahier de charges, qui ne sont pas à jour de leurs engagements, progressivement sortent du marché, pour permettre à ce marché de devenir plus lisible, plus compréhensible, plus fort », avait déclaré le porte-parole du gouvernement Bruno Koné à la sortie d’un conseil des ministre le 4 mars 2015. Le ministre faisait allusion aux compagnies Koz, Green, Café Mobile et Warid. Parmi ces quatre compagnies, deux [Café mobile et Warid] n’ont jamais pu émettre depuis que des licences «complaisantes» leur avaient été accordées par les autorités du temps où Hamed Bakayoko occupait le ministère des NTIC et son complice Kla Sylvanus dirigeait la défunte ATCI.
«Comment veut-on nous obliger à fusionner avec des gens qui n’ont jamais vendu ne serait-ce qu’une seule puce ? Des gens qui n’ont jamais fait les lourds investissements que nous avons effectués depuis de longues années ce, malgré les différentes crises qui ont traversé ce pays et la Lybie ? Pourquoi ne pas carrément leur retirer les licences, les canaux et les fréquences aux mauvais joueurs ?» fulmine un cadre d’une des compagnies contacté à Abidjan. «N’oublions pas que l’idée de fusion est contraire à la loi sur la téléphonie mobile dans ce pays. Tout compte fait nous, on ne fusionnera pas et nous sommes prêts à saisir les Tribunaux d’arbitrage en international, pour les convaincre du caractère viable de notre entreprise» poursuit notre interlocuteur avant de conclure en ces termes «le gouvernement doit plutôt nous aider en assouplissant les contraintes fiscales, en annulant dans les cas extrêmes certaines dettes, avec comme objectif de nous aider à investir dans la qualité afin de garantir les centaines d’emplois que nous offrons.»
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