Côte d’Ivoire crise postélectorale: Les soldats accusés de tirs d’obus sur le marché d’Abobo acquittés

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Par Patrice Allégbé

Deux soldats ivoiriens accusés d’avoir tiré en mars 2011 des obus sur le marché d’Abobo (Nord d’Abidjan) pendant la crise postélectorale, ont été acquittés mardi pour « insuffisance » de preuves, à l’issue d’un procès au tribunal militaire d’Abidjan.

Dans son réquisitoire, le parquet a demandé de déclarer « non coupables » le commandant Dablé Gnahoua (chef du camp commando d’Abobo) et le maréchal des logis chef (Mdl/c) Brice Kamanan, parce qu’il restait « dubitatif » sur le jour où les obus ont été tirés.

Le Mdl/c Kamanan a dit avoir effectué deux tirs d’obus le 12 mars, en direction de la forêt du Banco, alors que les victimes qui témoignent avoir identifié quatre obus, évoquent la date du 17 mars 2011.

La présidente du tribunal, Anna Désirée Ettia, la juge principale en charge du procès, a fait observer que le Mdl/c Kamanan était d’ailleurs le seul élément à la barre sur six soldats qui effectuaient les tirs de mortiers.

« C’est sous ses ordres (Cdt Gnahoua) et en sa présence que j’ai effectué deux tirs d’obus, en direction » de la forêt du Banco, a ajouté Mdl/c Kamanan, soutenant que cela ne visait ni le marché d’Abobo ni le « village SOS », qui n’étaient pas des objectifs militaires.

Pour sa part, le Cdt Gnahoua a laissé entendre que la mission de ses éléments était « de sécuriser Abobo mais vu l’environnement qui prévalait », ils ont « résolu de protéger le camp commando en le protégeant uniquement avec (leurs) armes individuelles ».

« Pendant ma mission, mon autorité s’est essentiellement exercée sur le plan disciplinaire », a-t-il poursuivi, réfutant avoir donné des ordres au Mdl/c Brice Kamanan (de l’artillerie sol-sol) pour procéder à des tirs d’obus.

« Aucune circonstance ne justifiait l’usage de cette arme (mortier 122 mm) » sur le marché d’Abobo, s’est défendu le Cdt Gnahoua, écartant les accusations du Mdl/c Kamanan (en détention depuis quatre ans).

Ces deux militaires étaient poursuivis pour meurtres, coups et blessures volontaires partis d’obus de mortiers (120 mm) sur le marché d’Abobo et le « village SOS » d’Abobo.

Le tribunal militaire d’Abidjan a entamé depuis plusieurs mois le jugement des soldats ivoiriens impliqués dans les meurtres causés lors des violences postélectorales, de décembre 2010 à avril 2011, ayant fait officiellement plus de 3.000 morts.

PAL

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