Côte d’Ivoire – Pourquoi le Président Ouattara s’acharne toujours contre la famille Gbagbo ?

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PRAO Yao Séraphin, MNSEA
«C’est curieux mais les gens qui vous ont nui vous en veulent de ce qu’ils vous ont fait. Si en plus vous leur rendez service, leur haine ne connaît plus de bornes »
(Bernard Werber)

La politique sous les tropiques est un jeu dangereux, surtout lorsque la classe politique est composée d’hommes et femmes avides de pouvoir. En Côte d’Ivoire, cette violence politique est apparue avec l’arrivée du Président Ouattara sur la scène politique ivoirienne. Mais le fait marquant qui ne passe pas inaperçu restera sa haine viscérale envers le Président Laurent Gbagbo et sa famille. Il est vrai que tout les sépare mais cette haine reste inexpliquée. En effet, le Président Ouattara est un libéral, formé aux Etats-Unis, chantre des réformes du Fonds monétaire international, dont il est issu. Laurent Gbagbo est un enseignant, baigné depuis des années dans le militantisme syndical, social-démocrate certes, mais hostile aux privatisations, et, bien sûr, adversaire infatigable du « parti unique». Les relations entre les deux hommes ont été toujours houleuses. Le 18 février 1992, une manifestation, à l’appel du FPI et d’autres organisations, dégénère. Laurent Gbagbo est arrêté et condamné à deux ans de prison avec d’autres personnes, dont son épouse Simone, en vertu d’une nouvelle loi « anti-casseurs », élaborée par Alassane Ouattara. Michel Gbagbo rejoindra plus tard ses parents en prison.
Décidément, le Président Ouattara aime bien voir la famille Gbagbo en prison. En novembre 2011, il fait transférer Laurent Gbagbo à la Haye pendant que sa femme et son fils sont en prison en Côte d’Ivoire. Même pour autoriser la CPI à libérer provisoirement Gbagbo pour enterrer sa mère, il ne l’a pas fait. En effet, le 29 octobre 2014, après avoir examiné les arguments de la défense, du gouvernement, du greffe, du procureur et du représentant légal des victimes, la Chambre de première instance a rejeté la demande de la défense de mise en liberté de M. Gbagbo pour une période d’au moins trois jours afin d’organiser et assister aux funérailles de sa mère. Il est connu que, c’est l’actuel chef de l’Etat qui a refusé que le Président Laurent Gbagbo vienne en Côte d’Ivoire enterrer sa mère, à cause de sa popularité.
En mars 2015, le Président Ouattara fait condamner à 20 ans de prison Simone Gbagbo pour «attentat contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public». La justice sélective et à géométrie variable est décidée à s’acharner contre la famille Gbagbo. Les ivoiriens savent que cette famille paie pour son patriotisme héroïque. C’est pourquoi nous continuerons de soutenir la famille Gbagbo jusqu’à la victoire totale. En tout cas, la Côte d’Ivoire profonde s’exprimera le moment venu.

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