Allocution du premier ministre Daniel Kablan Duncan
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Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui est un grand jour, parce que nous procédons à l’inauguration du Centre de secours d’urgence de N’zianouan. C’est une bonne nouvelle. Une très bonne nouvelle même.
En effet, le développement passe, certes par les performances économiques, la construction d’infrastructures économiques et sociales et l’amélioration du niveau et du cadre de vie des populations. Mais il est aussi tributaire de l’existence de structures qui permettent des interventions d’urgence en cas de catastrophe, pour sauver les vies. Car, comme le dit si bien André MALRAUX, et je cite : «Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie».
La cérémonie qui nous rassemble ce jour revêt donc d’une importante particulière.
En effet, l’ouvrage dont nous allons procéder à l’inauguration officielle nous permet d’accroitre significativement les moyens d’une prompte réaction pour sauver des vies humaines face aux accidents, incidents et périls divers auxquels nos compatriotes peuvent être confrontés, notamment en matière de circulation routière.
C’est le lieu d’indiquer que les accidents de la circulation sont un grave un fléau dans le Monde, en Afrique et en Côte d’Ivoire. Ils ont un impact significatif, à la fois sur l’Indice de Développement Humain (IDH) et sur la croissance économique. Sur ce point, le rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la route, publié par l’OMS et la Banque Mondiale laisse clairement apparaître que 3000 personnes, dont 500 enfants, meurent chaque jour sur les routes dans le monde, c’est-à-dire 1.2 million de décès par an.
A cela, s’ajoutent le chiffre de 50 millions de blessés graves, toujours avec une forte proportion d’enfants. Selon ces chiffres, 85% des accidents de la route ont lieu dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire comme la Côte d’Ivoire.
Dans notre pays en particulier, selon les statistiques 2011 de l’OSER et de la Croix Rouge, chaque année les accidents routiers causent 600 accidents corporels engendrant 11000 blessures et 600 morts, avec une forte proportion de jeunes et d’enfants. Et l’Autoroute du Nord (Axe Abidjan – Yamoussoukro) tient le triste record, avec 60% de ces cas.
Selon l’OMS et la Banque Mondiale, les coûts sociaux et économiques liés à cet état de fait se situent entre 65 et 100 milliards de dollars par an pour le monde entier. Ces coûts représentent, en Côte d’Ivoire, 0,38% du Produit National Brut.
C’est dire toute l’importance de l’ouvrage que nous inaugurons ce jour qui, il faut le préciser, fait partie d’un projet global subdivisé en deux (02) phases. La première a débuté en juin 2010 pour s’achever en 2014, avec l’équipement en matériel neuf et de nouvelle génération, permettant à ce centre d’avoir au moins 3 mois d’avance en terme d’autonomie de fonctionnement.
C’est donc cette première phase, d’un coût de près de sept (7) milliards de F CFA HT ou bien 7,5 milliards de FCFA TTC comprenant à la fois les travaux de construction et les équipements, que nous inaugurons ce jour.
Situé à 120 km d’Abidjan, de Yamoussoukro et de Gagnoa, ce centre a une position géographique qui lui permet une prise en charge des accidentés en un temps record. Ce qui contribuera à sauver de nombreuses vies humaines. Il devra être, à terme, le plus grand Centre de Secours d’Urgence autoroutier de l’Afrique subsaharienne, avec quatre départs en intervention simultanée pour tous types d’accident.
Le centre de N’Zianouan permettra aussi de réduire le temps de présence et d’assistance de secours des pompiers aux accidentés de la route, dans un rayon de 130 km à partir de N’zianouan. Ce temps qui, jusqu’à ce jour est estimé à plus de 2 heures, sera réduit à moins de 30 minutes.
Je veux donc me féliciter de la construction de ce centre qui constitue, à n’en point douter, une contribution et un soutien fort appréciable aux actions du Gouvernement en terme de construction d’infrastructures de soins et de secours de qualité.
Il constitue également une innovation majeure dans le dispositif médical de notre pays, puisqu’il est dédié principalement à la prise en charge des victimes de la route.
Je note également avec intérêt qu’il est prévu un financement additionnel de 8,5 milliards FCFA. Si cela se réalisait, le centre se doterait d’infrastructures et d’équipements complémentaires pour lui permettre de renforcer son caractère de centre intégré d’opération.
Comment ne pas se réjouir de telles réalisations ?
C’est pourquoi, je veux tout naturellement rendre hommage à PETROCI Holding qui a financé ce centre de référence sur fonds propres, à travers sa FONDATION dont je salue la Présidente, avec la collaboration technique de l’Office National de la Protection Civile (ONPC) et du Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaire.
Je saisis aussi cette occasion pour saluer les Ministres sous l’égide desquels a été réalisé cet ouvrage.
Je veux saluer Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, représenté ici par son Ministre, Directeur de Cabinet qui assure la tutelle de l’ONPC, partenaire technique de PETROCI HOLDING dans ce projet. Il est important de noter que le terrain de 15 ha sur lequel est bâti le Centre de N’Zianouan a été mis à disposition du projet par le Ministère de l’Intérieur, à travers l’ONPC.
Je veux aussi saluer particulièrement Monsieur le Ministre du Pétrole et de l’Energie, Ministre de tutelle de PETROCI Holding, principal bailleur de fond de ce projet, à travers sa Fondation.
Je veux également féliciter tous les acteurs de la construction et de l’équipement de ce centre, à la fois les vingt-huit (28) entreprises impliquées ainsi que l’ensemble des travailleurs, au nombre de trois cent vingt-cinq (325) personnes dont m’a-t-on dit, une soixantaine (60) de femmes, tous corps d’Etat confondus, sans oublier l’architecte M’Bengue.
Mesdames et Messieurs,
Vous me permettrez, avant de conclure, d’inviter l’ensemble des usagers de nos routes à faire preuve de prudence et de vigilance. Seule cette discipline qu’ils s’imposeront permettra d’inverser durablement la courbe des accidents sur nos routes. J’invite les agents de la sécurité routière à y veiller particulièrement et les assure de mon soutien.
A l’attention de nos valeureux Sapeurs-Pompiers et secouristes de la Protection Civile, j’adresse mes félicitations pour le travail que vous faites, dans conditions souvent difficiles (nous le savons). Conformément à votre devise qui est « SAUVER OU PERIR », vous êtes, avec les personnels de santé, celles et ceux par qui de nombreuses vies sont et seront sauvées sur nos routes.
Je voudrais souligner, et vous le savez bien, sur le fait que dans l’exercice de vos missions de secours d’urgence, le temps de l’intervention est une donnée essentielle. Après un accident de circulation, si vous arrivez à temps et le pire est évité. Vous arrivez trop tard, et l’irrémédiable se produit. Je sais que tous vos efforts tendent et tendront à faire en sorte que l’on se situe toujours dans la première hypothèse.
Avant de terminer, je voudrais remercier les braves populations d’Agnéby-Tiassa, de N’Zianouan de leurs cadeaux et leur mobilisation.
Je voudrais dire que j’ai pris acte du problème de l’eau de l’ensemble de la région et particulièrement de N’Zianouan.
Je voudrais vous dire que le Président de la République a pris un engagement particulier sur le dossier de l’eau. Il a indiqué que la ville d’Abidjan, où il y avait plus de 200.000m3 de déficit, devait avoir l’eau pour la fin de l’année 2014, début d’année 2015. Ça été chose faite avec inauguration de l’eau à Yopougon-Niangon, mais aussi l’eau de Bonoua.
Abidjan a de l’eau même si certains travaux, en finale, restent à faire pour certaines canalisations puisque pendant dix ans les travaux n’ont pas été faits sur des canalisations. Maintenant la production de l’eau à Abidjan dépasse les besoins.
Le deuxième engagement que le Président de la République a pris, c’est que toutes les villes de l’Intérieur, Préfectures, Sous-préfectures et Chefs-lieux de Départements devraient avoir de l’eau pour fin de l’année 2016 au plus tard.
C’est un dossier sur lequel le gouvernement travaille d’arrache-pied.
C’est sur ces mots, que je déclare, lancée, au nom de Monsieur le Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA, l’inauguration officielle du centre de secours d’urgence de N’Zianouan.
Je vous remercie de votre aimable attention./-
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