L’ambassadeur de Côte d’Ivoire à l’ONU démis de ses fonctions « fureur de Ouattara »

Côte-d’Ivoire – Accusé d’être pro-Essy Amara, l’Ambassadeur auprès de l’ONU viré par Ouattara

Par Hervé Coulibaly avec Gbansé Douadé Alexis | Connectionivoirienne.net | 13 mars 2015

L’Ambassadeur Youssoufou Bamba de la Côte-d’Ivoire auprès de l’ONU, débarqué de ses fonctions, nie les propos qui lui sont attribués par Jeune-Afrique sur le Sahara Occidental. «Le diplomate ivoirien a expliqué qu’il n’était pas présent à la 4ème Commission des Nations Unies tenue le 13 octobre 2014 et consacrée à la décolonisation, où la question du Sahara occidental a été évoquée» rapporte la BBC ce vendredi.
Alors question. Si l’Ambassadeur dément, quelles sont les vraies raisons du limogeage de Youssoufou Bamba, diplomate chevronné et grand artisan de la bataille diplomatique engagée par Alassane Dramane Ouattara, cloitré au Golf Hôtel et englué dans une bataille pour le pouvoir contre Laurent Gbagbo suite à l’élection présidentielle controversée de 2010.
Selon nos informations les raisons du limogeage sont ailleurs.
Alassane Ouattara que nombreuses de ses connaissances estiment très coléreux et rancunier, a à travers ce limogeage, voulu sanctionner le diplomate Youssoufou Bamba pour ses accointances «avérées ou soupçonnées» avec son Excellence Essy Amara, candidat à la présidentielle de 2015.
En effet, même si sa mère est originaire de Dimbokro, Youssouf Bamba est connu pour être originaire de Bondoukou de par son père tout comme Essy Amara. Cette proximité ethnico-régionale avec son homologue diplomate, ex président de la Commission de l’Union africaine n’était déjà pas vue d’un bon œil par le clan des Ouattara. Mais là où les choses vont se «gâter», c’est lorsque Youssoufou Bamba organise des rencontres pour le candidat Essy Amara avec des diplomatiques, durant la 69e Assemblée Générale des Nations Unies tenue fin septembre 2014. Bien que Essy Amara ait son propre carnet d’adresses bien garni à New-York, le clan Ouattara accuse l’Ambassadeur «preuves à l’appui» d’avoir aussi joué de ses relations pour aider le candidat Essy à pénétrer d’autres réseaux diplomatiques à New-York et ailleurs dans le monde.
Nos sources sont formelles, l’alibi du Sahara Occidental ne tient pas la route. Youssouf Bamba qui affirme en bon diplomate respecter la décision de son limogeage, regrette tout de même de n’avoir jamais pu s’expliquer avec sa hiérarchie sur les accusations. Il annonce vouloir porter plainte contre Jeune-Afrique.

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L’ambassadeur de Côte d’Ivoire à l’ONU démis de ses fonctions « fureur de Ouattara »
Par RFI

L’ambassadeur de Côte d’Ivoire aux Nations unies, Youssoufou Bamba, a été démis de ses fonctions. Un limogeage qui intervient après une prise de position publique du diplomate contraire à la politique d’Abidjan. Youssoufou Bamba avait en effet déclaré que le Sahara Occidental était «l’unique territoire non encore autonome en Afrique». Une déclaration qui avait fortement contrarié Abidjan et Rabat.
Youssoufou Bamba a été démis de ses fonctions. Une courte lettre du ministre Dibby Koffi a été envoyée au Secrétaire général de l’ONU le 2 mars. Si l’ancien ambassadeur, joint par RFI, confirme son limogeage, le diplomate conteste les faits qui lui sont reprochés. C’est un article de Jeune Afrique, lui attribuant des propos sur le Sahara Occidental, «dernière colonie en Afrique», qui a provoqué la crise. Or le prononcé est différent : «Le Sahara Occidental est l’unique territoire non autonome», a écrit le diplomate.
La décision d’Abidjan est toutefois sans appel. Youssoufou Bamba a quitté New York. «Il respecte sa hiérarchie», mais veut laver son honneur en engageant des poursuites contre l’hebdomadaire. Quelle que soit la nuance, les propos, tenus mi-octobre devant une commission des Nations unies sur la décolonisation, ont provoqué l’ire du président Ouattara et, on l’imagine, du Maroc. La Côte d’Ivoire ne pouvait laisser passer la bévue diplomatique, cette position ne correspondant pas à la ligne adoptée par Abidjan.
Le rappel, dans ces conditions, d’un ambassadeur, est extrêmement rare. Ce sont des affaires en principe réglées dans la plus grande discrétion. Le limogeage de Youssoufou Bamba donne donc une idée de la fureur du président Ouattara, et de l’importance que le chef de l’Etat attache aux relations en plein essor entre la Côte d’Ivoire et le Maroc.

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