Côte-d’Ivoire « Appel à une justice qui réconcilie » A quel jeu joue Charles Konan Banny ? [journal pro Ouattara]

Banny

Par Marras D.
A quel jeu joue Charles Konan Banny ?

Il a décidé de faire l’âne pour avoir le foin. En effet, dans sa quête pour s’adjuger l’électorat de l’ex-chef de l’Etat, Charles Konan Banny a pris le pari, envers et contre tous, de jouer à fond la carte du soutien aux criminels de la crise postélectorale. Dans son élan, il renverse et piétine tout. Il heurte les sensibilités.
Et, la douleur des victimes ? Il n’en a cure, lui, que l’Etat de Côte d’Ivoire a couvert de milliards de francs Cfa pour apaiser les cœurs des victimes en leur montrant la voie de la réconciliation. Mais, il a décidé, pour ses immenses ambitions politiques, de remuer plutôt le couteau dans la plaie. Sinon, comment comprendre sa prise de position à la vacomme-je-te-pousse, dans les journaux au lendemain du prononcé du verdict des procès en assises. Très étonnées, les victimes, encore meurtries dans leur chair, ont regardé l’ex-boss de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) foncer tout droit, ventre à terre, dans les rédactions «bleues» pour dénoncer avec célérité ce verdict. Sous un air de propagande politique, Charles Konan Banny, charge l’épée au vent, le pistolet à la ceinture. «Ce verdict ne contribue pas à la réconciliation et la cohésion de notre nation, cohésion à laquelle je m’évertue à donner un sens. Nous devions rechercher la vérité sur les causes profondes de la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire avec des mécanismes appropriés pour en sortir. Quand on a vu cette façon de faire, on est contraint à penser à l’impensable, c’est-à-dire l’injustice, la partialité de l’appareil judiciaire de notre pays. L’on devrait présenter tous les coupables à la barre. Quand l’on a décidé de pardonner, on pardonne à tous, et quand on veut condamner, ce sont toutes les parties impliquées et coupables qu’on condamne», a-t-il martelé, avec un sadisme de mauvais aloi. Charles Konan Banny aurait voulu que la justice passe par pertes et profits tous les crimes de la crise postélectorale. On s’imagine la grosse peine du natif de Morofê. Il a dû verser un torrent de larmes pour montrer combien de fois il est de tout cœur avec les partisans de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, ses potentiels électeurs. Enfin, si sa campagne de charme porte ses fruits. Et, il n’est pas à son premier appel du pied au clan du pensionnaire de Scheveningen. On se souvient aussi comment il a bravé le mauvais état des routes qui mènent à Gagnoa pour aller, en personne – fait rarissime – verser de grosses gouttes de larmes sur la dépouille de Gado Marguerite, la mère de Laurent Gbagbo. En dehors de l’aspect humaniste de ce geste, il entendait montrer à la face de Gagnoa, ville natale de Laurent Gbagbo, toute son affection pour celui qui l’a viré, sans ménagement, de son gouvernement comme un chien dans un jeu de quilles. A l’Eglise, où il est arrivé en retard à la messe de requiem, les parents de Laurent Gbagbo l’ont invectivé en scandant le nom de leur fils. Là où le candidat déclaré à la présidentielle de 2015 attendait qu’on lui rende les honneurs par des ovations bien nourries. Courroucé, il a jeté quelques billets de banque aux jeunes. Puis, il s’est taillé, sans demander son reste, la mort dans l’âme. Car, Gagnoa n’a pas su apprécier, ce jour-là, à sa juste valeur, l’«acte» de haute portée qu’il a tenté de poser. Charles Konan Banny est tellement obnubilé par l’électorat de l’ancien chef de l’Etat qu’il est prêt à tout brader. Même le bon sens. Hélas !

L’Expression

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