Alphonse Douaty, un cadre du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) se dit étonné de la condamnation avec sursis du président du parti, Affi N’Guessan tandis « des lourdes peines » ont été prononcées à l’encontre des autres proches de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo, à l’issue d’un procès en assises.
« Nous nous étonnons que le président du parti à l’époque des faits bénéficie d’un sursis là où les autres sont condamnés à des lourdes peines », a affirmé Alphonse Douaty, sur la Radio France internationale (RFI).
Mardi, la justice ivoirienne a condamné à 20 ans de prison l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbgabo et deux généraux de l’armée, tandis que des coaccusés ont écopé des peines allant de 5 à 10 ans pour entre autres « atteinte à la sureté de l’Etat » pendant la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011 qui a fait plus de 3.000 morts.
Affi N’Guessan et une dizaine d’autres cadres de l’ex-parti au pouvoir ont quant à eux été condamnés à 18 mois d’emprisonnement avec sursis et 15 autres accusés sur 83 ont été acquittés.
« Nous ne sommes pas contre la liberté de quelqu’un mais nous nous interrogeons et laissons tout à l’appréciation de l’histoire et des Ivoiriens », a indiqué M. Douaty, membre de la direction du FPI et d’un groupe d’adversaires internes de M. Affi.
« Avec un tel verdict quel sera l’avenir de (la) réconciliation » en Côte d’Ivoire, s’est interrogé Alphonse Douaty qui dit ne pas être intéressé par une éventuelle grâce présidentielle car « notre problème aurait été un procès équitable dans tous les camps ».
La défense a qualifié ce verdict de « décision politique », estimant que les condamnations ont été faites à la « tête du client ».
Selon M. Douaty, « personne ne peut croire qu’il n’y a que les partisans » de Laurent Gbagbo, incarcéré à La Haye depuis 2011 « qui sont susceptibles d’avoir commis des crimes ».
EFI
Par Edwige FIENDE
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