Côte d’Ivoire FPI – Le silence de Gbamnan, Amondji, Sokouri Bohui, Atteby, Odette Sauyet…

Pointures

Le Front populaire ivoirien, on le sait, traverse actuellement une crise sans précédent où chaque militant se doit de choisir son camp. Dans cette bataille sans merci, le camp des faucons conduit par Sangaré Aboudrahame et qui comprend la quasi-totalité des membres du clan Gbagbo est déterminé à chasser le président Pascal Affi N’Guessan de la tête du parti. L’enfant du Moronou qui est solidement assis sur son trône (Sic) ne veut pas se laisser faire. Si de part et d’autre, chaque camp
mène cette guerre avec ses moyens et ses hommes, il y a cependant certaines figures emblématiques du Front qui ont décidé d’observer la loi de l’omerta. Certains parmi ces cadres peuvent avoir choisi leur camp. Mais dans cette bataille, pourquoi ces cadors ne se font pas entendre ? Parmi ces grosses pointures, l’on peut citer l’ancien député Martin Sokouri Bohui. Ce frontiste, autrefois très alerte et très prompt à réagir avant et la pendant la crise post-électorale semble avoir avalé sa langue. Dans la galaxie Gbagbo Sokouri Bohui pouvait être cité comme la tête de fil des ultra ivoiritaires et avait une aversion terrible pour le Rdr, son mentor Alassane Ouattara et les ex-Forces nouvelles. Mais aujourd’hui, l’homme qui avait mis sa tête à prix pour dire que Alassane Ouattara ne sera jamais président en Côte d’Ivoire semble avoir été gagné par la raison. Son passage au pénitencier de Boundiali y a été pour quelque chose ? Rien n’est moins sûr. En tout état de cause, Sokouri Bohui, dans la configuration des clans qui s’affrontent au Fpi est très proche du camp des faucons. Mais il se fait très discret sur sa position dans la crise. Idem pour l’ancien gouverneur du district d’Abidjan, Djedji Amondji Pierre. L’ancien maire d’Adjamé qui n’avait pas sa langue dans sa poche et qui n’hésitait pas à prendre ouvertement position sur les questions sensibles qui concernent la vie de son parti est dans son coin et observe. Pour qui roule Amondji ? Seul l’ex-gouverneur peut apporter la réponse à cette interrogation. A côté de l’ancien maire d’Adjamé, son ancien collègue de Yopougon fait partie des premiers cadres qui sont revenus d’exil. A son retour, Gbamnan Djidan Jean Félicien avait mis beaucoup d’eau dans son vin au point où il a même été taxé d’avoir été acheté par Ouattara. Vrai ou faux ? Le moins qu’on puisse dire, c’est que Gbamnan se fait discret depuis son retour d’exil et continue de l’être au point où personne ne peut le situer dans la guerre des clans. L’ancienne ministre Odette Sauyet fait partie des cadres du Fpi dont la voix porte. Mais depuis l’éclatement de la crise, celle qui est revenue d’exil le 24 novembre 2014 en même temps que Assoa Adou, Atteby William et Guédé Zadi ne se fait pas du tout entendre. Pour quelle raison ? Nul ne peut le deviner. Son ancien compagnon d’exil, William Atteby a choisi le camp Affi. Mais cet ancien député de Yopougon qui fait partie des grosses gueules de la Refondation est devenu aphone. Un autre cadre du Fpi dont le silence inquiète. L’ancien député de Koumassi, Yao Yao Jules. Après la crise post-électorale qui a été marquée par la capture de Laurent Gbagbo, ce frontiste a été le premier cadre du parti à avoir organisé la première manifestation publique du Fpi. C’était le 4 septembre 2011 au stade Inch’Allah de Koumassi. C’est en quelque sorte lui qui a brisé la peur qui avait fini par gagner tous les militants après la crise. Mais aujourd’hui, plus personne n’entend parler de Yao Yao Jules. Comme ces cadres, de nombreux frontistes ont tiré beaucoup de leçons de la façon dont le régime de la Refondation a pris fin. Et comme chat échaudé craint l’eau froide, ces cadres s’abstiennent d’avoir désormais des positions extrémistes.
Kra Bernard
L’Expression

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