Prao Yao Séraphin
Depuis 2011, les politiciens ivoiriens sont devenus méconnaissables tant dans leurs attitudes que dans leurs propos. La trahison est devenue la règle et la délation politique une coutume. Le Président Bédié a trahi son parti pour le vendre au Rassemblement des Républicains (RDR). Au Front Populaire Ivoirien (FPI), tous les caciques d’alors sont devenus des obséquieux du pouvoir en place. Ce qui est décevant, c’est la division au sein de ce parti alors qu’une union sacrée autour de Laurent Gbagbo pourrait faciliter sa libération. Le FPI est aujourd’hui divisé en deux groupes : ceux qui sont restés fidèles à Laurent Gbagbo et ceux qui veulent protéger leurs richesses. Et dans cette histoire, c’est le régime en place qui sort gagnant car l’idée ultime étant de faire oublier définitivement Laurent Gbagbo dans l’esprit des Ivoiriens. Malheureusement pour le régime, ce n’est pas en créant le désordre au FPI que les Ivoiriens oublieront le combat de Laurent Gbagbo. Bien au contraire, une identité qu’on veut marginaliser se radicalise encore plus. Cette très mauvaise idée de vouloir se positionner en espérant voir Laurent Gbagbo mourir en prison est indigne. Et les raisons sont multiples.
D’abord, le père de la nation, Felix Houphouët Boigny n’aurait jamais envoyé un opposant à la Haye. Il a toujours épargné notre pays de cette piteuse publicité.
Ensuite, un pays ne peut pas être apaisé lorsqu’un opposant de la trempe de Laurent Gbagbo est écarté du processus de réconciliation nationale.
Enfin, c’est malsain de faire déporter un adversaire politique juste pour jouir du pouvoir.
A partir de ce constat statique, deux attitudes sont possibles : ne rien faire ou chercher à sortir le pays de l’ornière dans laquelle il se trouve. Il est donc temps que les clameurs se taisent à jamais pour mener le combat de la libération de Laurent Gbagbo. Pour ce faire, l’union sacrée doit se faire autour de Laurent Gbagbo et non autour des égoïsmes démesurés. C’est à ce seul prix que les démocrates Ivoiriens retrouveront un jour Laurent Gbagbo mais cette fois en terre d’eburnie.
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