Le parti de l’ex-chef d’Etat ivoirien Konan Bédié, « approuve » à un congrès la candidature de Ouattara
Par Géraldine YANON
« 98,84% » des militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, allié au pouvoir) ont « approuvé » samedi l’appel de leur leader, Henri Konan Bédié à soutenir la candidature unique du président ivoirien Alassane Ouattara pour un second mandat à la présidentielle d’octobre 2015, à l’issue du 5e congrès extraordinaire de cette formation politique, à Abidjan.
Le 5e congrès extraordinaire a « approuvé l’appel de Daoukro », une invitation lancée en septembre par M. Bédié à l’endroit de ses militants en vue de soutenir la candidature unique de son grand allié Alassane Ouattara, candidat à sa succession, a déclaré Fofana mama Koné, rapporteur principal.
« Sur les 3.786 votants, seulement six, ont dit non » à l’appel de Daoukro, a dit dans un discours Henri Konan Bédié, soulignant que le « Pdci n’est pas à brader et ne sera jamais bradé ».
Pour les congressistes, ce quinquennat accordé à M. Ouatta devrait permettre au Pdci de se « préparer à reconquérir le pouvoir d’Etat en 2020 » à la suite d’une « alternance politique ».
Le Pdci et le Rassemblement des républicains (Rdr, pouvoir) font partie d’une coalition de quatre partis politiques, dénommé le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), qui avait contribué à l’accession de M. Ouattara au pouvoir en 2010.
Ce congrès a appelé les différentes formations politiques qui compose la coalition Rhdp à organiser une « convention conjointe d’investiture » pour le candidat Alassane Ouattara, exhortant le Rdr à s’ »approprier l’esprit de l’appel de Daoukro ».
Quatre cadres du Pdci dont l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, l’ex-président de l’Union africaine (Ua) Essy Amara et le président des jeunes du parti Kouadio Konan Bertin dit KKB, qui ont annoncé leur candidature à l’élection présidentielle ont marqué un refus d’adhérer à cet appel.
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Discours d’orientation au cinquième Congrès extraordinaire
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Mesdames et Messieurs les Journalistes de la Presse nationale et internationale,
Mesdames et Messieurs,
Bienvenue à tous, à ce Congrès extraordinaire de notre parti, le cinquième, après ceux tenus respectivement en 1949,1991,1994 et en 2000.
Merci aussi, à tous, d’avoir pris de votre temps, pour vous joindre à nous à l’occasion de cette importante rencontre.
Notre rencontre se tenant en ce début d’année, il me plait de vous adresser à tous et à chacun, mes vœux les meilleurs, pour une bonne et heureuse année 2015. Qu’elle soit pour chacun de vous , une année de succès dans tout ce que vous entreprendrez, mais qu’elle soit surtout une année de paix, paix profonde dans vos foyers, sur vos lieux de travail et plus généralement pour toute la Côte d’Ivoire.
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Avant mon propos, je vous prie de vous lever, de vous recueillir en mémoire de nos illustres disparus dont le dernier est le Ministre et grand médiateur Ekra Mathieu.
Nous sommes réunis en Congrès extraordinaire. La décision de tenir ce congrès a été prise, faut-il le rappeler, le 18 décembre 2014, par le Bureau politique. La raison est connue de vous tous, mais il n’est pas inutile de la rappeler.
A l’issue du XIIème Congrès, tenu du 3 au 6 octobre 2013, une des résolutions exigeait du parti de présenter à l’élection présidentielle de 2015, un candidat qui soit un « militant actif » du parti.
Or, le Président Alassane Ouattara, élu Président de la République grâce au concours des militants de la coalition politique que nous avons mise sur pied depuis le 18 mai 2005 à Paris
et que nous avons baptisée du nom de Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix, a exprimé son désir de briguer un second mandat, conformément aux dispositions de notre loi fondamentale.
Conscient qu’un mandat de cinq ans est insuffisant pour un président de la République pour réaliser le programme qu’il a proposé, et qu’il lui faut dès lors un second mandat ; conscient également que ce fut d’un commun accord que nous avions convenu de le soutenir au premier mandat ; conscient également du travail gigantesque abattu par le Président Alassane Ouattara au cours de ce premier mandat et la transformation sous nos yeux de la Côte d’Ivoire devenu un vaste chantier, j’ai demandé au PDCI-RDA d’abord et aux autres membres de notre alliance politique ensuite de se mettre en mouvement pour soutenir le Président Alassane Ouattara pour ce second mandat.
Mon appel a d’abord été approuvé par mes collaborateurs immédiats, les membres du Secrétariat Exécutif. Il a ensuite fait l’objet d’explications au niveau des délégués départementaux et communaux, puis des missions se sont rendues à l’intérieur du pays et même à l’étranger, en Afrique, en Europe puis aux États-Unis d’Amérique notamment.
Placés devant l’exigence du respect de la résolution de 2013 qui voulait, pour candidat du PDCI-RDA à l’élection présidentielle, un « militant actif » et celle exprimée par moi-même, proposée à la suite d’une réflexion intense et fondée sur l’expérience et les réalités de la vie politique, le PDCI-RDA se devait de prendre une position qui ne soit pas en contradiction avec ses textes fondateurs.
La résolution d’octobre 2013 ayant été prise en Congrès, un autre Congrès devait pouvoir revenir sur ladite résolution, soit pour la supprimer, soit pour la transformer.
La décision a été prise par le Bureau Politique du Parti, en sa séance du 18 octobre, d’aller en Congrès, pour que le Parti se conforme à ses textes de base.
Voici, Mesdames et Messieurs les Congressistes, la raison de la tenue de ce Cinquième Congrès extraordinaire.
Le problème soumis à la sagacité des congressistes est la modification de la résolution de 2013 pour permettre l’application de l’appel de Daoukro.
Une autre résolution doit également être prise qui impliquera que le PDCI-RDA soutient la candidature du Président Alassane Ouattara comme candidat du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix et par voie de conséquence, candidat du PDCI-RDA.
Les Congressistes se sont retrouvés le samedi 21 février 2015 en pré-congrès éclatés, dans cent soixante-six (166) délégations, correspondant aux cent trente-cinq (135) délégations départementales et communales et aux trente et une (31) Délégations générales.
Monsieur le Secrétaire Exécutif chargé des Elections va donner tout à l’heure, les résultats obtenus, délégation par délégation, pour nous permettre de soumettre les résolutions de nos délibérations.
Permettez-moi d’indiquer en ce moment précis, aux congressistes, que les cinq années à venir, correspondant au second mandat du Président Alassane Ouattara, doivent nous permettre de nous préparer, mieux que nous l’avons fait jusqu’ici, pour notre retour au pouvoir d’Etat en 2020. C’est la raison d’être de la modernisation que nous avons entreprise, aussi bien au niveau de la mise en place de nos structures que de la manière de gérer financièrement le Parti, toutes choses qui nous permettront à l’avenir, de nous comporter en véritable parti politique, avec des militants convaincants et convaincus, prêts pour tous les combats, au sein du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix.
Je vous remercie pour votre très aimable attention.
HENRI KONAN BEDIE
Président du PDCI RDA
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