Propos injurieux et racistes : En Afrique comme ailleurs, les stéréotypes ont la peau dure.
La recrudescence des propos racistes ces derniers temps laisse perplexe et nous invite à de profondes réflexions.
Il n’y a pas longtemps, des supporters de l’équipe de Chelsea refusaient l’accès au métro à un jeune noir en France. «Nous sommes racistes, nous sommes racistes, c’est ça qui nous plait» Scandaient-ils, surexcités, avant le match.
Une stupidité qui ne saurait être excusable, lorsque nous savons les efforts entrepris chaque jour pour justement sensibiliser cette tranche d’analphabètes et de schizophrènes aux comportements moyenâgeux.
Ils ont le venin dans la gorge, près à l’injecter. Et, les circonstances comme celles-là, leur servent justement d’alibi. Mais un homme, fut il sourd ou excessivement fanatique, devrait-il perdre toute lucidité ? Au point de remettre en cause son éducation, la vertu et la morale, socles de notre Société ?
Bien de choses doivent être repensées. Entre autres, le football et la gestion des supporters. Nous y reviendront…
Le racisme dans certains milieux occidentaux nous choque. Nous en sommes toujours frustrés. Et c’est à tort que nous refusons souvent d’en parler. Car la parole libère. Le silence dans ces circonstances est un péché. Et la victime, en mon sens, devrait plus en parler.
On a presque l’envie de dire: «Bon passons», en attendant qu’ils nous sortent un autre canard.
Mais la chose la plus répulsive n’est pas celle-là. C’est lorsque l’un des nôtres s’amuse à rappeler les origines esclaves d’un autres, fusse-t-il pour des raisons politiques.
En vérité, la sortie hasardeuse de l’ex président sénégalais Abdoulaye Wade n’est pas très reluisante.
Elle est même puante et jette l’opprobre sur l’Africain.
«Je n’accepterais pas que Macky Sall soit au-dessus de moi ou de mon fils Karim, c’est un descendant d’esclave» dixit Mister Wade au sortie d’une réunion de son parti le 24 Février 2015.
Des propos injurieux. Relayés par les medias et commentés à tous les niveaux.
Quelles étaient ses motivations réelles ?
Le conflit politico-financier dont il fait l’objet était-il un alibi pour faire une telle sortie ?
N’est-ce pas encourager ceux qui nous traitent d’éternels complexés parce qu’ayant subi l’esclavage ?
Nous nous sentons profondément frustrés par les propos de Me Wade qui nous ramènent en mémoire toute la souffrance qu’a connue le Sénégal où fut érigé un port de transition (Goré) pour entasser nos ancêtres, avant de les déporter dans les champs de cannes à sucre…
Wade pouvait trouver mieux !
Touré Abdoulaye (Abay) Toure.0547@gmail.com
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