En Côte d’Ivoire, le procès des pro-Gbagbo se poursuit à Abidjan. Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien chef d’Etat, et 82 co-accusés sont mis en cause pour leur rôle dans les violences de la crise post-électorale de 2010 et 2011. Au centre des débats, ce jeudi 19 février, le rôle de l’armée avec, notamment à la barre, le général Dogbo Blé. Dans une salle à l’acoustique toujours aussi déplorable et avec des micros à bout de souffle, on a de la peine à suivre les audiences qui se poursuivent. Ce jeudi, était entendue la garde militaire rapprochée de l’ex-président Gbagbo, avec le vice amiral Vagba Fausignaux, chef de la marine nationale, et le général Dogbo Blé. Quel rôle a joué l’armée dans la crise post-électrorale et singulièrement la garde républicaine commandée par Dogbo Blé ? C’est ce dont il fut question, ce jeudi, au tribunal de grande instance d’Abidjan. Les deux accusés, plaidant non coupable et jouant le respect de la hiérarchie, ont expliqué qu’ils obéissaient aux ordres, dans le respect de la Constitution. Lors de l’audience, nous avons assisté à un témoignage fort, celui d’un jeune mécanicien tétraplégique de Treichville, paralysé par une balle tirée par les gardes républicains tandis que ses amis, pro-Ouattara, montaient des barricades dans le quartier. « Comment pouvez-vous être certain qu’il s’agissait de gardes républicains ? », tente de le piéger la défense. « C’étaient les seuls militaires présents sur place à ce moment-là », répond le jeune handicapé. Un autre témoignage, celui d’une femme, accuse la garde républicaine du meurtre de ses deux frères, à Treichville. « Comment pouvez-vous affirmer que c’est Dogbo Blé qui a passé de tels ordres ? », lui demande la défense. « Avant, on s’entendait bien avec la garde républicaine et puis, du jour au lendemain, ils nous ont maltraités, après un meeting de Dogbo Blé au camp de la garde républicaine », assure cette femme, très remontée. De part et d’autre de la défense et de l’accusation, on se répartit les rôles du débat contradictoire en interrogeant les témoins sur une expertise balistique, le contenu présumé d’une caisse d’armes, la couleur d’un uniforme. Une question chasse l’autre sans réponse probantes, ni réelle cohérence. La séance est levée non sans que le président de la Cour ne demande un dernier mot aux accusés. « Rien à déclarer votre honneur », dit Dogbo Blé. « Que Dieu protège la Cote d’Ivoire », conclut le vice amiral Fausignaux.
RFI
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