« La Grèce doit sortir de l’euro » – Les explications de Valéry Giscard d’Estaing

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« La Grèce ne peut régler ses problèmes aujourd’hui que si elle retrouve une monnaie dévaluable. Il faut donc envisager ce scénario », estime l’ancien président.

Dans un entretien publié jeudi par Les Échos, Valéry Giscard d’Estaing estime que la Grèce devrait « sortir de l’euro ». Selon l’ancien président, le pays « ne peut régler ses problèmes que s’il retrouve une monnaie dévaluable ». « La question fondamentale est de savoir si l’économie grecque peut repartir et prospérer avec une monnaie aussi forte que l’euro. La réponse est clairement négative. Mais, au lieu de se concentrer sur ce sujet de fond et d’y répondre, les Européens se focalisent sur la dette grecque », déclare Valéry Giscard d’Estaing.

Selon l’ancien président français (1974-1981), « la Grèce ne peut régler ses problèmes aujourd’hui que si elle retrouve une monnaie dévaluable. Il faut donc envisager ce scénario très calmement, à froid, dans l’intérêt de la Grèce elle-même. Il est absurde de dire qu’il s’agirait d’un échec de l’Europe ».

« Erreur évidente »

« La Grèce a toute sa place dans l’Union européenne, assure cependant VGE. En quittant l’usage de l’euro, elle ne ferait que rejoindre des pays comme le Royaume-Uni, la Suède, la République tchèque, etc., qui ne l’ont pas adopté. Mieux : cette sortie lui permettrait de préparer un éventuel retour, plus tard. Ce processus de sortie ordonnée doit et peut se dérouler de manière non conflictuelle, dans l’intérêt mutuel de chacun. C’est ce que j’appellerais une friendly exit, une sortie dans un esprit amical », poursuit Valéry Giscard d’Estaing.

Le nouveau gouvernement anti-austérité d’Alexis Tsipras s’est fait élire sur un programme « irréalisable avec une monnaie forte », selon lui. « La production de la Grèce ne peut redevenir compétitive avec le niveau actuel de l’euro. Par conséquent, elle n’est pas en mesure d’appliquer son programme économique, notamment la hausse du salaire minimum et l’extension des avantages sociaux. L’entrée de la Grèce dans l’euro en 2001 fut une erreur évidente. J’étais contre à l’époque et je l’ai dit. Les Allemands étaient contre, eux aussi. Ils l’ont acceptée parce que d’autres, notamment la France, ont insisté en ce sens. »

Le Point

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